Le collectif Go Suka, a été créé par l’association humanitaire Teng’f Noug dans le but d’unir à l’échelle nationale et internationale les actions de solidarité des Burkinabè au profit des enfants déplacés internes du Burkina Faso.

Selon les premiers responsables, l’objectif est la scolarisation des enfants déplacés internes par la mise en place de centres d’éducation suivant la SSA/P (Stratégie de scolarisation accélérée/passerelle) en situation d’urgence du ministère de l’Éducation nationale. Go Suka veut également miser sur la formation des femmes déplacées internes et des veuves des membres des FDS tombés au front aux métiers de tissage, de teinture, de couture, de bijouterie ; en communication digitale ainsi qu’à la transformation agro-alimentaire.

« La mise en place de dispositif du continuum éducation-formation-insertion professionnelle au profit des enfants dont nous permettrons dans un premier temps, le retour à l’école », fait partie des objectifs recherchés par ce programme dirigé essentiellement par des jeunes.

Selon Fatima Tapsoba, Go Suka a des représentations au Canada, en France, aux Etats-Unis, au Maroc et en Inde

Selon les statistiques d’avril 2023, le Burkina Faso compte 1,9 millions de Personnes déplacées internes (PDI) dont 52% sont des enfants, et plus de 6300 établissements scolaires fermés. Face à cette situation, le collectif Go Suka veut mener des « actions de solidarité des Burkinabè à l’endroit des enfants déplacés internes afin qu’ils puissent retrouver le chemin de l’école », a indiqué la coordonnatrice Fatima Tapsoba.

Des cours de rattrapage

A travers cette conférence publique animée ce vendredi 18 août 2023, le collectif compte communiquer sur ses actions afin d’avoir plus d’adhésions pour la cause des enfants déplacés internes. A en croire la présidente de l’association humanitaire Teng’f Noug, par ailleurs coordonnatrice du programme Go Suka, Fatima Tapsoba, la SSA/P est le partenaire stratégique de Go Suka.

Etant panéliste, Catherine Kaboré, spécialiste d’éducation des enfants hors-école et ancienne secrétaire permanente de la Stratégie de scolarisation accélérée/passerelle, a expliqué cet outil. « La SSA/P est une alternative d’enseignement qui permet aux enfants non scolarisés ou déscolarisés comme les enfants déplacés internes de faire un rattrapage de trois années scolaires en une seule année (neuf mois) à travers l’utilisation des langues nationales », a-t-elle détaillé.

« Quand les enfants ne sont pas scolarisés, ils sont exposés », a fait remarquer Catherine Kaboré

La SSA/P bénéficie de l’appui de bénévoles pour cette alternative. Selon Catherine Kaboré, avec cette initiative, Go Suka pourrait bien apporter sa contribution en facilitant l’ouverture de centres au profit des enfants déplacés internes. « C’est une initiative louable que Go Suka puisse prendre en charge ces enseignants animateurs communautaires. L’expérience a montré qu’avec ces volontaires engagés, on a des meilleurs résultats », a-t-elle fait savoir.

Après cette étape de conférence publique, Go Suka compte intensifier ses actions envers les associations afin d’atteindre les objectifs. Le collectif dispose d’une stratégie qui va lui permettre d’avoir les résultats attendus.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net