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Laurent Koudou Gbagbo reçoit la plus haute distinction honorifique burkinabè

Publié le mardi 29 juillet 2008 à 10h11min

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Le président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo a été élevé dimanche 27 juillet 2008 à Ouagadougou, à la dignité de Grand croix de l’Ordre national. Il a reçu cette distinction lors d’un dîner organisé à son honneur par son homologue burkinabè, le président Blaise Compaoré.

Le président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo a reçu, dimanche 27 juillet 2008, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, la plus haute distinction honorifique du pays : la Grand croix de l’Ordre national. Il a été élevé à cette dignité par son homologue burkinabè , Blaise Compaoré qui lui a porté l’attribut distinctif.

Cela à l’occasion d’un dîner officiel organisé à son honneur. Plusieurs personnalités du Burkina Faso et de la délégation ivoirienne ont pris part à l’événement, notamment des présidents d’institutions, des anciens chefs d’Etat, des ministres, des chefs de missions diplomatiques et des représentants d’organisations africaines et internationales. Ils ont porté un toast à la santé de M. Gbagbo qui a foulé le sol burkinabè quelques heures plus tôt, ce pour une visite d’Etat de trois jours.

Les convives ont également levé les verres pour le raffermissement des liens de fraternité entre les peuples ivoirien et burkinabè. C’est très ému que le président Gbagbo a pris la parole pour exprimer sa gratitude aux autorités du pays des hommes intègres ainsi qu’à l’ensemble de ses fils et filles. "Pour la première fois que je viens en visite d’Etat, je suis choyé, sujet de toutes les attentions", a-t-il relevé. Le président a dit sa reconnaissance à son homologue qui, selon ses propos, l’a toujours soutenu. "Quand je n’étais rien et que je lui ai dit que j’allais être président, il m’a cru et aidé financièrement", a-t-il confié. Et mon éducation, a-t-il poursuivi, ne me permet pas d’oublier le bienfait.

Les deux présidents ont saisi l’opportunité de cette cérémonie de décoration pour passer en revue les relations séculaires qui existent entre les peuples de leur pays et présenter un pan de leur projet. Selon M. Blaise Compaoré, les liens de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont connu "une dimension particulière, ces dernières années". Il juge nécessaire la prise d’initiative en faveur d’une union plus étroite des Etats, au regard de l’interpénétration importante de leurs peuples et de leur fort brassage culturel. "Ma conviction est qu’aucun de nos pays ne peut s’offrir un avenir radieux en solitaire", a prévenu Blaise Compaoré. Celui-ci a indiqué que le séjour de son hôte honore son pays et témoigne de l’excellence des relations qui l’unissent au sien et constitue, "une occasion exceptionnelle pour être une force d’entraînement de l’intégration ouest-africaine".

Intégration qui ne doit pas être un prétexte pour certains pays, a ajouté M. Gbagbo, pour ne pas travailler dans l’optique du développement. Pour lui, l’axe Yamoussoukro-Ouagadougou doit être le fondement de la construction de l’Afrique de l’Ouest. "Nous avons le devoir et les moyens de cette politique", a soutenu le président ivoirien qui estime par ailleurs que la monnaie constitue un puissant facteur de cette intégration. Il a expliqué aux invités présents à la cérémonie qu’il a supprimé la carte de séjour afin de préserver les liens de fraternité et d’amitié mais surtout pour donner toutes les chances de succès à l’intégration des deux peuples et partant, de la sous-région ouest africaine.

Le président du Faso, médiateur dans la crise ivoirienne, l’a félicité pour ses efforts en faveur de la paix dans son pays et a salué l’ensemble de la société ivoirienne pour "sa détermination à édifier une nation solidaire et prospère. "Il est impérieux de construire des relations prospectives, porteuses d’avenir, fondées sur des valeurs partagées, sur la valorisation de la proximité et sur l’émergence de la solidarité nouvelle", a reconnu le chef de l’Etat burkinabè. Les musiques traditionnelles et modernes burkinabè ont agrémenté la cérémonie.

Séraphine SOME
serasome@yahoo.fr


A l’occasion du dîner organisé en l’honneur de son Excellence Laurent Gbagbo, le président du Faso, Blaise Comapaoré a porté un toast que nous vous livrons in-extenso.

