LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Elections : Transparence ou recadrages ?

Publié le samedi 10 février 2007 à 08h04min

PARTAGER :                          

Aussi loin que remonte la mémoire dans les annales électorales du Faso, jamais on ne se sera autant soucié d’un élément majeur dans la confirmation ou le déni d’une légitimité, lorsque s’insinue le doute : la base.

Jusque-là, et c’est peu dire, les hommes politiques ont savamment abusé de l’infantilisation pour mieux faire avaler leurs « couleuvres » à cette classe majoritaire réduite en bétail électoral, prompt au ‘’béni-oui-ouisme’’ contre quelques CFA et autres pacotilles.
L’aventure innovante enclenchée par le parti majoritaire a cela de particulier qu’elle devrait pousser à une introspection plus logique pour tous les acteurs de la scène politique nationale.

Outre le caractère quelque peu publicitaire de sa mise en valeur à grand renfort de médias, le fait vaut d’être relevé et contribuera sans nul doute à arracher les œillères de ceux qui refusaient de voir les réalités dans leur nudité : quelle que puisse être sa cohésion, tout parti restera toujours la somme d’humeurs multiples qu’il faut savoir canaliser.

À la lumière des différents événements survenus dans l’existence du parti majoritaire depuis les élections municipales de 2006, il ne serait pas osé de penser que c’est pour éviter une certaine entropie qu’il aura décidé de franchir le pas des sondages grandeur nature. Un bon point pour ceux qui pensent que le mérite et la compétence devraient régler les promotions et la hiérarchie. À l’épreuve, beaucoup auront appris que les lauriers de l’opportunisme se fanent vite. Il reste à ne pas blesser des orgueils...

La méthode ne serait-elle pas aussi une manière de plus pour écarter certaines têtes jugées un peu trop encombrantes ? La question fait le tour, certes, mais laisse planer le doute sur la volonté réelle des leaders des formations politiques d’user de l’arme de la transparence pour le choix d’éléments véritablement mobilisateurs et valables.

Longtemps, et le phénomène persiste au sein des formations politiques, c’est la loi du bailleur de fonds qui est restée la meilleure, appuyée en cela par un activisme zélé de la part de membres de bureaux se comportant comme d’habiles actionnaires de sociétés à responsabilités illimitées...

On glosera longtemps encore sur l’évolution en cours au sein du Congrès pour la démocratie et le progrès, pour le fait de scléroses qui hantent, toujours, l’existence des grandes entités, mais quelque réserve que l’on émette à propos, un acte démocratique aura été posé. Toutefois, sans préjuger du bilan de l’opération, il faut espérer qu’elle contribue à juguler les intrigues et autres querelles de clochers qui animent les bureaux politiques, derniers tribunaux garants des intérêts du parti.

De quels intérêts s’agira-t-il alors à l’heure des choix définitifs ? Certains choix déjà effectués pourraient en pâtir, mais l’intérêt est superficiel qui se place au niveau d’une certaine perception du public ; le mérite, quant à lui, est intrinsèque et profond. On devrait s’en souvenir.

Journal du jeudi

PARTAGER :                              
 LeFaso TV