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Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

Publié le lundi 9 janvier 2006 à 07h40min

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Tikou Bélem

Abitibi-Témiscamingue ; un nom impossible et un froid de canard ! C’est pourtant dans cette région située à quelque 600 km de Montréal que vit une famille burkinabè : Tikou Bélem, sa femme burkinabè et son jeune garçon.

Depuis sept ans, Tikou Bélem, originaire de Séguénéga (dans le Yatenga) est installé dans cette province québécoise, précisément dans la petite ville de Rouyn-Noranda.

Docteur en génie civil, il enseigne à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) où il consacre ses travaux de recherche aux roches et aux mines souterraines de cette région qui est la principale région minière du Québec. C’est la dernière étape d’un long parcours depuis le Burkina Faso en passant par la France qu’il nous raconte.

Tikou Bélem : J’ai effectué le primaire à Séguénéga, le premier cycle secondaire au CEG de Ouahigouya, le deuxième cycle secondaire au Lycée Yadega de Ouahigouya (Bac D) et enfin, le DEUG et la Licence à l’ISN (actuellement UFR-SVT) de l’Université de Ouagadougou.

Après la Licence de géologie, j’avais reçu une bourse burkinabè d’une année pour poursuivre ma Maîtrise en sciences de la terre à l’Université Nancy I - Henri Poincaré à Nancy en 1989.

Après la Maîtrise, j’ai eu l’opportunité de poursuivre mes études de 3e cycle à l’École Nationale Supérieure de Géologie (ENSG) de l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL), toujours à Nancy. J’ai ainsi pu décrocher mon DEA en Génie civil et minier en 1993. Ce changement de filière de la géologie au génie civil se justifiait par les faibles débouchés que semblait offrir le domaine de la géologie. Cependant, ayant toujours caressé le rêve de devenir enseignant chercheur des universités, je me devais d’obtenir le doctorat (thèse unique). C’est pourquoi j’avais investi toute mon énergie pour décrocher mon doctorat en Génie Civil en 1997.

Dans quelles circonstances êtes-vous arrivé au Canada ?

Je suis arrivé au Canada en provenance de la France où j’y avais vécu près de 10 ans durant. À l’été 1996, dernière année de mon doctorat, j’ai été en vacances au Burkina et j’en avais profité pour faire de la prospection d’emploi à l’UFR-SVT de l’Université de Ouagadougou. On m’avait fait comprendre à demi-mots qu’il n’y aurait aucune opportunité d’embauche après mon doctorat et que j’avais tout à gagner en tentant ma chance partout ailleurs dans le monde.

Pour moi il était donc clair que le retour au bercail se ferait le plus tard possible et que je me donnais le droit de chercher de l’emploi partout où il y aurait une opportunité. C’est ainsi qu’en 1998 j’étais inscrit à la liste de qualification aux postes de maître de conférences en France. Un an auparavant j’occupais un demi-poste d’ATER (attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à l’ENSG.

Au cours de cette même année j’avais postulé à des postes de maître de conférences dans une dizaine d’universités françaises mais sans aucun succès. Mais j’avais quand même un contrat de chercheur contractuel d’une durée de 6 mois renouvelable. Bien entendu, il s’agissait d’un emploi précaire qui était en deçà de mes ambitions de devenir enseignant chercheur des universités. Alors, je continuais à prospecter du côté des USA, du Canada et de l’Australie.

Toujours en 1998, je recevais une offre d’embauche de 6 mois au Canada en qualité de « chercheur post-doctoral » à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Cette proposition m’avait été faite par l’intermédiaire d’un ancien promotionnaire de la Maîtrise en sciences de la terre de Nancy. Ayant accepté l’offre du Canada, j’avais dû démissionner de mon poste à l’ENSG de Nancy.

J’étais motivé par le goût de l’aventure et de la découverte, mais surtout par le goût de confronter mes connaissances et mes compétences ailleurs qu’en France où j’avais eu ma formation de 3e cycle. À cela s’ajoutait un certain climat politique peu favorable à l’insertion de l’étranger que j’étais, qui n’avais qu’une dizaine d’année de vécu sur le sol français.

