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XIle Sommet de la Francophonie : Soigner l’image de l’institution, l’objectif visé à Québec

Publié le vendredi 17 octobre 2008 à 02h19min

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Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie

Le XIle Sommet de la Francophonie s’ouvre, ce 17 octobre 2008 à Québec, en présence de dirigeants et chefs de gouvernement d’une soixantaine de pays, dont le président du Faso, Blaise Compaoré. Contrairement aux précédents sommets où les participants débattaient d’un thème, cette année, le Québec propose de se pencher sur des enjeux prioritaires pour la Francophonie à savoir, la gouvernance et la démocratie, la promotion de la langue française et une réflexion sur l’environnement.

“Dépoussiérer l’image de la Francophonie”. Voilà le leitmotiv des organisateurs du XIle sommet de la Francophonie qui réunit, du 17 au 19 octobre 2008 à Québec, les dirigeants et chefs de gouvernement d’une soixantaine de pays. Le président du Faso, Blaise Compaoré, prend part à ce sommet accompagné d’une forte délégation, d’autant plus que le pays des Hommes intègres entretient des relations approfondies avec le Canada sous la houlette de Juliette Bonkoungou, ambassadeur du Burkina Faso dans ledit pays. C’est d’ailleurs en novembre 2004, à Ouagadougou, que les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis en sommet, ont désigné le Québec pour accueillir l’événement cette année.

Le Canada, qui a été l’hôte du IIe sommet des premiers responsables des pays ayant le français en partage dans la ville de Québec en 1987 et du VIIIe, tenu à Moncton en 1999, veut dynamiser l’institution francophone. L’objectif des organisateurs est donc de moderniser la Francophonie. Et la ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie du Canada, Monique Gagnon-Tremblay ne se fait pas prier pour le dire. « La Francophonie souffre d’un déficit d’image. Sa réalité, complexe et multiple, est mal comprise chez nous comme ailleurs. Nous avons le devoir d’offrir au monde l’image d’une organisation sensible aux préoccupations des citoyens, en phase avec les besoins de notre époque, soucieuse d’efficacité et de résultats », a- t- elle déclaré lors de la cérémonie de passation des pouvoirs de la présidence de la conférence ministérielle de la Francophonie.

L’ambition et la soif de rénover ont amené le Québec à proposer un nouveau format à ce sommet. Ainsi, au lieu d’un thème comme c’était habituellement le cas, le Québec veut que l’attention soit portée sur trois enjeux prioritaires à savoir, la gouvernance et la démocratie, la promotion de la langue française et l’environnement. “On a souvent tendance à associer la Francophonie à quelque chose de désuet. Mais ça va plus loin que la défense de la langue. On n’a qu’à penser au dossier de la diversité culturelle qui a été mis en avant par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’environnement est l’un des enjeux les plus importants de la planète et il touche tous les pays francophones”, explique Claire Deslongchamps, fonctionnaire au ministère des Relations internationales à Québec.

Le sommet du renouveau

Selon Claire Deslongchamps, le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf tient à ce que le sommet de 2008 soit celui du renouveau. « On veut donc que la formule soit plus concrète et plus accessible », déclare-t-elle. Tous les deux ans, le sommet de la Francophonie rassemble les dirigeants des Etats et
gouvernements membres de l’OIF dans le but de faire rayonner le fait français dans le monde. En dehors des officiels, près de 3000 délégués, plus de 1000 journalistes et environ 350 bénévoles sont attendus pour la XIle édition à Québec. Les organisateurs ambitionnent de conclure le sommet avec un plan d’action concret et mesurable, d’aboutir à l’adoption d’une déclaration forte. “Le texte de la déclaration doit viser la concision, tout en proposant des engagements concrets, à la hauteur des responsabilités propres aux chefs d’Etat et de gouvernement”, a souligné Mme Tremblay. L’OIF est une institution fondée sur le partage d’une langue, le français, et des valeurs communes. Présente sur les cinq continents, elle représente près du tiers des Etats de l’ONU.

Elle compte à ce jour 55 Etats et gouvernements membres et 13 observateurs, totalisant une population de 803,44 millions de personnes. On récence 200 millions de locuteurs du français dans le monde avec un statut de langue officielle dans 29 Etats. L’organisation apporte à ses Etats membres un appui dans l’élaboration ou la consolidation de leurs politiques et mène des actions de coopération multilatérale, conformément aux quatre grandes missions tracées par le sommet de la Francophonie. Il s’agit de promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique, la paix, la démocratie et les droits de l’homme, d’appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche et développer la coopération au service du développement durable et de la solidarité.

Québec et l’ Amérique française

L’OIF est dirigée par un secrétaire général qui conduit l’action politique de la Francophonie, dont il est le porte- parole et le représentent officiel au plan international. Le sénégalais Abdou Diouf est le secrétaire général de la Francophonie depuis 2003. Il a été réélu, le 29 septembre 2006 pour un mandat de 4 ans. Ce XIle sommet coïncide avec le 400e anniversaire de la fondation de Québec et du coup, la ville sera l’épicentre de la Francophonie.

Le cœur de l’ Amérique française s’ouvrira, encore une fois, à la diversité des cultures francophones. Fondée en 1608 par Samuel de Champelain, Québec constitue le plus ancien établissement francophone permanent au Nord du Mexique. Quant au Québec contemporain, il est le résultat de la tradition française et européenne et de l’amitié avec les Etats-Unis.
Le secrétaire général de l’OIF, le sénégalais Abdou Diouf (à droite saluant Blaise Compaoré) estime que le sommet 2008 de la Francophonie à Québec est celui du renouveau.

« C’est là une façon de rappeler que la diversité culturelle, dont la Francophonie s’est fait le porte-parole enthousiaste et vigilant, a pris racine au Québec bien avant que ce concept devienne une idée à la mode », a relevé Monique Gagnon-Tremblay.
Le Québec est co-hôte de l’organisation du sommet avec le gouvernement fédéral et partenaire avec celui du Nouveau- Brunswick. Pour réussir l’organisation de l’événement, les trois parties ont signé un protocole d’entente fixant la contribution de chacune d’elles. Ainsi, la contribution financière du gouvernement canadien se chiffre à près de 57 millions de dollars canadiens, environ 2 milliards 394 millions de F CFA, celle du Québec à 16 millions de dollars canadiens, soit plus de 6 milliards 72 millions de F CFA et celle du Nouveau- Brunswick à 75 000 dollars canadiens (plus de 3 millions 150 mille F CFA). Après la Roumanie qui a été l’hôte du XIIe Sommet en 2006, la ville de Québec, avec ses 498 600 habitants (en 2006) met les bouchées doubles pour relever le défi de 2008. « Le Québec est le berceau francophone de l’Amérique. Ce sommet est une belle occasion pour faire rayonner davantage le Québec sur la scène internationale et, du même coup, le fait français », mentionne Claire Deslongchamps.

Ali TRAORE (traore ali2005@yahoo. fr)
Envoyé spécial à Québec

Sidwaya

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