Le document de la revue du Programme d’options stratégiques du FIDA pour le Burkina Faso (COSOP) adopté en 2019 pour la période 2019-2024, définit le cadre de partenariat entre le gouvernement du Burkina Faso et le Fonds international de développement agricole (FIDA) durant ladite période. Le COSOP a pour objectif d’accroître durablement les revenus et les possibilités d’emplois des populations rurales, en particulier des femmes et des jeunes ainsi que leur résilience face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et aux changements climatiques. La mise en œuvre de ce COSOP s’est opérée à travers le projet Neer-tamba, le projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA), le projet d’appui aux filières agricoles dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts-Bassins et du Sud-ouest (PAFA-4R) et le programme conjoint Sahel en réponse aux Covid-19, conflits et changements climatiques (SD3C).

A la veille de l’échéance de la mise en œuvre de ce cadre de partenariat, il s’est avéré judicieux d’organiser une revue pour évaluer les résultats atteints et décliner de nouveaux défis au regard des changements majeurs enregistrés dans notre pays en lien avec la situation sécuritaire et l’adoption du Plan d’action pour la stabilisation et le développement sur la période 2023-2025. Et subséquemment l’adoption du Plan intérimaire des nations unies pour le développement durable du Burkina Faso. Cet examen de résultats s’est fait conjointement par le FIDA et le gouvernement.

L’ensemble des acteurs clés d’élaboration et de mise en œuvre du COSOP 2019-2024 étaient présents

De manière pratique, le processus de cette revue a été co-piloté par le FIDA et le ministère de l’Economie, à travers la Direction générale de la coopération (DGCOOP), en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture, et des autres ministères concernés par le développement rural, les partenaires des secteurs privé et coopératif, et les partenaires au développement. Un consultant est recruté pour apporter un appui technique dans la conduite de cet examen des résultats du COSOP 2019-2024.

Prononçant le discours d’ouverture, le directeur de la DGCOOP, Inoussa Ouiminga, a invité les participants à des échanges francs et fructueux afin d’atteindre les objectifs fixés par cet atelier et en définitive créer des synergies d’actions pour une mise en œuvre réussie du COSOP. Ceci, en vue d’améliorer de manière globale le bien-être de nos populations et partant la vision du gouvernement en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui est « d’assurer à tout moment, à l’ensemble des populations, un accès équitable à une alimentation saine, suffisante et de qualité ».

Il a saisi l’occasion de cette rencontre pour saluer la vitalité de cette coopération car, dit-il, le FIDA est l’un des partenaires techniques et financiers le plus important qui accompagne le Burkina Faso avec des projets et programmes dont le bilan global est satisfaisant. C’est pourquoi, malgré le contexte, le Burkina Faso a doublé sa contribution à la 11e reconstitution des ressources du FIDA pour réaffirmer sa disponibilité à maintenir et à améliorer ce cadre de coopération.

Le directeur général de la coopération, Inoussa Ouiminga (en pagne tissé bleu, première rangée) a remercié le personnel pays de FIDA qui a accepté conduire le processus d’examen du COSOP en collaboration avec d’autres acteurs

Les progrès réalisés en 2021

De l’évaluation à mi-parcours du COSOP, il est ressorti que des progrès ont été réalisés. A titre illustratif, le portefeuille de projets, d’un coût global de 157,6 milliards de francs CFA, mis en œuvre dans le cadre du COSOP ont permis d’améliorer les conditions de vie de plus de 105 000 petits producteurs au sein de 114 000 ménages ruraux, a indiqué la directrice pays du FIDA, Ann Turinayo. A travers ces ménages, les projets impactent plus de 650 000 personnes dans les huit régions d’intervention à savoir le Nord, le Centre-nord, l’Est, la Boucle du Mouhoun, les Hauts-Bassins, les Cascades, le Sud-ouest et le Sahel.

Cependant, Mme Turinayo a déploré le fait qu’en dépit des nombreux acquis du COSOP en cours, la pandémie du Covid-19 et la crise sécuritaire ont occasionné l’abandon de certains sites des projets et ont retardé la mise en œuvre de certains investissements, à l’instar des travaux d’aménagements, de développement d’infrastructures et équipements ruraux. C’est à la recherche de nouvelles approches d’intervention pour s’assurer que leurs actions restent pertinentes et efficaces que le FIDA et le gouvernement ont commandité le présent examen des résultats du COSOP 2019-2024. Les projets appuyés par le FIDA ont un dénominateur commun, selon la directrice pays : le renforcement de la résilience des populations rurales les plus vulnérables, socle d’un développement socioéconomique inclusif et durable.

La directrice pays du FIDA, Ann Turinayo, dresse un bilan satisfaisant de l’évaluation à mi-parcours

Le FIDA ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Le projet de renforcement de la résilience des petits producteurs (REDI-2P) dont le lancement interviendra en 2024 ne fera que renforcer nos efforts dans ce sens. Mieux, ce projet d’un coût global de 71,73 milliards de francs CFA permettra d’apporter des réponses adaptées aux préoccupations des personnes déplacées internes et des personnes vivant avec un handicap », a fait savoir Mme Turinayo. Pour rappel, les objectifs du COSOP sont alignés avec le PNDES II 2021-2025.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net