Finalement, je suis arrivé au Canada en novembre 1998 en tant que « travailleur indépendant temporaire ». Je devais travailler à l’Unité de Recherche et de Service en Technologie Minérale (URSTM) dans le cadre d’un projet de recherche. Je ne suis donc pas arrivé au Canada en tant qu’immigrant venant chercher du travail. Ce n’est que deux années plus tard que j’avais décidé de m’y établir définitivement en devenant résident permanent du Canada en 2000. Ce qui prouve que j’ai eu un cheminement atypique comparé à la majorité des gens.

Comment s’est fait votre recrutement à l’université ?

Après le contrat de chercheur postdoctoral qui avait duré 2 ans, mon statut était passé à celui de chercheur contractuel. Un an plus tard s’ouvrait un poste de Professeur régulier à l’UQAT pour lequel je n’avais pas hésité à poser ma candidature. Après le processus de sélection habituel en vigueur au Québec, ma candidature a été retenue et j’ai donc été embauché comme Professeur régulier en génie minier à l’UQAT en juillet 2001. Mon poste est rattaché à l’UER (unité d’enseignement et de recherche) en sciences appliquées. Après quatre années de contrat renouvelable, j’ai finalement obtenu ma permanence depuis juin 2005.

Quelles sont vos fonctions précises ?

En tant que Professeur régulier à l’UQAT, ma tâche s’articule autour de quatre volets essentiels : enseignement, recherche, gestion académique et service à la collectivité.

En ce qui concerne le volet enseignement, je dispense quatre cours magistraux par année académique. Ces cours sont de premier cycle (formation ingénieure), deuxième cycle (Master) et troisième cycle (Ph.D). Les programmes de formation concernés sont le baccalauréat (« bachelor ») en Génie électromécanique (1er cycle), les masters en Ingénierie, en Génie minéral et en Ressources naturelles et enfin le doctorat en Sciences de l’environnement.

S’agissant du volet recherche, ma tâche consiste à rédiger des demandes de subvention auprès d’organismes provinciaux et fédéraux afin de réaliser mes projets. Je dois également contribuer à l’encadrement d’étudiants de 2e et 3e cycle. Les résultats de mes travaux doivent ensuite être publiés dans des revues scientifiques spécialisées ou présentés à des symposiums nationaux et/ou internationaux.

Au niveau de la gestion académique, je suis membre du Conseil des études du programme de 1er cycle, membre des comités de programme du Master en Génie minéral et du Doctorat en Sciences de l’environnement.

Quant au service à la collectivité, mon implication se concrétise par ma participation à différents comités de réflexion sur la sécurité des travailleurs miniers (Comité en contrôle de terrain de l’Association minière du Québec) ou sur la relance de l’emploi en Abitibi dans le secteur minier (Chantier-défi-emploi). Il faudrait ajouter à cela, le transfert de technologie à l’industrie minière de la région, à savoir que la plupart des résultats de mes travaux sont directement applicables sur le terrain. Je suis également membre d’une association interculturelle locale qui organise beaucoup d’activités d’échange entre les différentes cultures du monde.

En quoi consistent vos recherches ?

Possédant un doctorat en Génie Civil, mes champs de recherche à l’UQAT touchent principalement le secteur minier car ma région, l’Abitibi-Témiscamingue, est la principale région minière du Québec. D’autre part, la plupart des mines canadiennes sont souterraines et leur exploitation doit obéir à certains standards de sécurité et à des normes environnementales sévères.

Mes travaux de recherche s’inscrivent donc dans les problématiques d’étude de la stabilité des vides souterrains et des méthodes de gestion intégrée des déchets inorganiques miniers. Parallèlement, je poursuis la recherche initiée dans le cadre de mes travaux de thèse de doctorat qui touchent la « mécanique des roches ». La finalité de ces travaux étant de trouver des solutions appropriées pour mieux contrôler la stabilité des excavations souterraines en général.

Avez-vous abouti à des résultats précis dans ces domaines ?

Les champs d’application des résultats de mes travaux de recherche sont bien entendu le génie civil et le génie minier.

Dans le génie civil, mes travaux s’intéressent à l’étude des massifs rocheux fracturés (excavés ou en talus) ainsi que des ouvrages au rocher. J’ai déjà proposé de nouvelles solutions analytiques permettant de mieux étudier certains aspects touchant à la stabilité d’un massif rocheux fracturé et son implication sur la stabilité des ouvrages au rocher (tunnel, excavation souterraine, réservoir, etc.).

