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Burkina Faso : Le gouvernement veut mettre l’individu au centre de toutes les questions sécuritaires

Publié le mardi 9 mai 2023 à 23h03min

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Burkina Faso : Le gouvernement veut mettre l’individu au centre de toutes les questions sécuritaires

C’est un secret de Polichinelle, les stratégies et moyens sécuritaires dont disposait l’armée burkinabè pour faire face au terrorisme ont montré leurs limites. C’est alors qu’un changement de paradigme s’est avéré indispensable pour donner une réponse efficace aux défis sécuritaires actuels qui s’imposent au Burkina Faso. C’est donc cette dynamique, qui a conduit le gouvernement à soumettre au parlement, un projet de loi relatif à la sécurité nationale. Ce projet de loi a été adopté ce mardi 9 mai 2023 en séance plénière par l’ensemble des députés au nombre de 70 votants.

La politique de défense et la stratégie de sécurité intérieure, instruments de l’architecture de sécurité nationale, se sont rapidement avérées inopérantes depuis quelques années avec l’émergence de nouveaux défis et menaces. En effet, depuis 2015, le contexte sécuritaire est marqué par la dégradation inédite et continue de la situation sécuritaire au Burkina Faso et des pays voisins du Sahel.

Une stratégie sécuritaire axée sur la valeur humaine

En vue d’inverser la tendance, les autorités burkinabè ont décidé de mettre au cœur des questions sécuritaires, l’individu, présenté comme un élément fondamental pour l’atteinte des résultats escomptés. Selon le colonel-major Kassoum Coulibaly, ministre en charge de la défense nationale et des anciens combattants, certains concepts devenus pratiquement obsolètes méritaient d’être mis à jour face aux différents évènements qui ont montré leurs faiblesses (Covid-19, terrorisme).

« Nos textes prévoient comme mesures exceptionnelles l’état de siège, l’état d’urgence ou la mobilisation générale et la mise en garde », colonel-major Kassoum Coulibaly, ministre en charge de la défense nationale.

« Le projet de loi relatif à la sécurité nationale prend en compte la question du genre pour permettre à l’ensemble des Burkinabè, sans discrimination aucune, de pouvoir participer à l’édifice de la paix tant recherchée au Burkina Faso », a-t-il souligné.
Avant d’indiquer que beaucoup de décrets d’application viendront appuyer la mise en œuvre de la loi relative à la sécurité nationale.

La contribution des sociétés de sécurité

Au sujet de l’implication des structures privées de sécurité d’origine burkinabè, le ministre en charge de la sécurité, Boukaré Zoungrana a mentionné que leur contribution était nécessaire. En ce sens qu’elle concoure à la prévention de l’insécurité grandissante face à un effectif insuffisant des forces combattantes sur le terrain.

« La mise en place d’un comité de veille et de sécurité permanent est d’un grand avantage », Boukouré Zoungrana, ministre en charge de la sécurité.

« Le concours de ces entreprises de sécurité va davantage permettre de créer de meilleures conditions de sécurité au profit des populations », a-t-il expliqué.
Le projet de loi relatif à la sécurité nationale a eu pour but d’en définir le concept, ses domaines d’intervention, à fixer le dispositif normatif et son architecture au Burkina Faso. Il a été organisé autour de quatre titres subdivisés en cinq chapitres, comprenant au total 75 articles.

La prise en compte de l’ensemble des secteurs

Ainsi, la loi relative à la sécurité nationale contient des dispositions qui engagent l’ensemble des secteurs de la vie nationale. Il repose sur une architecture formée d’organes centraux, d’organes d’aide à la décision, d’organes de contrôle, d’organes spécialisés et déconcentrés tout en impliquant fortement les acteurs de la décentralisation et en prenant en compte le genre. Les relations cohérentes verticales et horizontales entre les différents organes assurent une efficacité et une efficience dans l’atteinte des objectifs poursuivis, le tout reposant sur une gouvernance sous le leadership du président du Faso

Le président de l’Assemblée législative de transition, Dr Ousmane Bougouma a procédé à l’amendement des articles par les différentes commissions avant leur adoption.

