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Négociations gouvernement-syndicats : Le prix du super baisse de 50 F CFA

Publié le lundi 16 juillet 2007 à 07h47min

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Suite à la grève annoncée par les syndicats pour le 18 juillet prochain, il s’est tenu le 13 juillet 2007 au ministère du Travail et de la sécurité sociale, sur proposition du gouvernement, une rencontre de concertation entre ce dernier et les organisations syndicales, en vue de la recherche d’un compromis.

Au cours de ces négociations, les syndicats ont pu obtenir du gouvernement une baisse de 50 fcfa sur le prix du litre d’essence.

Cette rencontre de concertation gouvernement - syndicats qui s’est tenue le 13 juillet dernier a duré de 9h aux environs de 21h30. La partie gouvernementale était représentée par Jérôme Bougouma, ministre du Travail et de la sécurité sociale, chef de la délégation, Mamadou Sanou, ministre du Commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat, et Francis Massimbo, secrétaire général adjoint du gouvernement. La délégation syndicale, elle, était conduite par Mamadou Nama, secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs du Burkina (USTB), président du mois des centrales syndicales. A noter que ces discussions ont eu lieu sur proposition du gouvernement, suite notamment à un préavis de grève que les syndicats ont adressé au chef de l’Etat.

Au cours des négociations, les syndicats ont d’une part revendiqué la baisse des prix des hydrocarbures, qui depuis le 28 juin 2007, ont connu une nouvelle flambée, notamment celui de l’essence, le super 91 dont le prix a connu une hausse de 93 fcfa. D’autre part, ils ont réclamé l’annulation des sanctions prises à l’encontre des travailleurs du ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale, consécutivement à la marche organisée par leur Syndicat, le SAMAE, ainsi que les affectations - sanctions prises à l’encontre des militants du Syndicat des agents du Trésor (SATB).

A l’issue des négociations, le gouvernement a accepté de baisser le prix du litre du Super 91 de 50 F CFA, à compter de ce lundi 16 juillet 2007. Ce tarif devrait être maintenu jusqu’aux prochaines négociations prévues pour septembre prochain. Par contre, aucun compromis n’a été trouvé en ce qui concerne l’annulation des sanctions prises contre les travailleurs du ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale et ceux du Trésor. Les syndicats estiment donc que ces sanctions portent atteinte à la liberté syndicale, et ils ont décidé du maintien de la grève du 18 juillet prochain.

Dans l’ensemble, les deux parties ont estimé que les débats se sont déroulés dans un climat serein et les syndicats ont salué l’effort que le gouvernement a consenti en venant à la table de négociations.

Du reste, le gouvernement, à travers ses représentants, a dit sa volonté de privilégier le dialogue avec les organisations syndicales.


Le communiqué final de la rencontre

Le 13 juillet 2007 s’est tenue dans la salle du dialogue social du ministère du Travail et de la Sécurité sociale sis à l’immeuble Baoghin, une rencontre de concertation Gouvernement-Syndicats.

Ont pris part à la rencontre :

Du côté du Gouvernement :
- Monsieur Jérôme Bougouma, Ministre du Travail et de la
Sécurité Sociale, chef de délégation ;
- Monsieur Mamadou Sanou, Ministre du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat ;
- Monsieur Francis Massimbo, Secrétaire Général Adjoint du

Gouvernement ;

Du côté des organisations syndicales :

- El hadj Mamadou Nama, Secrétaire Général de l’Union Syndicale des Travailleurs du Burkina (USTB), président du mois des centrales syndicales ; porte - parole des organisations syndicales ;

- Monsieur Tolé SAGNON, Secrétaire Général de onfédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) ;
- Monsieur B. Jean Mathias LILIOU, Secrétaire Général de la Confédération Syndicale Burkinabè (CSB) ;
- Monsieur Joseph TIENDREBEOGO, Secrétaire Général de Force Ouvrière / Union Nationale des Syndicats Libres (FO/UNSL) ;
- Monsieur Paul KABORE, Secrétaire Général de l’Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL) ;
- Monsieur Laurent OUEDRAOGO, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB) ;
- Monsieur Etienne ILBOUDO, Secrétaire Général du Syndicat national des Travailleurs de la Douane, Président du mois des syndicats autonomes ;

- Les Secrétaires Généraux ou représentants des Syndicats Autonomes

Chaque délégation était accompagnée de ses techniciens et conseillers.

