Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
Les nuisances olfactives sont des odeurs nauséabondes qui troublent le quotidien de la population. Dans la ville de Ouagadougou, ce sont un peu plus de 200 plaintes relatives à ces nuisances qui sont reçues annuellement par la direction générale de la salubrité et de la tranquillité urbaine. Avec le premier responsable de cette direction, Alidou Tinto, nous sommes revenus sur les sources des nuisances olfactives ainsi que la démarche à suivre lorsqu’un citoyen est confronté à ces nuisances. Le directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine invite les Ouagavillois à adopter un comportement civique en matière d’hygiène et de salubrité pour un mieux vivre. Lisez-plutôt.
Lefaso.net : Quelles sont les différentes sources des nuisances olfactives ?
Alidou Tinto : Les nuisances olfactives sont relatives au manque d’hygiène et de propreté dans un milieu donné. Au niveau de la ville de Ouagadougou, ces nuisances sont issues des dépotoirs sauvages d’ordures dans les espaces publiques. Il y a également l’élevage en milieu urbain. Une fois que la pluie tombe sur les excréments des animaux, cela entraîne des odeurs nauséabondes pour le voisinage. A cela s’ajoute les rejets des boues de vidange. Souvent il y a des vidangeurs manuels qui s’adonnent à cette pratique. Ils vident les boues de vidange pour aller les déverser dans les espaces publics, ce qui crée des nuisances olfactives. Certains citoyens vident aussi leurs toilettes et gardent les boues de vidange devant leurs concessions, espérant que la pluie les emporte. Et lorsqu’il ne pleut pas, cela crée des désagréments pour le voisinage.
Quelle est l’ampleur du phénomène dans la ville de Ouagadougou ?
Nous sommes souvent interpellés pour des cas de nuisances olfactives. Des usagers nous interpellent également sur l’élevage dans des cours à usage d’habitation qui sont transformés en enclos. Le phénomène existe et nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives, issues uniquement de l’élevage en milieu urbain. Et ces plaintes sont reçues généralement durant la saison pluvieuse.
A quoi s’exposent les contrevenants ?
Lorsque l’infraction est constatée, les contrevenants s’exposent à une amende. Et les amendes varient. En matière contraventionnelle, il y a les amendes de 1ère, 2e, 3e et 4e classe qui vont de 6 000 à 24 000 FCFA. Et les amendes sont fonction de la gravité de l’infraction. En cas par exemple d’élevage en milieu urbain, lorsqu’il y a plainte, la diligence pour l’autorité administrative c’est de faire cesser l’infraction, à savoir la délocalisation demandée au propriétaire des animaux. L’élevage doit se faire dans les zones pastorales et non dans les parcelles à usage d’habitation. Il lui est donc donné un délai pour délocaliser les animaux. Et lorsque cela n’est pas fait, le voisinage nous revient pour nous informer que le délai donné n’a pas été respecté par le contrevenant. Et dans ce cas, nous saisissons les animaux et nous les mettons en fourrière. Et quand le contrevenant s’exécute et délocalise son lieu d’élevage, il peut récupérer ses animaux contre payement d’une contravention. Mais lorsqu’il ne se présente pas, il est procédé à une vente aux enchères des animaux au profit du budget communal.
Quelle est la démarche à adopter en cas de nuisances olfactives ?
Tout citoyen qui se sent lésé du fait de nuisances olfactives peut porter plainte, puisque le maire ou le président de délégation sociale a le pouvoir de police générale. Il peut intervenir dans le domaine de la salubrité pour préserver la population. Les plaintes sont reçues au niveau de la direction générale de la police municipale, plus particulièrement au niveau de la direction de la salubrité et de la tranquillité urbaine, qui relève de la direction générale. Ces plaintes peuvent être reçues de façon écrites, par des appels téléphoniques sur notre numéro vert qui est le 80 00 11 03. Nous avons aussi une plateforme WhatsApp dont le numéro est le 70 00 83 41, faite pour l’enregistrement des plaintes et des urgences. Ce sont autant de canaux qui permettent de dénoncer les infractions. Les plaintes sont souvent gérées anonymement, sauf dans les cas où le témoignage du plaignant est vraiment nécessaire.
Un dernier mot ?
