Le Burkina Faso connaît une flambée sans précédent de dengue bien au-delà de ce qui avait été constaté en 2014, 2016 et 2017. Selon Dramane Coulibaly, ingénieur en génie sanitaire, sur toute l’étendue du territoire burkinabè, la dengue a causé le décès de 511 personnes à la date du 12 novembre 2023 pour 49 808 cas probables. Pour la seule région du Centre, la maladie a causé le décès de 220 personnes, à la semaine 45 soit du 1er janvier au 12 novembre 2023 avec 32 999 cas probables. Des cas de dengue ont été notifiés dans toutes les régions du Burkina Faso, même si l’incidence est moindre que dans les régions du Centre et des Hauts-Bassins.

Pour faire face à l’épidémie de dengue, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique met en œuvre plusieurs stratégies au nombre desquels la gratuité du test de diagnostic rapide. À ce jour, la direction régionale de la santé du Centre a reçu 15 050 tests mis à la disposition des centres médicaux. Sur ce point, Dr Daniel Yerbanga, directeur régional de la santé et de l’hygiène publique du Centre et Incident Manager de la dengue, souligne que les tests sont destinés à ceux présentant les signes de la maladie, et non pour tous ceux qui en font la demande dans les formations sanitaires.

Les journalistes invités à contribuer à la lutte contre la dengue

Au nombre des mesures également, il y a les mesures de prévention collectives et individuelles. Les mesures collectives concernent la lutte anti vectorielle qui passe par la pulvérisation intra domiciliaire chez des cas probables et leurs voisins immédiats, la pulvérisation dans les formations sanitaires et la pulvérisation spatiale. À Ouagadougou, plus de 200 sites publics devraient être pulvérisés. Il y a aussi la destruction physique des gîtes larvaires dans les domiciles par les volontaires, agents de santé à base communautaire et aussi la centaine de volontaires de la Croix-Rouge burkinabè.

Dramane Coulibaly, ingénieur en génie sanitaire rappelle que la lutte anti vectorielle est l’une des stratégies du ministère de la Santé pour lutter contre la dengue

Pour que la lutte contre la dengue soit efficace, les populations sont invitées à mettre en œuvre des mesures de prévention individuelle comme l’utilisation de répulsifs, le port de vêtements longs, mais surtout à assainir leur environnement pour éviter la prolifération des moustiques.

Éviter à tout prix l’automédication

Face à des symptômes semblables à ceux de la dengue (maux de tête sévères, fièvre, douleurs musculaires, articulaires, douleurs rétro-orbitaires, difficultés respiratoires, saignement, maux d’estomac, etc.), il faut se rendre immédiatement dans le centre de santé le plus proche, conseille le directeur régional de la santé. Et surtout éviter de prendre des médicaments sans prescription médicale, notamment les médicaments comme l’ibuprofène, le diclofenac, l’aspirine, car il y a risque de saignement, s’il s’avère que vous souffrez de dengue.

Dr Daniel Yerbanga invite les malades à éviter l’automédication

En ce qui concerne la phytothérapie pour soigner la dengue, Dr Yerbanga conseille également la prudence.

En rappel, la dengue est transmise par un moustique, appelé Aèdes ou moustique tigre. Ce moustique pique généralement la journée en début de matinée et en fin d’après-midi.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net