La Commission des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité (CAEDS) qui a eu la charge d’examiner le projet de loi en question, s’est dit convaincue que son adoption présente un grand intérêt pour les populations, les forces de défense et de sécurité ainsi que l’État burkinabè. La CAEDS estime à cet effet, que ce projet de loi va permettre de créer d’abord un cadre juridique plus holistique et inclusif pour la sécurité nationale. Ensuite, offrir aux acteurs de la sécurité nationale, un instrument pratique et modernisé en vue d’exercer leurs missions avec efficacité et efficience. Enfin, ce nouveau dispositif offre à l’Etat les moyens pour apporter des réponses adéquates aux défis sécuritaires actuels.

Le rapport de l’examen du projet de loi sur la sécurité nationale a été présenté par les députés Abdoulaye Soma et Pawindé Edouard Savadogo, rapporteurs de la commission CAEDS.

Pour rappel, c’est du lundi 24 au jeudi 27 avril 2023, que la CAEDS s’est réunie en séances de travail, sous la présidence du député Daniel Zoungrana, président de ladite commission, à l’effet d’examiner le projet de loi relatif à la sécurité nationale. Le gouvernement lui, était représenté par le colonel-major Kassoum Coulibaly, le colonel Boukaré Zoungrana et Mahamoudou Sana, respectivement ministre d’État, ministre de la défense et des anciens combattants ; ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité ; et ministre délégué chargé de la sécurité. Ils étaient assistés du secrétaire général à la défense nationale de la Primature ainsi que de deux représentantes du ministère de la Justice et des droits humains, chargé des relations avec les institutions.

Lire aussi : Circulation des poids lourds au Burkina : Beaucoup de textes à toiletter, reconnaît le ministre Boukaré Zoungrana

Hamed NANEMA
Crédits photos : Herman BASSOLÉ
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 mai 2023 à 08:05, par Enfant de Boussé En réponse à : Burkina Faso : Le gouvernement veut mettre l’individu au centre de toutes les questions sécuritaires

    Compte tenu que cette loi a été élaborée sous Roch Marc Christian KABORE suite au Forum national sur la sécurité tenue du 24 au 26 octobre 2017 qui avait proposé la mise en place d’une politique de sécurité nationale au Burkina Faso face à la menace terroriste, quelle est l’apport du MPSR II ?

  • Le 10 mai 2023 à 08:51, par kwiliga En réponse à : Burkina Faso : Le gouvernement veut mettre l’individu au centre de toutes les questions sécuritaires

    "certains concepts devenus pratiquement obsolètes méritaient d’être mis à jour face aux différents évènements qui ont montré leurs faiblesses"
    "beaucoup de décrets d’application..."
    "mettre au cœur des questions sécuritaires, l’individu..."

    "l’implication des structures privées..."
    Et ben, je suis impatient de pouvoir lire les "75 articles" qui composent cette loi, parce que l’on ne peut pas dire que ce communiqué brille par sa transparence.

  • Le 11 mai 2023 à 21:44, par Dibi En réponse à : Burkina Faso : Le gouvernement veut mettre l’individu au centre de toutes les questions sécuritaires

