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RPC : « On n’a pas besoin d’idéologie pour creuser un puits »

Publié le vendredi 19 janvier 2007 à 06h59min

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Par ces temps qui courent, la saison semble propice à la renaissance de partis tombés dans les oubliettes ou carrément à la création de nouveaux. Rien que dans la matinée d’hier, il a été présenté à la presse deux regroupements politiques qui viennent de pousser leurs premiers vagissements.

Il s’agit du CO.DE.F. et du R.P.C. (Rassemblement populaire des citoyens). Les fondateurs du RPC ont livré une conférence de presse hier, jeudi 18 janvier 2007, dans une salle de conférences de l’hôtel Ran-Somkéta.

« Le RPC ». Voici un sigle qui a bien fait parler de lui, avant même sa déclaration de naissance. Pendant longtemps, les observateurs du microcosme politique de tous poils avaient mis la main de Zéphirin Diabré, ancien ministre et ancien administrateur adjoint du PNUD, dans cette affaire qui est devenue chez beaucoup, « Le dossier RPC ».

Ainsi donc, la rencontre avec les géniteurs de ce « bébé » était une occasion rêvée pour poser la question sur l’appartenance supposée de l’enfant terrible de Gombousgou à ce regroupement (RPC) flambant neuf.

Cette interrogation a suscité des grincements de dents, pour ne pas dire l’agacement des uns et des autres face à ce nom (Zéphirin Diabré) qui est toujours lâché quand on parle du Rassemblement populaire des citoyens (RPC).

A écouter le président du nouveau parti, Antoine Ouanré, Zéphirin Diabré n’y est pour rien dans la naissance du RPC. « Nous avons décidé de créer notre parti sans influence aucune, et Diabré ne nous a pas approchés pour cela. Vous aurez constaté qu’il n’est membre d’aucune instance. Mais n’empêche que notre structure soit ouverte.

Etant un citoyen comme tout le monde, il est libre d’y adhérer, si ça l’intéressait un jour. Pour le moment, ce n’est pas le cas ». Si M. Ouanré, le président du parti, était plus calme dans ses réponses, l’ex-député CDP Massimbo Pissi Léonard (Secrétaire général) semblait visiblement remonté contre ceux (ses anciens amis du CDP) qui font de cette alliance vraie ou supposée avec Zéphirin Diabré un problème.

Est-ce parce que le SG du nouveau parti, qui a pour symbole le coq, avait été le plus cité comme étant « le cerveau de l’affaire » par ceux d’en face ? Visiblement remonté, il s’en est expliqué : « C’est vrai que Zéphirin et moi sommes du même département, de la même commune.

Mais je tiens à vous dire que je ne l’ai pas attendu pour commencer à faire la politique. Diabré est libre d’aller là où il veut. Moi également. Nous sommes tous majeurs. Pourquoi les gens pensent qu’il y a toujours quelqu’un derrière un député ? ».

Comme on le constate donc, au sein du parti, il y a beaucoup de transfuges du CDP, comme Antoine Ouanré et le député Massimbo Pissi Léonard. Le premier, en effet, a dressé un réquisitoire sans circonstances atténuantes sur son ancien parti (Le CDP) qu’il affirme avoir quitté pour une absence de démocratie interne en son sein. « C’est un parti qui n’a plus d’idéal. Ceux qui y sont défendent plutôt leurs intérêts que ceux de la population.

Les décisions tombent de là-haut et c’est la nomenclature qui régente tout. Donc concernant Zéphirin, ce qui gêne les gens du CDP, c’est qu’ils connaissent sa valeur et au cas où il s’engagerait politiquement... ».

Mais sur l’idéologie du nouveau parti ou les possibles alliances que ce dernier viendrait à créer, ce n’est pas demain la veille que les journalistes en seront situés. A écouter son président, le RPC n’en a pas besoin. « Nous avons un problème de développement dans notre pays. On n’a pas besoin d’idéologie pour creuser un puits ou pour construire un dispensaire ».

Cependant, tous les membres du RPC n’ont pas quitté le méga-parti. Certains sont venus de loin. Même de très loin. A l’image de Guiebré Ousseni Sylvestre (Secrétaire à l’orientation politique et à la formation) qui est un ancien du PDP/PS, et qui a d’abord été membre de la dissidence dans ce parti, avec « les » Etienne Traoré. Pourquoi avoir quitté le parti créé par le regretté Pr Ki-Zerbo ? M. Guiebré reproche également au PDP/PS l’absence de démocratie interne.

« Au PDP/PS, les vieux cherchent toujours à se maintenir ». Mme Compaoré née Konditamdé Rose Marie (Secrétaire à la trésorerie), professeur d’histoire géographie de son état, est entrée au RPC pour fourbir ses premières armes en politique.

« J’ai été approchée et après avoir parcouru le programme, je me suis dit que c’est un parti qui a de l’avenir. Ailleurs, c’est souvent bien beau sur le papier mais il n’y a pas la liberté de dire ce qu’on pense. Etant enseignante, je trouve la liberté de s’exprimer essentielle ».

Issa K. Barry


Qui est le « Prési » du RPC ?

Engagé depuis la Révolution, le président du Rassemblement populaire des citoyens, Antoine Ouanré, a été, entre autres, DAAF du ministère des Ressources financières de l’époque des bouillants capitaines et ensuite directeur du Contentieux de l’Etat.

Naturellement, ces charges l’ont amené à s’intéresser à la chose politique. Plus tard, c’est l’ODP/MT, ensuite le CDP dans lequel il a été cadre et plusieurs fois directeur de campagne dans la Région du Centre-Est. Administrateur des services financiers de formation, il est actuellement le représentant du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Cotonou au Bénin. Du reste, il promet de revenir bientôt au bercail. Nécessité professionnelle ou ...politique oblige ?

IKB

L’Observateur Paalga

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