LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Coup d’État au Burkina : Un mouvement apporte son soutien au MPSR

Publié le jeudi 3 février 2022 à 11h00min

PARTAGER :                          
Coup d’État au Burkina : Un mouvement apporte son soutien au MPSR

Dans une déclaration en date du 22 janvier 2022, le Mouvement unité-dignité-courage M-UDC) a rappelé son attachement aux valeurs démocratiques acquises par le peuple burkinabè et invité le MPSR de Damiba à un retour à une vie constitutionnelle normale. Par ailleurs, il met en garde contre la trahison des aspirations du peuple. L’intégralité de la déclaration ci-dessous.

Le 19 novembre 2021, dans une note publiée sur la page UDC-Burkina Faso, le Porte-parole du Mouvement Unité Dignité Courage (M-UDC) disait : « Quand le peuple souffre et qu’il a longtemps porté ce fardeau. Un jour viendra forcément où il criera son ras-le-bol et n’aura plus, au mur le dos. Même l’être considéré comme un esclave tôt ou tard finira par se libérer de ses chaînes. L’histoire nous démontre que toutes les révolutions à travers le monde ont été la conséquence de l’explosion de la haine. Dans toutes les régions du monde, les populations ont enclenché une révolte pour demander le changement (…) Monsieur le Président, ce sont les étincelles qui raniment une flamme, pas besoin de vous le rappeler. Même le sourd n’a pas besoin d’entendre pour savoir qu’il y a un danger qui approche. Quand il lui suffit de voir les actions qui attestent bien d’une situation de crise imminente.

Monsieur le Président, à l’heure actuelle des choses, il vous reste encore des cartes à jouer. N’attendez pas, que de la population civile, les FDS s’invitent dans la révolte. Car ce serait déjà trop tard. Un adage dit : « Quand le tam-tam de la mort se met à battre, seuls les survivants peuvent l’entendre ». Si vous entendez encore ces cris de revendications alors vous êtes toujours légitime. Le peuple vous aime, c’est pour cette raison qu’il vous a élu 2 fois. Aimer donc le peuple en retour ».

Cette annonce faisant suite aux différents évènements que vit notre pays depuis 2016. La situation sécuritaire de notre patrie s’est empirée depuis lors ; faisant de nombreuses victimes. A ce jour, nous comptons environ 1 500 000 déplacés internes repartis dans plusieurs localités du pays. Une situation qui, il faut le dire, a créé des orphelins, des veuves, etc. C’est le calvaire que vivent les populations dans leur propre pays. Ces signaux forts, montrent à quel point notre patrie est devenue un terreau fertile pour l’hydre terroriste.

Face à la recrudescence des attaques, à la mauvaise gestion de la crise sécuritaire, à la mauvaise gouvernance (politique, économique et sociale), aux crises et mouvements sociaux, et surtout à l’indifférence affichée au plus haut niveau de l’Etat, le peuple exaspéré et déçu a plusieurs fois exprimé son ras-le-bol à travers de multiples manifestations pacifiques sur l’étendue du territoire national ; des manifestations pour lesquelles, les populations ont été réprimées par les forces de l’ordre.

La dernière en date est la manifestation du 22 janvier 2022 organisée par plusieurs organisations de la société civile réunies en coalition. En rappel le mouvement UDC avait, avec d’autres OSC, pris part aux évènements en soutien au peuple Malien.

Le gouvernement, au lieu de se pencher favorablement sur les aspirations du peuple qui ne sont rien d’autres que la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la stabilité politique et économique, il a préféré martyrisé le peuple et usé de façon dérisoire de son autorité pour restreindre les libertés fondamentales (interdictions de manifester, arrestations arbitraires, suspensions répétitives de la connexion internet, etc.).

Cette situation socio-politique a abouti à un changement anticonstitutionnel avec la prise du pouvoir par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) le 24 janvier 2022. Il en est résulté la suspension de la constitution, la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement, la fermeture des frontières terrestres et aériennes et l’instauration d’un couvre-feu de 21 heures jusqu’à 05 heures du matin.

