LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

Publié le mercredi 29 mars 2023 à 22h40min

PARTAGER :                          
Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

Le Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso a tenu le mardi 28 mars 2023, son traditionnel procès des mardis. Parmi les dossiers jugés, un charlatan de sexe féminin a déposé plainte contre un étranger d’origine arabe pour effraction à son domicile et vol de plusieurs objets.

Dans les faits, l’étranger, un commerçant d’ustensiles de cuisine a proposé à F., amie du charlatan S., un mixeur à 100 000 FCFA à crédit, à payer en 5 tranches. La dame charlatan S. devant qui le marché a été conclu entre son amie et l’arabe et qui n’était pas convaincue que son amie F. puisse s’acquitter de la dette propose à son amie F. de garder par prudence le mixeur le temps qu’elle finisse de payer et le récupérer plus tard. Au fil du temps, F. n’arrivait effectivement pas à payer un sou comme convenu avec l’arabe. Ce dernier commençant à s’impatienter demande à F. de lui remettre le mixeur.

F. ne conteste pas la demande mais informe l’arabe que le mixeur est gardé par son amie S. charlatan et qu’elle va l’informer pour qu’elle remette le mixeur.

Mais pour une raison ignorée, S. refuse de remettre le mixeur. Face à ce refus, l’arabe dans la colère se rend au domicile de S. à son absence aux environs de 10h. Arrivé au domicile de S. situé dans une cour commune, il force la porte de S. entre et prend effectivement un mixeur qui n’est pas celui pris à crédit par F. mais plutôt le mixeur personnel de S.

De retour à la maison aux environs de 22h30, S. trouve sa porte grandement ouverte. Elle alerte dans l’immédiat ses voisins de la cour pour s’enquérir de ce qui s’est passé. Selon la servante d’une voisine qui a été témoin de l’incident, celle-ci explique à S. que c’est l’arabe qui est venu défoncer la porte mais n’a pas suivi la suite car s’étant refugiée dans la maison de sa patronne.

Le lendemain la charlatan S. dépose une plainte à la police pour venir constater les faits d’effractions mais surtout pour le vol de plusieurs objets à savoir son mixeur, deux cartons de 55 pièces de plats d’une valeur de 120 000 par carton, la somme de 500 000F et 20 grammes d’or d’une valeur de plus de 400 000F.

A la barre l’arabe reconnaît s’être introduit chez S. dans la but de récupérer son mixeur même si finalement il n’a pas vu le sien et a donc pris celui de S. dans le but de lui mettre la pression afin qu’elle lui remette son mixeur. Par contre il a réfuté les autres cas de vols dont a fait cas S.

Dans les témoignages du procès-verbal quelques témoins ont affirmé avoir vu l’arabe sortir du domicile de S. mais avec juste un mixeur.

S. pour sa part soutient que pour le mixeur il n’y a aucun doute du moment que l’arabe reconnaît ce fait, mais elle reste convaincue qu’il est également l’auteur du vol des autres objets cités.

Dans les différents exposés, le point commun a été le fait qu’il n y a aucune preuve contre l’arabe pour le vol des autres objets en dehors du mixeur qu’il a pris, sans compter que les témoins affirment ne l’avoir vu en possession que du mixeur. La question qui reste posée est, qui est peut-être passé après le passage de l’arabe pour voler les objets dont parle S. étant donné que la porte de celle-ci est restée ouverte de 10h à 22h30 de surcroit dans une cour commune.

Le procureur a, à l’issue des plaidoiries de chaque partie, requis une peine d’emprisonnement de 6 mois et une amende de 1 000 000F CFA le tout assorti de sursis contre l’arabe pour s’être introduit frauduleusement chez S. et avoir pris un mixeur.

Les juges ont pour leur part requalifié les faits en vol simple pour le cas du mixeur car S. n’ayant apporté aucune preuve contre l’arabe pour ce qui concerne les autres objets. Ils ont de ce fait condamné l’arabe à 12 mois de prison et 500 000F d’amende le tout assorti de sursis.

A l’annonce de cette décision, les applaudissements ont retenti dans la salle pour cette décision qui permet à l’arabe d’échapper à la prison pour des faits non prouvés.

