LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

Publié le dimanche 5 juin 2022 à 22h45min

PARTAGER :                          
Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

Les rives du barrage de Tanghin, à Ouagadougou, ont accueilli la troisième édition du « Djibon », ce dimanche 5 juin 2022. Cette activité de la confrérie des dozos a consisté à demander la clémence des ancêtres pour le retour de la paix au Burkina Faso. Pour ce faire, les dozos leur ont offert de l’eau et des animaux.

Les rives du barrage de Tanghin ont été investies ce dimanche 5 juin 2022 par la confrérie des dozos de la ville de Ouagadougou, à l’occasion de la troisième édition du « Djibon » (en français, « verser l’eau »). Cette activité a été initiée, a expliqué le Tontigui de l’association Faso Kudumdé, Dia Koussé, « pour demander tout ce qui est bon pour notre pays ». C’est aussi une façon pour les dozos d’inciter les gens à revenir à la source. Parce que, selon les dozos, les gens entendent parler de retour aux sources, mais ne savent comment pas s’y prendre.

Le Tontigui de l’association Faso Kudumdé, Dia Koussé, appelle à un retour aux sources.

Le Tontigui est revenu sur l’importance des dozos. Avant le terrorisme, les dozos étaient déjà des brigades de sécurité dans les différentes localités, bien avant les koglwéogo qui ont fait leur apparition très récemment. « Les confréries des dozos existent depuis l’Egypte antique, c’est-à-dire que nous existons depuis que l’Afrique existe. Il n’y a pas de pays où il n’y a pas de dozos. Nous constituons l’avant-garde. Nous travaillons avec les FDS depuis belle lurette pour traquer les bandits de grand chemin », a-t-il déclaré.

Des poulets et cabris ont été donnés en offrandes aux ancêtres.

De la localisation de Dieu pour le prier

Pourquoi le « Djibon » ? L’eau est versée à qui ? Pour le parrain de cette édition, le Trésor humain vivant Konomba Traoré, en Afrique noire, on localise les ancêtres sous terre, là où ils sont enterrés, et non en l’air. « On leur verse l’eau pour leur dire que premièrement, ils ne sont pas oubliés. Deuxièmement, pour les remercier pour ce qu’ils ont fait pour nous, pour qu’ils continuent de veiller sur nous. Quatrièmement, pour leur demander pardon et pour nous brancher à eux », a-t-il situé, tout en ajoutant que les ancêtres sont les relais incontournables entre Dieu et les hommes, car les messages de Dieu pour les humains passent par eux.

Pour Konomba Traoré, les ancêtres sont incontournables.

Il a proclamé qu’il n’y a pas de prophète dans la religion traditionnelle. « Nos prophètes sont nos ancêtres », a dit Konomba Traoré, qui précise que c’est la raison pour laquelle il est logique de penser que Dieu n’a pas créé les religions. « Ce sont les hommes qui les ont créées pour s’enfermer entre eux. C’est pour aussi coloniser les autres peuples », a-t-il déduit.

Et de poursuivre : « La colonisation a été plus religieuse qu’autre chose. C’est par la construction des temples et écoles religieuses qu’on nous a colonisés le plus. Car il n’y a pas à localiser Dieu pour le prier. Dieu est partout ». Konomba Traoré souhaite qu’avant de prendre fonction, les présidents noirs africains jurent sur la terre et les ancêtres au lieu de jurer sur le Coran, la Bible et la Constitution. Il souhaite également que soit décrétée une journée panafricaine des traditions.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 5 juin 2022 à 22:17, par Diongwale En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    .
    Je suis bien d’accord, "C’est par la construction des temples et écoles religieuses qu’on nous a colonisés le plus", mais cette phrase la colonisation chrétienne, pas celle des Arabes, antécédente, et violente. Que vive l’animisme !

  • Le 6 juin 2022 à 08:47, par ABONDANCE En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Je suis d’accord que les politiciens prêtent serment sur les hôtels traditionnels plutôt que sur la Bible ou le Coran.
    Toute vérité scientifique obéit à des lois naturelles inébranlables. Pour retrouver notre identité d’HOMMES INTEGRES il faut repartir sur les bases traditionnelles et scientifiquements exats. LA bible et le coran sont certes des livres saints mais ils nous sont étrangers.

  • Le 6 juin 2022 à 08:57, par QUID En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Merci pour le rappel au retour.
    Nous africains, sommes devenus hybrides, ne sachant plus trop où nous diriger.
    Quand on sait au moins d’où on vient, on peut savoir où aller...
    Il nous est presque impossible de citer 3 ou 4 prénoms de nos ancêtres directs...
    Chacun a une descendance propre qui est réel.
    Bref, il est dit quelque part que LORSQUE VOUS OUBLIEZ VOS ANCÊTRES, VOUS SEREZ OUBLIÉ PAR VÔTRE DESCENDANCE...

