Burkina / Situation des travailleurs déflatés : « Nous avons beaucoup avancé dans les vérifications et recoupements des données » Nandy Somé
« Quelle est la situation des travailleurs déflatés des sociétés étatiques privatisées, restructurées, ou liquidées, suite aux engagements pris par l’Etat dans le cadre du Programme d’ajustement structurel (PAS) des institutions de Breton Woods ? » Telle était la question adressée par le député Adama Yasser Ouédraogo du groupe constitué partis politiques, au ministre chargé de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé, dans la matinée du 26 janvier 2024, à l’Assemblée législative de transition. Une situation qui, selon la ministre, traîne, certes, mais pour mieux prendre en compte les intérêts de ces travailleurs.
Pour mieux comprendre cette affaire, il faut remonter en 1990. En effet, suite aux engagements pris par l’Etat avec les institutions de Breton Woods dans le cadre des Programmes d’ajustement structurel (PAS), lesquels impliquaient que l’Etat se désengage de certains secteurs économiques pour les confier au secteur privé, 43 sociétés d’Etat ont connu des restructurations, des privatisations et des liquidations. Conséquence, 7 200 travailleurs ont été contraints au chômage.
- Une délégation du Conseil national de transition a assisté à cette séance plénière du vendredi 24 janvier 2024, à l’ALT
Conscient du fait que ces derniers ont été lésés, l’Etat s’est engagé, après moult revendications des victimes regroupées au sein de l’Association nationale des travailleurs déflatés (ANTD) à les indemniser. « Nous avons hérité d’un peu plus de 5 000 dossiers du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN). Mais pris individuellement, on en a pour plus de 30 000. Il faut donc que nous prenions le temps de dépouiller les cantines, examiner les dossiers et surtout, rencontrer les personnes à indemniser pour convenir des différentes modalités. Nous avons trouvé les textes qui encadrent ces indemnisations. Mais à l’analyse, nous nous sommes rendus compte qu’ils comportent des insuffisances. Nous devons donc sortir des listes qui seront incontestables, pratiquement sans erreur, pour garantir une grande satisfaction de ces victimes à indemniser... Nous avons beaucoup avancé dans les vérifications et recoupements des données. Dans les jours à venir, le dossier sera transmis en conseil des ministres. De ce fait, le gouvernement invite tous ceux qui attendent toujours à la patience », a exhorté la ministre.
- « Un comité interministériel a été mis en place pour échanger avec les différentes catégories des victimes, analyser des dossiers de demande d’indemnisation, valider les listes de victimes à indemniser », Nandy Somé
Pour les députés présents à cette plénière, les travailleurs déflatés ont subi beaucoup d’injustice. Et il est temps de leur payer leurs droits le plus tôt possible, pour éviter les frustrations qui d’ailleurs, n’ont que trop duré. « C’est un problème spécial, faites-en un traitement spécial. Certes, plusieurs gouvernements sont arrivés et sont passés sur la question. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
- La séance plénière de ce jour qui a réuni 61 députés a été présidée par Dr Ousmane Bougouma
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 27 janvier à 02:30, par Moussa En réponse à : Burkina / Situation des travailleurs déflatés : « Nous avons beaucoup avancé dans les vérifications et recoupements des données » Nandy Somé
Beaucoup de families qui attendent cela pourraient
mourir avant d’avoir reçu l’argent, vous êtes vraiment lents nous attendons plus de 15 ans maintenant c’est trop.
2. Le 27 janvier à 11:12, par JJ En réponse à : Burkina / Situation des travailleurs déflatés : « Nous avons beaucoup avancé dans les vérifications et recoupements des données » Nandy Somé
Félicitations à cette dame ministre ! Probablement, un(e) rare des ministres qui fait le job dans la discrétion sans passer leur temps à parler pour ne rien dire comme le 1er ministre ou Bassoulma et même à se contredire avec leurs paroles avant d’être sinistre ! Courage à elle car son ministère est très difficile à gérer dans une situation aussi troublée au Burkina Faso.