Dans le génie minier, mes travaux (avec mes collaborateurs) s’intéressent à l’étude de la stabilité des vides souterrains remplis avec de la pâte de résidus miniers cimentés appelée « remblai minier en pâte cimenté ».
Cette technique s’inscrit dans le cadre de la « gestion intégrée des résidus miniers inorganiques » qui consiste à les enfouir sous terre, ou à les entreposer en surface.

Mes travaux portent à la fois sur les propriétés intrinsèques de ce type de matériau seul ou en interaction avec la roche environnante. Les propriétés mécaniques du remblai en pâte commence à être de mieux en mieux compris grâce, entre autres, aux résultats de mes travaux (et ceux de mes collaborateurs).

Quant à l’aspect touchant la stabilité des vides remblayés, les travaux sont encore en cours et des résultats probants sont attendus. Mais les résultats dont nous disposons jusqu’à ce jour peuvent être directement appliquées dans l’optimisation des mélanges de remblai en pâte dans les mines souterraines au Canada et à travers le monde.

Ces recherches peuvent-elles avoir un intérêt quelconque pour un pays comme le Burkina ?

S’il est vrai que la science est universelle, il n’en demeure pas moins que certains résultats scientifiques ne sont applicables qu’à des cas particuliers. L’essentiel de mes travaux s’applique à l’exploitation souterraine des gisements. Or, il n’existe au Burkina qu’une seule mine souterraine à l’heure actuelle qui est la mine d’or de Poura.

Si la gestion environnementale des déchets inorganiques miniers faisait partie des obligations de l’exploitation de la mine de Poura, alors la plupart des résultats de mes travaux seraient applicables. Il s’agira de l’utilisation des rejets miniers sous forme de remblai en pâte destiné pour le sous terre ou à l’entreposage en surface. Mais ceci ne sera effectif qu’à moyen et à long terme seulement. La raison étant que les infrastructures nécessaires ne sont pas encore en place à la mine et leur implantation coûte excessivement chère. Mais cette perspective mérite d’être considérée pour le Burkina qui compte plusieurs sites d’orpaillage et d’unités semi-industrielles repartis sur tout son territoire.

Vous êtes aussi impliqué dans des associations de développement de votre village d’origine ; en quoi consiste cette implication ?

Disons que mon village natal compte deux associations de développement, mises sur pieds par ses ressortissants et que j’entends soutenir en m’y impliquant du mieux que je peux. Il s’agit des associations ADECUS (Association pour le Développement Économique, Culturel, et Social du Département de Séguénéga) et YIDGRI (Association pour la promotion de la femme et de l’enfant à Séguénéga).

Je me suis fixé pour mission de réussir à faire aider financièrement ces deux associations en trouvant des sources d’aide financière au Canada. La première étape de ma démarche consistait à faire la promotion de ces associations via le réseau Internet. J’en suis donc au début de ma démarche et je me donne le temps nécessaire pour arriver à concrétiser mes engagements. Mon objectif est de pouvoir avoir plus de disponibilité et d’opportunité afin de contribuer davantage à la mise sur pieds, au Burkina, de certains projets qui me tiennent à cœur.

On peut donc dire que vous avez gardé des rapports très forts avec votre pays d’origine ?

C’est exact, car il faut toujours savoir d’où on vient pour savoir où l’on va ! Il est essentiel de pouvoir garder le contact avec son pays d’origine, et ce n’est ni simple ni banal. D’autant plus que tout le reste de ma famille s’y trouve. Depuis que j’ai quitté le Burkina en 1989, j’y retourne en moyenne une fois tous les trois ans car le prix du billet d’avion coûte cher.

Envisagez-vous de rentrer définitivement au Burkina un jour ?

Bien entendu, cela fait partie de ma réflexion. Mais à moyen terme je dirais que tout mon avenir se trouve au Canada. Toutefois, il serait tout à fait envisageable que je puisse rentrer définitivement au Burkina lorsque j’aurai « l’âge de la sagesse » et de faire profiter de mon expérience. Ce sera d’autant plus facile que je jouis de la double citoyenneté canadienne et burkinabè.

