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Koudougou : "Les capacités des cités et restaurants universitaires sont dépassées"

Publié le mardi 12 février 2008 à 09h51min

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Les étudiants de Koudougou ont organisé le 6 février dernier un sit-in au Centre régional des oeuvres universitaires de Koudougou (CROUK) pour réclamer de meilleures conditions de vie et d’études. Après ce mouvement d’étudiants, nous avons rencontré le directeur régional du CROUK, Jean Pierre Sarambé, pour mieux découvrir son service.

"Le Pays" : Quels sont les moyens dont dispose le CROUK pour réussir sa mission ?

Jean Pierre Sarambé, directeur du CROUK : Le CROUK dispose de six cités universitaires d’une capacité d’accueil de huit cents lits environ, dont une cité filles, deux cités mixtes et trois cités garçons. La plus grande des cités a une capacité d’accueil de 450 résidents, il s’agit de la cité Fasotex située au secteur n°8 de Koudougou, au quartier Bourkina. La plus petite des cités, à savoir L’Espérance 1, compte vingt-quatre résidents. Le coût mensuel du lit est de 1 000 FCFA par étudiant. Chaque cité dispose de commodités comme des postes téléviseurs avec une antenne parabolique et un décodeur pour permettre aux occupants de suivre l’actualité nationale et internationale. Il y a également des jeux de société pour leur distraction. Pour ce qui est de la restauration, nous avons trois sites à Koudougou. Ces restaurants servent au total 3 000 plats par jour et offrent deux menus différents par repas à chaque étudiant, c’est-à-dire qu’on a la possibilité de choisir entre deux repas différents. Le prix du plat est de 100 F pour les étudiants, 150 F pour le personnel ATOS, 200 F pour les stagiaires de l’Ecole normale supérieure (ENS), 250 F pour les cadres travaillant à l’université et au CROUK et enfin 350 F CFA pour les professeurs d’université. Deux repas sont servis aux étudiants par jour, le déjeuner à midi et le dîner le soir. Toujours pour mieux accompagner les étudiants, le CROUK dispose d’un service de santé et de l’Action sociale qui assiste les apprenants en situation difficile. Pour ce faire, ils bénéficient de l’appui financier du Fonds de secours universitaire qui est bien différent de la bourse et du FONER. En plus de cela, il y a un médecin et des infirmiers qui veillent à la santé des étudiants. Toutes ces activités sont menées grâce aux efforts du gouvernement à travers le CENOU.

Quelles sont les difficultés que connaît le CROUK ?

Les difficultés, c’est surtout l’inadaptation des cités. Les capacités d’accueil des cités et des restaurants universitaires ne sont pas adaptées, elles sont dépassées par l’effectif croissant de l’université. Conscient de cela, le CENOU a entrepris de gros chantiers de réhabilitation des villas, à l’image des villas Fasotex. Il est certain que de petits problèmes existent mais avec l’appui de la Direction générale , le CROUK s’attelle à résoudre progressivement ces problèmes. C’est ainsi que depuis un certain temps, des batteries de toilettes sont en train d’être construites à l’intérieur de la cité Fasotex, de même qu’un parking pour permettre aux étudiants de pouvoir garer leurs engins. Nous avons installé dans cette même cité des lampadaires. Elle est également tenue propre à travers le nettoyage et le désherbage des lieux. D’autres chantiers sont en voie d’ouverture.

Côté restauration, malgré la pléthore d’effectifs que nous constatons, les responsables des restaurants font de leur mieux pour satisfaire les besoins des étudiants, dont le nombre va crescendo ; environ 1000 personnes par repas au lieu de 500 comme prévu au départ. Les questions d’assainissement et de salubrité se posent avec acuité à Koudougou ici parce qu’il n’y a pas de camions vidangeurs dans la ville. C’est Benebnooma qui en avait mais depuis que ce camion n’est plus en service, nous sommes obligés de faire venir un camion de Ouaga pour la vidange des fosses septiques. Une opération que nous sommes obligés de faire tous les 10 jours et quand le camion vient, il fait au moins 20 voyages avant de repartir. Même à 25 000 F CFA par voyage ça fait une somme énorme pour le budget du CROUK.

Les étudiants ont organisé un sit-in de 24 heures le 6 février dernier au CROUK, qu’avez-vous à dire concernant leurs revendications ?

Les étudiants ont fait un boycott des repas le mardi 5, suivi du sit-in organisé par l’ANEB le mercredi 6 février 2008. Nous pensons que c’est normal que des structures syndicales mènent des activités revendicatives. Mais cela doit se faire en respectant la procédure. Pour ce mouvement, le CROUK n’a pas été saisi, informé de l’action. Ceci ne veut pas dire que nous n’entretenons pas de bons rapports avec les structures. Bien au contraire, nous échangeons régulièrement. Nous avons eu des échanges avec le bureau exécutif de l’ANEB le mercredi 6 février dernier pour comprendre les raisons profondes du boycott des repas le mardi 5 à GEGA. Egalement le jeudi 7 février dernier, nous avons eu une rencontre avec une mission venue de Ouaga pour s’imprégner des difficultés auxquelles font face les étudiants afin d’aider à y trouver des solutions. Il faut souligner que le CROUK a par ailleurs été félicité le 30 janvier dernier par le président de l’UNEF pour les efforts consentis dans la résolution des problèmes. Dans la même journée, le président de l’ANEB a aussi, au cours d’une rencontre, relevé des motifs de satisfaction de leurs préoccupations. Toutes choses qui prouvent que nous travaillons étroitement avec les étudiants pour trouver des solutions durables à leurs préoccupations.

Peut-on dire que tout est rentré dans l’ordre ?

En tout cas pour nous, les choses sont rentrées dans l’ordre. Avec les échanges que nous avons eus, ils ont compris que des efforts avaient été déjà faits et continuent d’être faits pour améliorer leurs conditions de vie.

Avez-vous un appel à lancer aux étudiants ?

Je voudrais inviter les responsables des différentes structures syndicales et autres associations estudiantines au dialogue, c’est dans la concertation et dans un dialogue nourri qu’on peut trouver des solutions durables aux différentes préoccupations. Ceci dit, nous n’hésiterons pas à aller vers eux pour qu’ensemble nous partagions nos difficultés. Nous souhaitons, lorsqu’il y a des choses qu’ils ne comprennent pas au niveau des oeuvres universitaires, qu’ils viennent vers nous car nos portes leur resteront toujours ouvertes. La résolution des questions sociales est nécessaire pour la réussite des études, c’est pourquoi le gouvernement fait des efforts pour permettre aux uns et aux autres de vivre et d’étudier dans la paix et la quiétude.

Pour conclure, je dirai à l’ensemble des étudiants que le CENOU, à travers le CROUK, est à leur disposition à tout moment.

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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