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EX-EIER-ETSHER : Crise ouverte entre la direction et les étudiants

Publié le mercredi 20 décembre 2006 à 05h26min

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Le comité des étudiants de l’année académique 2006-2007 de 2iE (ex-groupe EIER-ETSHER) a entamé dans la matinée du 18 décembre un mouvement de contestation contre l’administration dudit établissement, pour revendiquer "de meilleures conditions de travail".

Le dialogue n’était pas au rendez-vous ce lundi, car, pour Paul Giniès, directeur général de cette école, et son équipe, leurs pensionnaires veulent tout juste "profiter d’un luxe exagéré".

Face au son d’ustensiles de cuisine et cris de détresse d’étudiants mécontents se tenait une administration sereine.

Direction générale de 2iE, plus connue sous le nom d’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (ex-groupe EIER- ETSHER), le 18 décembre 2006. Il est 8h30 quand notre véhicule s’arrête devant la porte d’entrée principale de l’établissement. Juste en face de nous, une cinquantaine d’étudiants en colère manifestent de façon pacifique mais bruyante.

C’est tout un concert de casseroles et poêles qui est organisé. Deux refrains se succèdent : "on veut la liberté", "on veut étudier". A la vue du véhicule, c’est un cri de joie qui jaillit du groupe. Les décibels montent et quelques étudiants se séparent du lot des manifestants pour "nous accueillir" et expliquer la situation.

Quid des revendications ?

Bieupoudé Guelaih Pascal, secrétaire général du comité des étudiants du 2iE, ne se fera pas prier pour donner les raisons de leur mécontentement. Selon lui, leur débraillage du jour est une décision prise lors des assemblées générales extraordinaires qu’ils ont tenues les 15 et 17 décembre derniers, sur les sites de Ouaga et Kamboinsé. "Notre mouvement de ce matin est normal.

En effet, nous sommes préoccupés par plusieurs problèmes dans cette école. Nous n’avons pas de cadre d’échange avec notre administration qui sait pourtant que nous représentons ici 14 Etats africains. Nos Etats paient des millions... Je suis Ivoirien et ma formation coûte au total 13 millions de F CFA à mon pays. Nous sommes en tout 26 Ivoiriens dans cette école", fera-t-il savoir.

Et d’ajouter que leur retour en salle de classe ne sera effectif que si l’administration respecte leur plate-forme revendicative :
- la redéfinition du statut du comité dans l’école,
- la suspension de la fermeture des salles de classe et d’informatique sur les deux sites,
- l’annulation de toutes mesures disciplinaires susceptibles d’être prises à l’encontre des "étudiants qui demandent le minimum", l’annulation de la décision d’affecter un "amphithéâtre très inadapté aux étudiants de Master 1",
- le paiement effectif des bourses des étudiants,
- la création d’un cadre de concertation entre étudiants et administration,
- la résolution des problèmes liés aux coupures d’eau et d’électricité sur le site de Kamboinsé, et au manque de polycopies,
- l’éclairage des voies et pistes menant aux différents sites,
- la "non-programmation d’un même enseignant pour deux cours à la même heure dans deux classes différentes,
- l’augmentation du nombre de bus desservant le site de Kamboinsé, ou du nombre de navettes que ces véhicules font par jour,
- l’allégement des conditions de paiement des loyers des chambres.

A propos de bourses d’études

A quelques mètres de nous, le groupe d’étudiants mécontents continuait de faire son tintamarre, quand un vigile de l’établissement sortit de la cour et se dirigea vers notre véhicule de reportage. A peine eut-il le temps d’émettre un mot qu’il est assailli par les manifestants criant à hautes voix : "Ils ne partiront pas d’ici. C’est nous qui les avons appelés." L’atmosphère se détendra quelques minutes plus tard, après que l’homme a présenté l’objet de son déplacement : l’administration de 2iE demandait à rencontrer la presse. Une invitation à laquelle nous répondrons aussitôt.