L’ordre du jour de la rencontre a porté sur l’examen des points de revendications des organisations syndicales contenus dans le préavis de grève daté du 2 juillet 2007 et adressé à Son Excellence Monsieur le Président du Faso.

Ces points de revendications portent sur :

- La hausse des prix des hydrocarbures ;

- Les violations des libertés syndicales notamment les sanctions prises à l’encontre des travailleurs du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale et du Ministère de l’Economie et des Finances (Trésor).

Après des échanges et des discussions autour des revendications des travailleurs et des propositions faites par le Gouvernement, les négociations ont abouti à un point d’accord et à un point de désaccord.

Ainsi :

sur le premier point relatif à la hausse des prix des hydrocarbures, le Gouvernement propose une baisse de 50 f/CFA sur le prix du litre du Super 91 pour compter du lundi 16/7/2007. Cette solution exigera un effort financier de plus de 745 000 000 Francs CFA/Mois de la part de la SONABHY.

Les organisations syndicales dans un esprit de compromis ont marqué leur accord pour cette baisse tout en souhaitant que dans la mesure du possible, les prix des hydrocarbures soient bloqués jusqu’aux négociations annoncées pour septembre 2007. Cette proposition a été acceptée par la délégation gouvernementale.

- sur le deuxième point relatif à l’annulation des sanctions prises contre, d’une part, les travailleurs du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale regroupés au sein du SAMAE, et, d’autre part, ceux du Ministère de l’Economie et des Finances regroupés au sein du SATB, le Gouvernement réaffirme le principe du respect de la légalité et de l’utilisation des voies de recours existants à cet effet. Il confirme par ailleurs sa ferme volonté de privilégier le dialogue social dans la recherche de solutions dans un cadre serein et républicain.

Quant aux organisations syndicales, elles ont rappelé leur attachement au respect des libertés syndicales. Considérant que lesdites sanctions portent atteinte à ces libertés et qu’elles constituent une entrave pour l’ensemble des organisations syndicales, elles estiment que les sanctions prises doivent être levées. Par conséquent, la délégation syndicale estime que ses préoccupations sur ces points demeurent.

A l’issue des négociations, les parties se sont félicitées du climat de franchise et de cordialité qui a prévalu tout au long des débats.

Fait à Ouagadougou le 13 juillet 2007

Pour la Délégation Gouvernementale,
Monsieur Jérôme BOUGOUMA, Ministre du Travail et de la Sécurité

Pour la Délégation des Organisations Syndicales,<br<
EI Hadj Mamadou NAMA, Président du mois des Centrales syndicales

Par Lassina SANOU

LE Pays

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Vos commentaires

  • Le 16 juillet 2007 à 10:39, par Un citoyen lamda burkinabè. En réponse à : Qu’y a-t-il dans la tête de nos gouvernants ?

    Chers amis internautes !

    Je suis déçu, frustré, écoeuré, et pour cause : le gouvernement a préféré diminuer le prix de l’essence de 50fcfa plutôt que de lever les sanctions qui frappent les agents des affaires étrangères et du trésor. Cette mesure va lui coûter 745 millions de fcfa par mois.
    Dites moi franchement, entre lever les sanctions qui frappent les agents des affaires étrangères et du trésor (ce qui ne va rien coûter au gouvernement, rien, même pas un pikini) et réduire le prix du super 91 de 50fcfa (ce qui va coûter 745 millions de fcfa par mois au gouvernement) ; eh bien entre ces deux mesures, laquelle était la plus facile à prendre ?

    A mon avis, cette attitude du gouvernement burkinabè frise le cynisme. Pas vous ?

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