  • Le 6 juin 2022 à 09:45, par YAWOTO En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Il y a de l’espoir pour une renaissance africaine, quand beaucoup comprendrons que la religion est avant tout un système politique, instrument de domination et de colonisation. Personne n’est mort parce qu’il n’avait pas de religion, des millions sont morts à cause des religions.

  • Le 6 juin 2022 à 10:22, par Insight2dbone En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Ok. Mais pourquoi au bord du barrage de Ouaga, une étendue d’eau polluée par les impuretés de toutes sortes ? Est-ce que les ancêtres accepteront de boire cette eau ?

  • Le 6 juin 2022 à 10:45, par Sidbéwindin Zoungrana En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    "Oh que non" Jamais les politiciens n’accepteront de jurer sur la terre des Ancêtres à leur prise de fonction car, ils savent les « "Conséquences" » qui en découleront en cas de faillites et de tricheries de leur part. Ils ne sont pas aussi bêtes pour cela. Cela est aussi valable pour ceux-là dans les dites "Religions révélées" (selon certains prédicateurs musulmans). Oui. On en rencontre et c’est ce qu’on entend tous les jours que Dieu fait, des gens qui pour des conneries, des peccadilles et des mensonges n’hésitent pas à Jurer au nom de Dieu qu’ils prennent à témoin pour les faussetés qu’ils font et disent, sachant bien que cela leur est interdit. Jamais, aucun d’entre eux n’ose Jurer, ni au nom des Ancêtres, ni au nom de la Terre mère. Ils savent ce qui leur arrivera, les conséquences qui tomberont sur eux.

  • Le 6 juin 2022 à 12:45, par Boubacar zangre En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Si prier et tuer poulet amenait la paix on le saurait amis dozos !!
    D’autres solutions pour la vraie paix au faso ?
    Wallay laissez les poulets et agissez pour sauver pays la c mieux

  • Le 6 juin 2022 à 13:35, par yambia En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Ces ancêtres ont ils la paix là où ils sont ? La question mérite d’être posée ?

  • Le 6 juin 2022 à 13:43, par dougoutigui En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    je ne suis pas contre les libations pour un retour à la pais mais je pense que parfois, l’on pêche par méconnaissance. Ouaga est par essence, un territoire où officiellement seuls, les chefs de terre sont autorisés à faire des sacrifices. si quelqu’un d’autre vient le faire, il doit passer forcement par le tengsoba qui se charge des offrandes, puisque celle ci sont adressées à ses ancêtres, maitres des lieux. Est- on dans cette configuration où des dozos viennent s’adonner à des rites sur un territoire dont ils n’ont aucune emprise sociologique, religieuses ou historique. juste une contribution ?

  • Le 6 juin 2022 à 15:51, par kankelen En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Je suis tout heureux d’apprendre la célébration de nos ancêtres à travers cette cérémonie. Je souhaite de tout cœur que l’on parvienne à ériger des autels, des lieux de culte...dédiées à nos très cœurs ancêtres. Ma joie est sans limite, que dire, je déborde de joie de savoir qu’une telle cérémonie ait pu avoir lieu. Je souhaite que vous fassiez la publicité ou du moins informer l’opinion bien avant afin de permettre à nous autres de se joindre à vous. Je remercie infiniment les initiateurs de cet évènement. Puisse les ancêtre accepter vos prières.

  • Le 6 juin 2022 à 22:14, par jeunedame seret En réponse à : Troisième édition du « Djibon » : Les dozos prient les ancêtres pour le retour de la paix au Burkina

    Religion et foi deux choses malheureusement différentes. Retour aux sources , aux ancêtres ... encore cette religion de retour aux sources !. Des grands auteurs de la Négritude l’ont mieux chantée que vous sans convaincre. Tout simplement parce que l’école a tout sapé, sans réactions des ancêtres. Vous mêmes aujourd’hui vous ne pouvez parler de vos libations sans l’appui de la presse. Pourquoi ? Qui de vous peut enseigner et initier ces valeurs traditionnelles à un enfant scolarisé aujourd’hui ? Dans quelle langue et avec quelle conviction ? Ne blâmez pas trop les colons. Car tout est abattu. Mêmes des éléments parmi vous et ces offrandes dozos privées, déjà maquillées, abusées et même calquées par l’islam avec votre complicité. Tout est altéré. À qui la crédibilité ? La seule religion est celle de la bonne éducation morale, du civisme et des civilités. La seule foi à créer et à conserver, celle du pays et des lendemains meilleurs.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique