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Statistiques et réalité de développement : Ce n’est qu’une question de temps

Publié le samedi 15 septembre 2007 à 08h02min

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Le Burkina a fait des progrès considérables si l’on se fie aux chiffres délivrés par les statisticiens sur les différents secteurs de développement. Des statistiques qui semblent ne pas coller à la réalité du processus de développement, rien qu’à constater le quotidien des populations des zones rurales.

Pourquoi sur la base des indicateurs de développement, la pauvreté recule alors que dans le vécu quotidien des populations, on est face à tout autre chose ? Ou encore, pourquoi les effets positifs du bon niveau des indicateurs ne sont-ils pas immédiatement ressentis sur le quotidien des populations ? Est-ce une simple question de temps ? Analyse.

Depuis 2000, le gouvernement a engagé une politique nationale de lutte contre la pauvreté en mettant en œuvre le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Ce plan-cadre qui s’inscrit dans la dynamique des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) vise à réduire considérablement les effets négatifs de la pauvreté sur le quotidien des 13,7 millions de Burkinabè.
Et depuis lors, le pays ne fait qu’engranger de bons résultats et les indicateurs de développement sont en croissance dans tous les secteurs.

En effet, avec un Produit intérieur brut (PIB) de 400 dollars américains, le Burkina a un taux de croissance de ce PIB qui est passé de 7,5 % en 2005 à 6,4 % en 2006 soit une moyenne d’environ 6 % l’an. Le programme de lutte contre la pauvreté a permis, avec le concours des partenaires au développement, de réduire le taux du seuil de pauvreté (44,6 % vivent avec moins de 500 FCFA par jour).

En matière d’éducation, le taux brut de scolarisation est actuellement d’environ 60 %. Ce, grâce au plan décennal de développement de l’éducation de base.
En matière d’accès à l’eau potable, le taux de couverture est d’environ 80 % et celui de la couverture vaccinale environ 90 %. Des chiffres fort éloquents et impressionnants qui font du Burkina, l’un des meilleurs « élèves » des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale, Fonds monétaire international) durant ces cinq dernières années.

Statistiques et réalité : laisser faire le temps

En parcourant ces chiffres, il est évident que le Burkina prospère et les populations doivent elles aussi ressentir les effets positifs de cette croissance socioéconomique. Cependant, à vue d’œil, la pauvreté ne recule pas et elle prend autre visage touchant ainsi les populations les plus vulnérables (les femmes et les jeunes).

Dans les campagnes comme dans certaines grandes agglomérations, on a l’impression que le développement tarde à venir. L’accès à l’eau potable, aux services sociaux de base semble toujours difficile pour nombre de populations.

Or selon les statisticiens, pour ressentir les effets positifs des chiffres en croissance, il faut miser sur le temps et la régularité de ces chiffres sur une certaine période. Par exemple, si l’on veut ressentir une amélioration dans le panier de la ménagère, il faut que le Burkina maintienne un taux moyen par exemple de 6 % sur cinq ans.

Les deux conditions liées au temps et à la régularité des chiffres sur une certaine période sont difficiles à réunir constamment car l’économie du pays reste tributaire de la situation socioéconomique et politique de la sous-région. C’est le cas par exemple de la crise ivoirienne qui pendant quatre ans a influencé négativement la croissance de l’ensemble des pays de l’espace UEMOA. C’est dire qu’il faut de la patience et le sacrifice que tout un chacun doit consentir pour qu’ensemble l’objectif visé et atteint quelquefois par les chiffres se transforme en réalité.

Abou OUATTARA (Babououattara@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 15 septembre 2007 à 20:13, par sawa En réponse à : > Statistiques et réalité de développement : Ce n’est qu’une question de temps

    Monsieur Abou OUATTARA, on dirait plus que s’est vous qui prosperez. Vous avez remarqué que vous aviez plus d’argent dans votre poche, vous vous etes rendu a Ouaga 2000 et vous tirez vos conclusions !

    Globalement, le burkina n’avance pas. Ouaga 2000 avance. Il suffit de faire 50 km hors de Ouaga pour se rendre compte qu’il y a rien.

    On n mesure pas l’avancée d’un pays sur le nombre de villas avec Piscine, le nombre de 4X4, la taille de la presidence etc.

    Et meme.. bon... Je pense qu’on ne vit pas la meme realité. Revoyez donc le classement du PNUD en 1980 et celui d’aujourd’hui

    Merci

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