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Adaptation à la sécheresse au Burkina : Le CEDRES plaide pour le développement de l’irrigation et des cultures tolérantes

Publié le mercredi 15 mars 2023 à 15h39min

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Adaptation à la sécheresse au Burkina : Le CEDRES plaide pour le développement de l’irrigation et des cultures tolérantes

Le Centre d’études, de documentation et de recherches économiques et sociales (CEDRES), en collaboration avec le Consortium pour la recherche économique en Afrique (CREA), a présenté les résultats de deux recherches qu’ils ont menées. La présentation des résultats de ces recherches s’est tenue au cours d’un atelier de dissémination ce mercredi 15 mars 2023 à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture de cet atelier de dissémination a été présidée par le directeur exécutif du CEDRES, le Pr Youmanli Ouoba.

Il s’est agi, notamment des recherches menées essentiellement sur le changement climatique au Burkina et au Bénin. La première recherche a porté sur le thème suivant : « Impact de la sécheresse sur le secteur des cultures et options d’adaptation au Burkina Faso : Une analyse d’équilibre général calculable ». Cette recherche a été présentée par l’un des chercheurs du CEDRES, le docteur Boureima Sawadogo.

La seconde a concerné le thème : « Amélioration de la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique et de perte de biodiversité : Intégration des cultures à double usage dans l’élevage chez les petits producteurs laitiers des régions semi-arides et arides du Bénin et du Burkina Faso ». Cette recherche sera présentée en visio-conférence par Marthe Montcho du laboratoire d’écologie appliquée de l’université d’Abomey Calavi du Bénin.

Pr Youmanli Ouoba, le directeur exécutif du centre Cedres (au milieu)

L’objectif de la présentation des résultats de ces deux recherches est de rapprocher les chercheurs des décideurs politiques afin de s’assurer que leurs recherches sont prises en compte dans les décisions politiques, en lien avec les problèmes soulevés et les propositions faites pour les résoudre, a souligné le directeur exécutif du CEDRES, le Pr Youmanli Ouoba, dans son adresse d’ouverture.

Dans sa présentation, le chercheur Boureima Sawadogo a fait savoir que les sécheresses, qui sont l’une des conséquences directes du changement climatique, ont un effet négatif sur la performance économique et le bien-être des ménages au Burkina. Avant de parler des résultats de sa recherche, il a rappelé que depuis les années 70, le Burkina Faso a connu plusieurs variantes de sécheresses légères, modérées et sévères. « Entre 1969 et 2020, la sécheresse a affecté plus de 15 millions de personnes au Burkina. En 2011, la sécheresse a entraîné la perte d’un demi-million de tonnes de céréales et provoqué une pénurie alimentaire qui a touché 2,5 millions de personnes. Et les estimations prévoient une réduction des précipitations et une augmentation des températures d’ici 2050 », a-t-il expliqué.

Docteur Boureima Sawadogo, le chercheur qui a mené la recherche sur l’impact de la sécheresse sur le secteur des cultures

Recommander le développement de l’irrigation et des cultures tolérantes
S’agissant des résultats, il ressort que le choc de la sécheresse réduit la production agricole et la disponibilité alimentaire par habitant de 10,4%, 7,3% et 4,6% à court terme et de 11,1%, 7,5 et 4,0% à long terme selon l’intensité de la sécheresse pour les ménages ruraux. Autre résultat enregistré, c’est qu’à cause de la sécheresse, l’approvisionnement en denrées alimentaires par habitant diminue de 8,8%, 5,9 et 3,3% à court terme et de 9, 2%, 8,8 et 2, 6% à long terme. En plus de ces résultats, le chercheur a indiqué que la sécheresse affecte davantage les ménages urbains que les ménages ruraux en termes de réduction de la consommation réelle, etc.

Vue partielle des participants

Ce sont, entre autres, les résultats issus de sa recherche pour lesquels Boureima Sawadogo a formulé des recommandations. Compte tenu de l’impact relatif des différentes options d’adaptation à la sécheresse sur le bien-être de la population, Boureima Sawadogo et son équipe recommandent que la priorité soit donnée au développement de l’irrigation, à l’adoption de variétés de cultures tolérantes à la sécheresse et à la gestion intégrée des sols. Une recommandation qui se fonde sur le fait qu’il s’agit d’investissements à long terme, qui peuvent aider à faire face aux risques liés aux activités agricoles, a-t-il souligné.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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