C’est dans le salon de son bureau que Paul Giniès, directeur général, et ses collaborateurs directs, Dr Amadou Hama Maïga, directeur général adjoint, et Kouassi Kouamé, directeur des Etudes et des services académiques, nous accueilleront. Pour eux, l’agitation de leurs étudiants n’a qu’une seule explication : " C’est un luxe exagéré qu’ils réclament. Ils ont tout ce qu’ils veulent. Ils sont tous dans des salles climatisées, ils étudient dans des salles bien équipées. Ils ont pour la plupart des ordinateurs portables. Ils vivent dans des conditions que beaucoup d’étudiants ne vivent pas en Europe. Ils sont dans toutes les conditions pédagogiques pour prendre les cours. Ils sont 65 ici et refusent de prendre cours dans un amphithéâtre de 300 places qui est pourtant bien équipé ".

Qu’en est-il de la bourse et des sanctions affligées aux "meneurs" ? Dans sa réponse, le Dr Amadou Hama Maïga fera savoir qu’aucun Etat ne paie pour les activités pédagogiques de l’école, et Kouassi Kouamé d’ajouter qu’aucun étudiant n’a été sanctionné pour avoir mené une manifestation. Prenant la parole à son tour, le DG de 2iE fera savoir que les réformes faites dans son école ont été décidées par les Etats membres de l’ex-groupe EIER-ETSHER (GEE) et non par l’administration. Pour lui, étudiants et administration devaient néanmoins s’unir afin de pousser les pays membres du groupe à payer leur dette qui s’élève aujourd’hui à plus d’un milliard de F CFA.

Y aura-t-il une solution dans l’immédiat ? A cette question, le Dr Amadou Hama Maïga répondra "non". La direction de 2iE estime que le comité d’étudiants à la base de la manif n’est pas représentative. "Nous n’avons jamais reçu de doléances d’un comité d’étudiant dûment élu et représentatif", fait savoir le DG. Et d’ajouter que pour faciliter la tâche des étudiants, son école a dû quelquefois préfinancer leurs bourses en attendant que leurs Etats se manifestent.

Pour ce qui concerne le loyer- estimé à 180 000 F CFA la chambre pour une personne et par an, contre 120 000 F CFA pour deux- l’administration de l’école a déclaré que les conditions de paiement avaient été imposées par un prestataire de service privé. "L’année dernière, certains étudiants n’ont pas versé leur loyer et la société a eu un manquant de plus de 5 000 000 de F CFA. Elle a donc décidé que la totalité du loyer soit versée par les locataires avant d’emménager dans les chambres. J’ajoute également que les étudiants ne sont pas obligés de louer ces chambres."

Par Alain DABILOUGOU

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 20 décembre 2006 à 15:40, par l’ami En réponse à : > EX-EIER-ETSHER : Crise ouverte entre la direction et les étudiants

    Bonsoir

    je suis très content que vous vous interressiez de près a cette histoire, j’essaierai dans la mésure du possible de ne pas être long dans mes propos que je resume en ces points

    1) il faut remarquer que c’est depuis la prise de la direction par l’actuel directeur que l’école rencontre ces problèmes.

    2) dans le cadre des cours aujourdhui au 2iE il est très difficile d’avoir un polycopier pour étudier (il arrive qu’on finisse un cours et même l’évaluation sans avoir le polycopier pourtant important pour des étudiant que ne disposent pas d’ordinateur portable comme nous,nous sommes souvent obligé de reclamer avec force nos documents pour les avoir)

    3) pour mémoire les texts ce font et se défont au 2iE pour notre cas l’année passé nous étudiants de l’option EAC avions reçu notre livré clairement explicite qui a immédiatement été retiré 3 jours après pour cause de non conformité du document qu’ils ont mis des mois à réaliser (quel sens de l’organisation)

    4) Toujour pour notre option EAC (eau pour l’agriculture et l’approvisionnement des communautés) il faut dire que la majorité des étudiants étaient non boursiers contrairement a ce qu’il paraît,cette formation à l’origine de 15 mois est passée à 18 mois sans raison valable
    et encore le report a eu lieu à moins de deux mois des soutenances du diplome de DESS pendant que beaucoup de nos camarades étaient rentrés faire leurs stages,non comptant de ce report le Directeur géneral adjoint nous fait parvenir une note( il ya de cela moins d’une semaine) pour nous signifier que pour les étudiants qui sont rentrés dans leurs pays (2iE = plus de 14 Etats membres) il faudra que ces derniers s’ils veulent soutenir qu’ils payent eu même leurs déplacements ( dixit le DG : je ne suis pas venu payer des voyages de tourisme pour que des étudiants viennent simplement soutenir (c’est quoi il cherche au fait ? la formation de ces futurs cadres je ne le pense pas)

    5) En plus de cette note nos différents responsables académiques d’ailleurs en marge de l’administration nous font comprendre que nous ne sommes plus assurés nous n’avons plus de statut . c’est pas grave qu’une école qui prend l’engagement de former des cadres de plusieurs pays a des coûts exhorbitants decide de les mettre dans la rue pendant trois sans se soucié de leurs devenir ?je pense que nos reprénsentants doivent se poser des questions

    Maintenant en reponse à la question du logement moi j’aimerai comprendre quelques chose qui n’a pas payé ?
    A ce que je sache les non boursiers comme moi avions tout payé du moins ont n’avaient pas le choix, ce que je sais aussi c’est que ce qui n’ont pas payé sont des boursiers d’Etat qui ne leurs ont pas versé de bourse est ce de leurs fautes

    Je pense que pour qu’on puisse garder ce joyau si important pour l’Afrique il faudra impérativement que nos autorités surveillent les dirigeants actuels car pour ma part certain me rappelle l’ex directeur de la compagnie Aire Afrique vous connaissez la suite...

    Je termine en ces mots : le 2iE est un cadre d’étude et nous sommes venus pour étudier ; c’est facile a un dirigeant de dire qu’on met les étudiants dans de bonnes conditions et qu’ils devraient être contents parce que d’autre n’ont pas ça, je lui repond en disons ailleurs on paye 15 000 Fcfa comme frais d’inscription 6000 Fcfa l’alimentation mensuelle 4000Fcfa pour le loyer mensuel
    cependant nous nous payons 17 300 000 FCFA pour la scolarité 15 000 pour le logement mensuelle et 500Fcfa le plat au restaurant.
    reconnaissez nous le droit de révendiquer un peu nos droits.

  • Le 20 décembre 2006 à 16:11, par le serein En réponse à : > EX-EIER-ETSHER : Crise ouverte entre la direction et les étudiants

    Bonjour
    c’est pour moi un grand plaisir de pouvoir donner mon avis sur cette question du groupe EIER-ETSHER. En effet je suis un ancien étudiant de ce groupe et maintenant je suis ingénieur et je pus dire qu’indirectement je sais ce que c’est parfois discuter avec l’administration de cette école. Dans un premier temps, il faut reconnaitre avec Mr Phillip Mangé l’ancien directeur les problèmes étaient pratiquement les mêmes. Il y a toujours un une carence d’informatin entre les deux parties étudiants et administration. c’est plus compliqué que ca. ils vous tourne en bourrique jusqu’à la fin de l’année. une simple requete auprès de l’administration peut prendre des mois avant d’etre repondue même prfois pas de reponse. je comprends correctement ce qui sont en train de protester actuellement. à notre temps il y a eu aussi des grève. je peux que depuis que l’administration fonctionne mal il y a manifestation. Parfois c’est des gendarmes ou des policiers qu’on mobilise heureusement que cette fois-ci l’affaire n’est pas encore aller jusqu’à ce niveau. Prions Dieu qu tout rentre dans l’ordre.

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