Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
Les travaux de construction de l’usine de filature de Sourgou (complexe industriel Iro-TextBurkina), dans la province du Boulkiemdé, région du Centre-Ouest, ont été officiellement lancés par le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, vendredi 29 mars 2024. Venus de différentes localités, les fils et filles de la région ne voulaient pas se faire conter l’événement.
Ils se disent déjà fiers avant même de voir la fin des travaux de l’usine de filature de Sourgou, dont la pose de la première pierre vient d’être faite. Sourire aux lèvres, les yeux braqués sur la route par laquelle le capitaine Ibrahim Traoré doit arriver, Alassane Kaboré ne cache pas sa joie. « J’ai 74 ans et je suis père de douze enfants. Je ne peux plus travailler dans cette usine, mais au moins mes enfants le pourront. Le souhait d’un père, c’est que ses enfants soient mieux que lui », affirme ce membre de la famille royale de Sabou.
- Catherine Guisson, fille de la localité et mère de deux enfants
La construction de cette usine de filature de Sourgou est vue comme un espoir pour beaucoup de parents, à l’exemple de Catherine Guisson. « Moi je suis handicapée, mais mes enfants ne sont pas handicapés. Donc ils pourront, s’ils ont de la chance, travailler ici et je suis déjà contente », espère la mère de famille.
- Mamoudou Kiemdé, fils de la localité et père de famille
« Cette usine de filature de Sourgou va occuper les jeunes de la région et même d’ailleurs. Et si les jeunes sont occupés, la localité va se développer », estime de son côté Mamoudou Kiemdé, fils de la localité.
- Mouni Zongo (9ans), élève en classe de CE2
Pour la cause, les élèves et écoliers de la commune de Sourgou et des autres communes ont été mobilisés en grande nombre pour voir en vrai leur président. « Je veux voir le Président. Je le vois à la RTB, il fait un bon travail », lance Mouni Zongo, 9 ans, élève en classe de CE2.
- Edwige Moné, élève en classe de CE2.
Se bousculant sur la chaussée devant les forces de défense et sécurité, ces élèves, comme Edwige Moné et Valérie Zongo, se battaient pour avoir la meilleure position qui leur permettrait de bien apercevoir le Président à son arrivée. « Nous sommes venus pour le Président », lance Edwige Moné, élève en classe de CE2.
- Valérie Zongo, élève en classe de 5e.
« Je le vois à la RTB. Aujourd’hui, je veux le voir, c’est notre chef », dit Valérie Zongo, élève en classe de 5e.
Yvette Zongo
LeFaso.net
Vos commentaires
1. Le 30 mars à 20:55, par Diongwale En réponse à : Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
C’est très bien, mais on voit que les Burkinabè ne savent pas ce que c’est que de travailler en usine. C’est aliénant, mal payé, je ne souhaite à personne d’y passer sa vie !
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Le 1er avril à 10:04, par kwiliga En réponse à : Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
Bonjour Diongwale,
"travailler en usine. C’est aliénant, mal payé,..."
Oui, contrairement à être fonctionnaire, qui permet de s’en mettre plein les poches, tout en faisant le moins possible et en affichant le plus grand mépris à l’égard des usagers.
C’est clair qu’entre le bureau "climé" 24h/24h et le pénible labeur de l’ouvrier, il n’y a pas photo.
Mais qu’est-ce qui développe un pays ? Sa production ou son administration, parfaitement improductive et terriblement budgétivore ?
Notre pays a-t-il les moyens, face à une exponentielle croissance démographique, de s’offrir des enfants gâtés, privilégiés de la nation, qui vont se repaitre de perd diem, de gabegie, de corruption,...
Je suis par principe un ardant défenseur des services publics et du fait que certaines fonctions ne doivent appartenir qu’à l’état et à lui seul, néanmoins, notre système est tellement pourri que je me prends aujourd’hui à rêver d’entreprises privées et d’industrialisation, même si elle est aliénante par certains aspects.
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Le 1er avril à 21:25, par Renault HÉLIE En réponse à : Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
C’est bien gentil, mais sans usine qui produise des objets vendables, pas de vrai développement.
Allez donc faire un tour au Maroc, au Vietnam, à l’Île Maurice, en Tunisie, au Bangla-Desh ...
Il faut bien entendu que l’usine soit rentable. C’est un autre problème ...
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2. Le 1er avril à 13:54, par Bonus En réponse à : Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
@Diongwale
Il n’y a pas de sots metiers ; Il n’ya que des individus sots qui pensent qu’il y a des boulots qui rabaissent l’homme. Qu’est ce qu’il y a a comparer le boulot dans une usine au chomage ? On crie qu’il n’y a pas de boulots et lorsque l’on s’efforce de faire quelques chose on nous dit qu’il n’y a rien a y travailler. Dites nous combien d’emplois decents vous avez creer pour la jeunesse ?
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Le 1er avril à 21:30, par Renault HÉLIE En réponse à : Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
@Bonus
Messire Bonus, je suis plutôt d’accord avec vous.
Mais il n’y a pratiquement jamais d’exemple, ni africain ni asiatique, d’usine qui réussisse ... sans avoir été privatisée assez vite.
Ce n’est pas de l’idéologie, c’est un FAIT facile à vérifier.
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3. Le 1er avril à 21:21, par Renault HÉLIE En réponse à : Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
Souhaitons que cette usine soit vraiment achevée et mise en route.
Souhaitons que sa production se vende bien, et sans subvention étatique.
Souhaitons que les fonctionnaires détachés dans cette usine ne fassent pas recruter trop de leurs jolies copines étudiantes aux belles dents blanches et au pagne bien rempli.
Souhaitons que l’argent des pièces de rechange et de l’entretien ne soient pas bouffés dans des hôtels de luxe par les intendants nommés par l’État.
Souhaitons, souhaitons, et re-souhatons beaucoup de choses ... Ça va me coûter cher en poulardes dodues et en porcs gras à sacrifier chez les druides de nos rocheuses collines de la Bretagne, pays de sorciers.
Et surtout, souhaitons qu’avant de couler, cette usine sera vendue à temps à un quelconque « Hajj Oumarou Kèkchose » qui, lui, saura la faire tourner et mater les syndicats. Mise à prix : 1 million de francs-CFA-ECO ? 70 000 Francs ? 3000 Francs ? Le prix d’un taxi-brousse ? Les paris sont ouverts ...
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Le 2 avril à 08:43, par kwiliga En réponse à : Construction de l’usine de filature de Sourgou : « Au moins, nos enfants seront mieux que nous s’il y a une usine »
Bonjour Renault HÉLIE,
Heu, ne nous précipitons pas de jeter l’opprobre avant de connaitre les sources de financement... Public, privé, actionnariat populaire, PPP,...?
Pour l’instant, personne ne semble connaitre la réponse.
Ici, à Koudougou, il se murmure dans les milieux autorisés (les maquis), que les investisseurs sont turcs...?
Si quelqu’un a des infos et des sources...?
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