Mais d’une manière générale, pour moi la « réussite » d’une vie ne dépend pas uniquement d’un certain confort de vie dont on peut bénéficier ici ou ailleurs. Il peut s’agir également d’une possibilité d’épanouissement au niveau du travail. En d’autres termes, si je pouvais bénéficier du même environnement de travail au Burkina qu’au Canada, alors je préfèrerai vivre et travailler au pays.

Pour éviter la fuite des « cerveaux » ou tout simplement des personnes hautement qualifiées de l’Afrique vers les pays occidentaux, il faudrait instaurer une vraie politique de développement intégrant l’apport de la recherche scientifique. Or, peu d’États africains ont une politique agressive de promotion de la recherche scientifique qui est le moteur de développement de tout pays voulant voler de ses propres ailes. Les perdants seront les pays africains qui forment leurs fils pour ensuite les laisser filer dans des pays industrialisés.

Le Canada passe pour être un des pays les plus accueillants en matière d’immigration ; qu’en pensez-vous ?

J’en pense que c’est tout à fait une réalité. Mais il faut savoir que le Canada sélectionne ses immigrants selon leur qualification. Autrement dit, la sélection repose sur les chances du futur immigrant à s’insérer dans le marché du travail. En outre, près des 2/3 de la population canadienne sont favorables à l’accueil de nouveaux immigrants.

Il ne faut pas non plus oublier que les USA et le Canada sont deux pays d’immigration qui ont été façonnés par les immigrants à travers les générations. Ce qui n’est pas le cas, pour l’instant, de la plupart des pays européens. L’exemple canadien est souvent cité comme référence en la matière. La France voudrait d’ailleurs adopter cette politique de l’immigration choisie.

Propos recueillis par Cyriaque PARÉ
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 janvier 2006 à 13:19, par Paul KERE En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

    Bonjour Mon Cher BELEM,
    Monsieur Cyriaque PARE fait véritablement un travail formidable. Nous devons l’encourager. Comment ? à suivre. Il faudrait que tous les fils du Burkina se mobilisent, d’où qu’ils sont pour assurer au moins une communication entre nous et aider urgemment le Burkina à s’en sortir.
    Je suis intimement convaincu que les forces vives d’où qu’elles sont, pourront, de la sorte, oeuvrer à sortir le pays de sa misère car le Président COMPAORE a dit qu’il comptait sur toutes les âmes de bonne volonté. La critique pour la critique est une chimère.
    Il ne reste plus qu’à coordonner nos actions et contribuer sans plus tarder au développement du Burkina même par les idées car le développement n’est pas seulement une affaire d’argent. J’espère dans le progrès continu....
    Bonne réussite à toi et merci à "lefasonet" pour le chantier à abattre.
    Paul KERE, Avocat à Nancy

    • Le 10 janvier 2006 à 00:56, par T.Belem En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

      Bonjour M. Kéré et merci pour ton commentaire. À mon tour de remercier M. Cyriaque Paré pour son initiative de faire connaître la diaspora burkinabè et leurs réalisations. Je crois que pour nous en sortir en tant que peuple, nous sommes bien condamnés à rassembler nos forces et surtout à nous unir car le chemin du progrès continu... est bien long. Les Burkinabè ne sont pas de grands migrants (à peine 1% de flux migratoire) comparativement à des pays comme le Sénégal et le Mali. Mais malgré ce faible nombre de la diaspora, les expériences des uns peuvent servir ou aider les autres au pays. C’est pour cela que la communication entre les uns et les autres aura toute son importance dans une demarche participative au développement de notre pays. Et toute contribution qui permet d’aider n’importe quel compatriote à aller de l’avant est toujours bonne à prendre car il ne faudrait surtout pas s’attendre à une « solution globale et finale » aux problèmes de développement du Burkina. C’est la somme de toutes les contributions qui fera le développement du pays. Monsieur Kéré parlait de l’importance des « idées » dans le développement du pays et je confirme cela en affirmant qu’en Amerique du Nord les bonnes idées valent toujours de l’or ! Les gens ne protègent pas leurs bien mais plutôt leurs idées. Il n’y a donc pas de progrès sans idées, mais les idées seules ne suffisent pas pour le développement ! J’appuie également le travail que fait actuellement l’équipe du « LeFaso.net » qui va susciter beaucoup d’échanges constructives entre burkinabè et c’est tant mieux. Bonne chance à tout le monde. Tikou Bélem UQAT Québec Canada (tikou.belem@uqat.ca )