S., visiblement mécontente de la décision du tribunal, a commencé à protester. Le tribunal l’a ramenée à l’ordre lui demandant le silence sous peine d’être immédiatement déposée. Lui rappelant que la meilleure manière de contester la décision c’est plutôt de faire appel dans 15 jours si elle n’approuve pas le verdict.

Le président du tribunal a conclu en rappelant à S. qu’ils ne sont certes pas charlatans comme elle pour consulter et voir les choses, mais qu’en plus des analyses qu’ils font ils travaillent uniquement avec les preuves.

Haoua Touré
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 30 mars 2023 à 01:48, par Kam Madibèlè En réponse à : Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

    la justice burkinabé est vraiment bizarre . au lieu de casser la porte, il aurait pu poser plainte et le problème serait résolu. ca seulement, devait être condamnable par la justice et sévèrement.
    qu allait il advenir d un burkinabè qui aurait fait la même chose dans son pays a lui.??

  • Le 30 mars 2023 à 03:13, par Renault HÉLIE En réponse à : Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

    Désigner les gens sous des termes imprécis ou dévalorisants comme « charlatan » ou « l’arabe » était-ce vraiment utile ?
    Un « arabe », c’est quoi ? Un blanc musulman ? Un iraqien ? Un libanais ? Un marocain ?
    Imaginez qu’en Europe on traite un justiciable de « noir », de « nomade africain » ou de « sous-développé subsaharien », que ne hurlerait-on pas au racisme ?
    Par exemple, une majorité de commerçants marocains sont des berbères de langue amazighe qui ne se revendiquent pas forcément « arabes ».
    Une « charlatan », qu’est-ce ? Une pratiquante de remèdes traditionnels ? Si ces remèdes sont efficaces, il est insultant de la traiter de « charlatan ».
    Sinon, j’aime bien cette chronique ; elle mériterait un peu d’humour et de respect des justiciables...

  • Le 30 mars 2023 à 07:47, par Nabé En réponse à : Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

    Je ne vois aucune allusion à des faits de charlatanisme dans cette affaire. Pourquoi distraire le lecteur ?

    Il s’agit d’une affaire classique d’abus de confiance d’une part et violation de domicile d’une autre part. C’est tout. Pourquoi distraire les gens avec des histoires d’arabes, de charlatans qui n’ont rien à voir avec l’histoire ?

  • Le 30 mars 2023 à 10:42, par Moussa NYANTUDRE En réponse à : Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

    A mon avis, c’est un procès inique ! C’est bien connu par tout le monde que nul n’est au-dessus de la Loi et que nul ne peut se faire justice soi-même ! Le simple fait que le monsieur se soit introduit par effraction dans la maison de la femme en l’absence de cette dernière est suffisant pour qu’il soit condamné à une peine ferme.

    • Le 30 mars 2023 à 17:20, par Rabo En réponse à : Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

      Qui plus est que le fait d’avoir fracturer une porte (moyen de protection contre une entrée non autorisée) et laisser la maison accessible à tout voleur (de 10h à 22h30), dont une partie la nuit, entraîne l’entière responsabilité de la personne responsable de cette casse.
      De plus, il a pris un bien qui ne lui appartient pas. C’est un vol avec effraction qualifiée.
      On est quand même pas dans une jungle où c’est la loi du plus fort qui règne.
      Il faut que cette Dame fasse appel, et au besoin que de bonnes âmes fassent une collecte pour qu’elle ait une bonne défense. Ce combat mérite d’être porté jusqu’à la Cour d’appel de la CEDEAO .

  • Le 30 mars 2023 à 12:01, par Mael En réponse à : Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

    Si la porte est restée ouverte et que quelqu’un est entré après c’est la faute bien sûr au Monsieur qui est entré par éffraction et laisser la porte ouverte de 10 h à 22 h

  • Le 30 mars 2023 à 14:27, par Tiemtoré En réponse à : Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso : Quand une femme charlatan perd contre un étranger

    Dans mon pays l’étranger est roi , sinon allez y comprendre ce que la dame aurait écopé comme peine si c’est elle qui s’y etait introduite par effraction au Domecile de l’étranger , à bas la justice de faciès

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique