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Agriculture durable au Burkina : L’Union internationale pour la conservation de la nature lance un nouveau projet

Publié le mardi 6 décembre 2022 à 21h21min

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Agriculture durable au Burkina : L’Union internationale pour la conservation de la nature lance un nouveau projet

Un atelier consacré au lancement officiel des activités du projet « Accélérer la transition mondiale vers une agriculture durable », financé par la Fondation IKEA à plus de 100 millions de francs CFA, s’est tenu ce mardi 6 décembre 2022, dans la commune de Manga. C’est le haut-commissaire de la province du Zoundweogo, Julien Ouédraogo, représentant madame le gouverneur de la région du Centre-sud qui a présidé la cérémonie. Cet atelier a eu pour objectif de présenter aux autorités des régions du Centre-est et du Centre-sud et à l’ensemble des parties prenantes, le contenu du projet, les objectifs, les résultats attendus, les cibles ainsi que le package d’activités planifiées à mener aux profits des femmes et jeunes des communes d’intervention.

Les régions du Centre-sud et du Centre-est du Burkina Faso sont, depuis plus d’une décennie, la cible privilégiée de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), pour expérimenter des actions de conciliation entre la valorisation et la conservation de la biodiversité. Plus récemment, ces deux régions ont été prises en compte dans des actions visant à faire des terres des opportunités économiques.

Ainsi, depuis 2020, l’UICN soutient des communes dans lesdites régions avec des approches d’évaluation des opportunités de restauration des terres, le développement des chaînes de valeur durable, et la promotion des villages climato-intelligents. Fort de ces expériences passées et en cours, un nouveau projet dénommé « Accélérer la transition mondiale vers une agriculture durable ». Ce projet initié à l’endroit des femmes et des jeunes des communes rurales bénéficiaires vise à accélérer l’action visant à intégrer la santé des terres dans l’agriculture durable, en tant que solution basée sur la nature en agriculture. Le lancement officiel de ces activités a eu lieu ce mardi 6 décembre 2022, dans la cité de l’épervier (Manga).

Présidium

Ce projet s’articulera autour de trois axes majeurs, selon le chef de programme de l’UICN au Burkina Faso, Dr Jacques Somda. D’abord, il s’agira de mobiliser tous les acteurs de la conservation et de l’agriculture pour voir comment ils pourront travailler en synergie pour développer l’agriculture, tout en préservant la biodiversité des sols. Ensuite, renforcer les capacités de ces acteurs afin qu’ils prennent conscience de l’existence des solutions qui permettent aux agricultrices et agriculteurs de produire de l’aliment, tout en conservant la biodiversité qui se trouve aussi bien au-dessus du sol qu’en dessous du sol. Enfin, formuler un projet d’envergure qui va permettre d’expérimenter les actions qui seront peaufinées par les deux catégories d’acteurs évoqués ci-dessus.

Financé par la Fondation IKEA à hauteur de 166 533 euros (soit 109 245 648 de francs CFA), ce nouveau projet de l’UICN s’exécutera sur 12 mois. Même si le budget alloué peut paraître faible, il permettra « de lever les montants significatifs pour aider les agriculteurs et agricultrices, mais également le service en charges de la conservation et de la biodiversité au Burkina Faso, à mettre en œuvre les politiques nationales chacun en ce qui le concerne », a relevé Dr Somda, précisant qu’à travers ce projet, l’UICN voudrait contribuer à la mise en œuvre du PNDES 2, en particulier dans son objectif stratégique 4.1 qui vise « à développer durablement un secteur agro-sylvo-pastoral, faunique et halieutique productif et résilient, davantage orienté vers le marché ».

Le chef de programme de l’UICN au Burkina Faso, Dr Jacques Somda, s’est penché sur le contenu du projet

Pour le représentant de madame le gouverneur de la région du Centre-sud, c’est un grand honneur d’accueillir ce projet dans sa région. « Le paradigme dominant du développement agricole du siècle dernier s’est concentré sur la maximisation de la production dans la mesure du possible, principalement grâce à cinq technologies : engrais ; pesticides ; la mécanisation ; semences et races améliorées ; et l’irrigation. L’adoption de ces technologies a été soutenue par des subventions publiques, qui ont dépassé 780 milliards de dollars américains en 2019.

Ce paradigme a considéré l’agriculture comme toute autre activité industrielle avec des processus standardisés, a ignoré la dépendance de l’agriculture à l’égard des sols et des écosystèmes. Et, par conséquent, a appauvri la fertilité des sols, dégradé la biodiversité des sols et sapé la résilience et la viabilité à long terme de l’agriculture », a expliqué Julien Ouédraogo. Le présent projet qui vient d’être lancé, a-t-il indiqué, permettra de booster la production de la région du Centre-sud au cours des prochaines années, tout en préservant les sols.

Ce projet, de l’appréciation du représentant de madame le gouverneur de la région du Centre-sud, Julien Ouédraogo, vient à point nommé.

En s’inscrivant dans la dynamique de la Convention des nations unies sur la lutte contre la désertification et de 5 millions d’hectares promis à la restauration des paysages forestiers dans le cadre du Défi de Bonn, le Burkina Faso s’est doté de plusieurs systèmes d’alertes précoces et d’informations sur des risques tels que la sécurité alimentaire, la santé et l’environnement.

Une meilleure connaissance et application des solutions fondées sur la nature (SfN) surtout dans le domaine de l’agriculture aidera le pays à la construction de paysages agricoles riches en biodiversité et sains, selon le haut-commissaire. Pour rappel, l’UICN est chargée de l’exécution de ce projet dans six pays au monde que sont : l’Inde, le Vietnam, la Tanzanie, le Rwanda, la Guatemala et le Burkina Faso.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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