      • Le 10 janvier 2006 à 18:31 En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

        Bonjour mon cher Belem,

        J’ai lu ta merveilleuse réponse et je partage entièrement ton point de vue.
        Il faut que tu "slalomes" dans la rubrique "L’AMP et L’A.D.F./R.D.A. renforcent le Gouvernement.....PARAMANGA pour lire les messages sur ce forum.
        Tu pourras répondre encore brillament à certains commentaires, démocratiquement bien sûr ! comme à ton habitude !!!
        J’espère te voir en lorraine bientôt !!!
        Paul

        • Le 11 janvier 2006 à 00:38 En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

          Bonjour Belem. J’ai beaucoup apprécié ta vision des choses notamment en matière d’immigration. Je pense qu’effectivement on peut contribuer à developper le Faso en étant à l’extérieur. Il s’agit vraiment pour la diaspora d’avoir toujours en tête le Faso et de préparer éventuellement son retour. Mais il faudrait aussi qu’au niveau du Faso, on facilite le retour et l’integration, je dis bien intégration (parce qu’après 10 à 20 ans passées à l’extérieur, même si on y est retourné tous les 2 ou 3 ans, ce n’est plus le même Faso, les « mêmes » personnes). L’essentiel à mon sens pour les burkinabè de l’extérieur c’est d’investir au Faso, le reste viendra après. L’idéal aurait été que toutes les compétences des burkinabè soient mises au service du Faso qui malgré ses maigres revenus a en général consentis beaucoup de sacrifices pour nous former. Je trouve dommage que des intellectuels de haut niveau comme dans ton cas n’aient pas de « place ». On assistera toujours à la « fuite des cerveaux ». Quelque part, ce n’est peut-être pas trop grave, si c’est ces derniers ont à coeur le Faso. C’est ce discours que je tiens auprès des jeunes frères qui ont l’intention de s’installer ici au Canada. Cela me semble aussi valable pour la diapora dans les autres pays.

          Je suis très content de tes propos et j’aimerai que tu puisses si ce n’est pas le cas, rentrer en contact avec l’Association des Burkinabè à Montréal.
          Moi je suis « installé » au Faso puisque j’ai eu plus de chance que toi pour être enseignant-chercheur au pays. Après 4 ans passés à Montréal, je prépare mes bagages pour le Faso pour retrouver la chaleur au sens proche et figuré du terme. Si tout va bien, cet hiver sera mon dernier à Montréal.

          Krin Kalifa Traoré, chargé de cours à l’université du Québec à Montréal (traore.kalifa@uqam.ca)

          • Le 11 janvier 2006 à 19:41 En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

            Merci kalifa pour ton message que j’ai beaucoup apprécié. Comme j’ai ton e-mail je vais prendre directement contact avec toi dans les prochains jours. Salutations cordiales. Tikou Belem.

            • Le 13 janvier 2006 à 16:27, par Emmanuel Zabsonré En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

              Heureux de vous lire toi et le grand frère Kéré dont j’aimairais aussi avoir le contact. Je vous lisais avec quelques uns de mes collègues ici à Bobo. Si vous saviez combien beaucoup nourrissent le rêve de vous ressembler ! Je leur ai simplement dit de ne point vous envier car nul ne pourra empreinter votre parcours qui, à n’en pas douter a été plus qu’un parcours de combattant. N’est-ce pas Tik ? Une année seulement de bourse en France et pour finir un DEA et un PHD. Comment vous avez pu tenir ? Eh bien qu’ils vous le demandent et ils seront bien servis. Encore merci de nous servir d’exemple de courage et de combativité.

              • Le 13 janvier 2006 à 19:52, par Tikou Belem En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