    Patisangana ! Holà ! Ca craint dans le pays !
    L’ONGisation, l’art d’empiler les monstres et des mensonges, sous formes d’actions et de textes porteurs de trahison, finiront par avoir raison du fragile espoir que notre peuple porte encore à Ibrahim Traoré et Kyélem Tambela !
    Ces deux-là, ont intérêt à ne pas dormir sur leurs oreillers ! Dans ce pays, tenu par le compradorat le plus pourri et le plus médiocre de la sous-région !
    Cela fait plus de quarante ans que les vomissures, les médiocrités néocoloniales ethnocratiques et féodales du pays sont à la manœuvre !
    Que cache-t-on, dans ce débat-ci ; ce salmigondis de rénovation institutionnelle en vue, derrière les paravents ?
    Un salmigondis de dangereuses et vaseuses propositions que semble cautionner le présent et fameux Président de l’ALT, Ousmane Bougouma !
    Au motif de renforcer la Défense et la Lutte contre le djihadisme égorgeur cannibale ?
    Oui ! Qu’Ibrahim Traoré et Kyélem Tambela qui hésitent encore à passer le Rubicon pour l’option-impulsion d’une 2ième révolution de rupture radicale, ne se fassent aucune illusion sur la montagne de traitres, de médiocres et d’incompétents dédiés qui grouillent au Faso, contre l’avenir émancipé de notre peuple ! Ce vieux matériel humain endo-colonial de toutes les pourritures, de toutes les incompétences et médiocrités politiques, et intellectuelles, n’a pas encore rendu les armes de la trahison, même dans l’entourage proche du pouvoir !
    Le salmigondis qu’on lit ici, et que s’apprête, à mettre en débat, l’actuel Président de l’ALT, Ousmane Bougouma, aux motifs de toiletter, renforcer la dynamique, l’efficience des structures de défense et de guerre au djihadisme cannibale et égorgeur, nous fait craindre le pire !
    Tout ici est à l’avenant, dans les concepts mêmes les plus néocolonialistes : inclusion pseudo démocratique, genre LGBTQ+ ou hétérosexuel, sans tabou sur les mots, individu ou individualisme libertaire-libertarien, évocation vaseuse d’événements ?, d’obsolescence de qui ?, De quoi ? Bref tout semble tenu sous le tapis, et on avance masqué !
    Une curieuse façon de penser, propre à nos nouvelles élites militaires et civiles néo-affairistes !
    Que cherche -t-on à nous vendre ici, où les prix et les soldes de la trahison ne sont pas affichés ?
    C’est à croire que les outils classiques de la défense nationale et populaire ne suffisent pas dans la lutte contre des cannibales dans nos campagnes, et sont donnés pour obsolescents !
    Alors, la solution serait le marché néolibéral de la sécurité ? Les sociétés privées militaires ? Osons les mots : la privatisation de la politique nationale de défense et de sécurité !
    Un vieux projet, abandonné et anciennement caressé par le satrape Kouacou Blaise Compaoré ; et qu’ambitionnent présentement de mettre en œuvre, ses médiocres héritiers politiques du CDP, MPP, UPC et leurs centaines de variances partidaires de classes compradores, réactionnaires et plus ou moins féodal-ethnicistes et bien enkystés dans nos institutions ! Le Satrape et Bachagal Kouacou, dans sa mue a fait des centaines d’épigones dont les principaux sont les médiocres R.M.C. Kaboré Zéphirin Diabré, Ablassé, A. Mossé, A.Sakandé et tous les autres ; des incompétents genre P.H.Sandaogo Damiba !
    Toutes ces raclures ont caressé ou caressent toujours ce projet de Privatiser l’Armée et les FDS burkinabè ! Et c’est à croire qu’on nous le ressort, présentement, timidement mais surement, des placards ou il est tenu sous le tapis, ce vieux projet de privatisation néolibérale de nos outils et moyens de défense nationale !
    Mettre tout sur le marché et lancer les Appels d’Offres pendant qu’on y est ? Sur la base de calculs mafieux néolibéral-privés, car il y a des profits affairistes et bancocratiques à réaliser ; et c’est très tendance dans tout l’Occident re-colonisateur et dédié aux guerres impérialistes de prédations aux moyens d’éléments proxis !
    C’est peut-être à cela que rêvent nos pourritures, nos vendus, et tous ces compradores qui ne savent pas quoi faire de leurs matelas de milliards de Francs CFA volés aux peuples africains : spéculer et se refaire des milliards avec le Sang de notre jeunesse Genrée-LGBTQ+ ou Hétéro ; sur ce criminel marché néolibéral de la guerre privatisée, aux faux motifs d’inefficience sécuritaire des structures de défense collective nationale !
    Ousmane Bougouma de l’ALT et ses grands copains du Compradorat affairiste - civils et militaires pourris -ambitionnent-ils de nous vendre des sociétés privées militaires telles que les avaient ambitionné, un moment, les bourreaux de la RDP ?
    Qu’Ibrahim Traoré et Kyélem Tambela se méfient de la médiocrité, de l’affairisme rampant et des tentations et calculs de trahisons qui rôdent autour d’eux !
    Comme on dit chez nous, chasser le naturel, il revient toujours au grand galop ! Et on attend de voir les décrets-lois de publication et d’application de cette nouvelle impasse où nous engagent les médiocres du MPSR II ; et où Ibrahim Traoré et K. Tambela ont encore le soutien de notre peuple !
    Mieux vaut toujours, faire le choix de la Révolution de ruptures radicales, anti-néocoloniales de souveraineté nationale et populaire que des choix de trahisons compradores, néolibérales affairistes maffieux corrompus contre l’avenir de notre peuple !
    Et plutôt compter sur le Peuple et non sur le Marché et les Affaires Privées !
    Na an lara, an sara !
    La Patrie ou la mort !

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