Nous invitons la population au civisme en matière d’hygiène et de salubrité. Certains constats sont liés à l’incivisme, qui n’est pas forcement la méconnaissance de la règlementation. Il y a des textes qui existent mais le respect de ces textes ne suit pas. C’est généralement quand la situation prend de l’ampleur que les gens se plaignent. Souvent, les nuisances olfactives issues des jets d’ordures dans les espaces publics, vous remarquerez que c’est une personne qui commence à jeter les ordures dans ces lieux et les autres emboitent le pas. Et lorsque la situation devient inconfortable, ils accusent l’autorité de ne pas faire son travail. Alors qu’il y a des sites bien appropriés pour le dépotage des ordures.
Propos recueillis par Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 19 octobre 2023 à 09:03, par Conscience du Faso En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
Grand merci à vous, Mr le DG de la Salubrité et de la Tranquillité Urbaine. Pour plus d’efficacité dans la gestion de ces nuissances, il serait peut-être mieux lorsque de façon anonyme les plaignants vous touchent, de procéder comme si c’était des contrôles de routine dans les parages pour aboutir aux lieux mis en cause. Sinon cela crée des problèmes à ceux qui ont denoncé. Quelques fois vos agents viennent et disent que la famille qui élèvent les porcs disent que c’est pour gagner à manger. Il y a beacoup de riverains qui ne peuvent plus profiter de leurs terrasses à cause de l’élevage des porcs de leurs voisins surtout en saison pluvieuse. Et même à l’interieur de leurs maisons il faut fermer les vitres.
Un cas par exemple : Somgandé, Rue : 25.212, 715 mètres à droite, entre la mosquée de Somgandé 2 et le lot des parcelles. C’est infernal pour les riverains et les fidèles de la mosquée.
Autre cas : Elevage de chevaux, chevaux attachés le long de la clôture de l’école Croix Rouge de Syn-yiri, Rue : 30-214. Quand on connait la puissance d’un coup de patte d’un cheval, un accident mortel est vite arrivé pour les élèves qui s’amusent à vouloir caresser les chevaux par curiosité. Pleins d’exemples pareils à Ouaga et dans les grandes villes du Faso et en plein centre-ville. On pourrait tolérer dans les quartiers périphériques ou bien ? Tout le monde dit qu’on cherche à manger mais pas en indisposant les autres.
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Le 20 octobre 2023 à 15:07, par Tinto Alidou En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
merci pourvvos suggestions Aussi nous avons pris en compte les zones indiquées pour une action immédiate. merci pour votre contribution
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Le 21 octobre 2023 à 06:57, par Thomas Sawadogo Nts En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
Merci Monsieur le Directeur pour la réponse.
C’est vraiment pas simple quand chacun pense qu’il peut faire ce qu’il veut sans se soucier du voisinage.
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2. Le 19 octobre 2023 à 11:21, par Eli ans En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
Dans un pays ou chacun fait ce quil veut c un chiffre assez bas ... les maquis poussent comme des fleurs n’importe ou , les gens jettent poubelles nimporte ou , embauchez des gens pour ça pour faire respecter la loi ! Apres on dit ya pas travail et ya pas argent ds caisse...c sur si personne nest sanctionné a chaque fois et quon laisse faire argent va jamais rentrer ds les caisses ...on parlera pas du code la route...
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3. Le 20 octobre 2023 à 20:17, par Anbga En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
Et les nuissance aonore de 4h du matin. C’est horible
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4. Le 21 octobre 2023 à 09:43, par Blamako En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
Je pense qu’il faut aussi d occuper sérieusement des nuisances sonores des maquis pour le bonheur des citoyens
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5. Le 21 octobre 2023 à 10:03, par Blamako En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
Au Ouaga 2000 zone C / B un night club assourdissant empêche les enfants de réviser et de se reposer. Musique à fond sonore, parking anarchique jusqu’à l entré des garages des riverains, classons nocturnes et traumatisant, etc..., à ce night club jouxte une paroisse plein air qui occupe indûment l espace vert avec une grande croix pour la pire forme de nuisance visuelle. Si les autorités compétentes ne solvent pas tout ça au plus pressé je crains les larves d un sérieux conflit pour ce quartier au cahier de charges pourtant bien rédigé.
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Le 22 octobre 2023 à 11:07, par Tinto alidou En réponse à : Ouagadougou : « Nous recevons en moyenne plus de 200 plaintes par an pour des cas de nuisances olfactives », Alidou Tinto, directeur général de la salubrité et de la tranquillité urbaine
vos préoccupations sont légitimes et la police municipale menera des actions visant à la protection de votre tranquilité.
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