                Bonjour mon cher Émmanuel le « Zabs » et merci pour ton commentaire très élogieux à notre égard. Il n’y a pas grand chose à rajouter à ce que tu as écrit. Néanmoins je voudrais dire que ce qu’il fallait retenir de nos portraits était que chacun est plein de capacité et de potentialité, mais que la « réussite » d’une carrière dépendait des opportunuités qui se prensentaient. Autrement dit, il faudrait croire en son étoile de naissance et toujours persévérer car on ne peut pas souffir éternellement dans une vie. Il y a toujours des hauts et des bas pour tout le monde et il faut essayer de forcer son destin. Il est vrai qu’on a eu des parcours de combattant, toi y compris, mais je crois que cela a été formateur pour nous. Moi ma philosophie est simple : « il faut définir ses objectifs et y croire fortement chaque jour que Dieu crée. Il ne faut surtout pas se soucier du chemin parcouru car cela fait partie du processus. Un beau jour (ou plusieurs années plutard) des opportunuités se présentent à vous et c’est la réalisation de vos objectifs. Vous oubliez alors toutes les galères rencontrées au cours de votre cheminement tout en retenant les bonnes leçons ». Je crois personnellement que c’est difficile d’emprunter « exactement » la même voie qu’une autre personne, mais on peut s’en inspirer pour définir sa propre voie et y arriver. Autrement dit, il faudrait juste retenir le côté « possible » des choses et ne jamais penser que ceci ou cela n’est pas pour moi car tout être humain a ses chances de réussite dans la vie. À très bientôt le ZABS et portes-toi. Tikou Belem.

          • Le 18 mars 2006 à 04:49, par judicaelle comboigo En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

            bjr beau frere comen tu va on a vu tes exploit et on es tres conten de toi et fatou ?et le bebe ? jesper kil vont bien ?cest bien vrai kon s conait pas mais cest pa grave . je suis une amie a ta belle soeur salia et sui au senegal actuelment pour mes etudes mon nom est judicaelle comboigo noublie pas de transmettre mn bjr a fatou j ai pa son mail pr lecrir j laisse le mien au ca ou elle voudra mecrire.judicaelle_85@yahoo.fr.je te souhaite bonne chance et surtout bcp de courage car tu en besoin. un gros bisou a fatou

    • Le 13 février 2007 à 18:18 En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

      Bonjour a tous,
      Cet avocat de Nancy pourrait avoir des idees constructives s’ il commencait a avoir sa propre voix/voie au lieu de marquer toujours le President Blaise Compaore par la culotte. Je ne n’ai rien contre le President a nous tous mais cette facon de le citer a tout bout de chemin finit par irriter car ce n’est pas sans rappleler la pleiade de sycophantes dont Blaise est le premier a se mefier. je ne dis pas que vous visez quelque chose mais les mauvaises langues ou du moins les esprits places pas au bon endroit pourraient vous preter des intentions moins nobles dont un avocat en France est certainement au- dessus, ou du moins je supose.
      Yassida Ouedraogo

    • Le 4 juin 2007 à 17:56, par lupain En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

      bonjour monsieur BELEM c’est edufiant ce que vous faite courage et à tous les burkinabès de l’exterieur, vous qui porter toujours le pays dans vos coeur

  • Le 11 janvier 2006 à 22:26 En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

    Je voudrais féliciter ce digne fils d’Afrique pour son parcours universitaire. Cher TIKOU, tu es une fièrté pour nous. Merci pour ton courage et ta détermination. Nous sommes une ONG africaine travaillant pour le développement durable de l’Afrique à travers la lutte contre la fuite des cerveaux africains. Ton parcours nous réjouis et nous souhaitons échanger par Email avec toi pour vous expliquer ce que nous faisons. Nous souhaitons également échanger avec d’autres africains qu’ils soient en Afrique ou non pourvu qu’ils soient sensibles à notre démarche car notre organisation doit se déployer partout dans le monde où vivent les africains. Notre adresse : africactions@hotmail.com. Notre siège est à Abidjan en Côte d’Ivoire. Dr MUSENGESHI M.K. Nathan, Président du Conseil Exécutif.

    • Le 12 janvier 2006 à 02:54, par T.Belem En réponse à : > Tikou Bélem, un burkinabè dans les mines d’or du Canada

      Bonjour Monsieur Musengeshi ; Merci pour vos commentaires élogieux à mon égard qui me vont droit au coeur. Je suis très ouvert à connaître votre plan d’action dans le cadre des activités de votre ONG. C’est très noble de lutter en effet contre la fuite des cerveaux africains. L’Afrique a besoin de tous les cerveaux de ses fils pour instaurer un développement durable. Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’attends la suite de cet échange par e-mail interposé. Voici mon adresse e-mail non professionnelle : tikoubelem@yahoo.ca. À bientôt. Tikou Belem, UQAT, Rouyn-Noranda (Québec), Canada.

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