Le peuple burkinabè est fier d’accueillir un frère et un voisin venu célébrer une coopération légendaire entre deux pays unis par la culture, l’histoire, la géographie et l’économie. Monsieur le Président, Cher Frère, c’est pour moi un immense plaisir de vous recevoir aujourd’hui, dans cette ville de Ouagadougou que vous connaissez si bien.
Cette visite d’Etat est non seulement le témoignage d’une grande amitié, mais aussi le symbole d’une volonté partagée de consolider l’œuvre d’exception que nos deux peuples ont façonnée. Les liens séculaires tissés entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont acquis au cours de ces dernières années, une dimension particulière.
L’expression « peuples liés par l’histoire et la géographie », trouve ici une illustration parfaite.

Ayant partagé un même destin colonial d’une intensité dramatique de 1932 à 1947, nos deux pays représentent pour nos populations une même patrie.
C’est pourquoi, celles-ci sont naturellement appelées à entretenir ce patrimoine au service de rapports exemplaires d’Etat à Etat.
L’existence d’une importante colonie ivoirienne au Burkina Faso et la présence d’une forte diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire rendent nécessaires la prise d’initiatives énergiques pour une union plus étroite de nos Etats.
Ma conviction est faite qu’aucun de nos pays ne peut s’offrir un avenir radieux en solitaire. En tant que membres du Conseil de l’Entente, de l’UEMOA et de la CEDEAO, nos deux Etats se doivent d’établir un partenariat de référence, toujours porteur d’espérance.

C’est pourquoi, le Burkina Faso est honoré par ce séjour qui est une occasion exceptionnelle pour constituer avec votre pays une force d’entraînement de l’intégration ouest-africaine.
La paix est un bien précieux pour les nations et les individus.

L’Accord politique de Ouagadougou, qui est l’aboutissement de la volonté du peuple ivoirien de se construire une paix durable, demeure notre fierté commune.
Aussi voudrais-je féliciter votre Excellence pour les immenses efforts consentis sur le chemin vertueux de la réconciliation nationale et saluer vos actions empreintes d’un symbolisme fort lors de vos déplacements à l’intérieur de la Côte d’Ivoire.
Votre ferme volonté de bâtir une démocratie vivante et un Etat de droit garant des libertés publiques est le témoignage de votre engagement résolu dans la voie de la paix.

Je saisis cette opportunité pour rendre un hommage mérité à l’ensemble des composantes de la société ivoirienne dans leur détermination à édifier une nation solidaire et prospère.
Le grand sens de responsabilité des acteurs politiques ivoiriens, conjugué à une organisation parfaite de l’ élection présidentielle du 30 novembre prochain conforteront les acquis engrangés et permettront au génie de votre peuple d’envisager l’avenir avec hauteur.

Le retour définitif de la paix garantira également un environnement propice à une relance vigoureuse de l’économie sous-régionale.
C’est l’occasion de remercier la communauté internationale et les partenaires au développement pour leur soutien constant au processus de sortie de crise. Les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’ivoire ont connu une évolution remarquable, avec la multiplication des échanges politiques de haut niveau et une coopération en élargissement continu.

C’est dire que les destins croisés des deux peuples se sont ancrés dans les esprits, et votre séjour vient hisser l’amitié ivoiro-burkinabè au niveau de nos aspirations profondes. Fruit d’un parcours commun, cette relation exceptionnelle, portée par des valeurs transmises de génération en génération, a parfois connu des moments difficiles.
Il nous appartient aujourd’hui de renforcer l’axe Abidjan-Ouagadougou afin qu’il assume sa mission historique, à savoir, assurer le triomphe de la raison retrouvée et l’avènement des temps de la prospérité partagée.

A ce titre, il est indispensable de fixer pour toujours de grandes ambitions d’un partenariat global ivoiro-burkinabè qui rétablisse notre rôle historique de force d’impulsion de l’intégration ouest-africaine.

L’actualité internationale indique l’urgence des regroupements face aux défis majeurs de notre siècle.

Il est impérieux de construire des relations prospectives, porteuses d’avenir, fondées sur des valeurs partagées, sur la valorisation de la proximité et sur l’émergence de solidarités nouvelles. En formant le vœu ardent que notre ambition commune dresse les jalons d’une Afrique de l’Ouest de paix et de progrès, je vous invite à lever les verres à la santé du Président Gbagbo et au renforcement continu de l’amitié entre les peuples ivoirien et burkinabè.

Vive le Burkina Faso !

Vive la République de Côte d’Ivoire !

Vive la fraternité ivoiro-burkinabè !

Vive la solidarité africaine !

Je vous remercie !

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