Conformément à ses missions de libération du continent Africain, de restauration d’une autonomie des Etats Africains et de sauvegarde de la souveraineté des Etats, le M-UDC a un devoir moral et citoyen de prendre acte de cet état de fait que nous espérons, apportera un renouveau positif dans notre pays le Burkina Faso. Le M-UDC appelle à une mobilisation de toutes les couches sociales autour de la cause nationale en vue de préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté du Faso tout en nourrissant l’espoir que les valeurs d’intégrité, de justice, d’inclusion sociale, de cohésion sociale, et surtout du respect des droits de l’homme seront au centre de la conduite des affaires de l’Etat.

Soucieux de la vie de la Nation, le M-UDC a l’obligation patriotique et politique de rappeler au MPSR son attachement aux valeurs démocratiques chèrement acquises par notre vaillant peuple et au retour à une vie constitutionnelle normale.
Ainsi, le M-UDC exhorte le MPSR à prôner le dialogue avec toutes les composantes de la Nation.

Bien qu’étant fier de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) pour cet exploit qui représente un pan vers une nouvelle orientation politique, socio-économique et sécuritaire de notre très chère patrie le Burkina Faso, le M-UDC tient également à mettre en garde le MPSR à ne pas trahir les aspirations du peuple encore moins lui tourner le dos.

Au regard du vaste et pesant chantier qui l’attend, le MPSR a demandé le soutien du peuple Burkinabè afin de mener à bien sa mission. Le M-UDC se dit favorable à lui apporter pleinement soutien sous réserve du respect des valeurs susmentionnées gage d’un Etat de Droit.

Pour l’heure, nous, membres du M-UDC souhaitons que le MPSR prenne les initiatives allant dans le sens suivant :

Sur le plan politique et diplomatique

• mettre en place très rapidement des organes politiques pour la conduite de la transition ;

• prendre le temps nécessaire pour procéder à des réformes structurelles à tous les niveaux de la vie socio-économique et politique du Burkina Faso ;

• entamer la refondation de la Nation ;

• prendre des mesures anticipatrices visant à mettre certaines personnes à la retraite ;

• créer un G2 Sahel avec le Mali

• revoir les accords internationaux afin d’assurer un cadre du gagnant-gagnant entre les Etats signataires ;

• se pencher sur les questions du franc CFA pour favoriser la souveraineté monétaire de nos Etats.

Sur le plan économique et social

• faire un bilan de la gestion économique des 27 ans du régime COMPAORE et des 6 ans du régime KABORE ;

• faire un audit de toutes les institutions financières du pays ;

• nationaliser toutes les sociétés minières du Burkina ;

• pratiquer la politique visant à employer les Burkinabè par les entreprises qui veulent s’installer au Burkina Faso ;

• faire de l’apprentissage et de la formation des jeunes Burkinabè par les entreprises exerçant au Burkina Faso, la règle incontestable pour s’installer sur le territoire ;

• mettre en place une politique publique visant à améliorer les questions foncières sources de conflit communautaire au Faso afin de permettre à tout Burkinabè d’avoir droit à une parcelle ;

• favoriser les activités d’autonomisation des jeunes Burkinabè ;

• Œuvrer de sorte à permettre aux déplacés internes de s’occuper avec un travail afin de vivre décemment dans la dignité.

Sur le plan sécuritaire

• revoir les accords militaires avec la France et les étendre à d’autres Etats susceptibles d’apporter leur aide dans cette lutte contre le terrorisme ;

• sceller des accords de partenariat franc avec la Russie ;

• impliquer le peuple dans le processus de résolution de la crise sécuritaire ;

• créer une Fédération des Etats Ouest Africains pour la lutte contre l’hydre terroriste ;

• procéder à des recrutements à titre spécial de nombreux jeunes pour renforcer les rangs des FDS ;

• faire de la politique du plus gagnant, le plus offrant pour inciter les plus riches à contribuer au financement des achats de la logistique de l’armée ;

• mettre tous les généraux qui ont failli à leur devoir en retraite anticipée ;

• faire des zones d’insécurité, les bases militaires avec des troupes renforcées ;

• lancer une souscription populaire pour soutenir les actions militaires dans la lutte contre le terrorisme.

Sur le plan éducatif, de la justice et de la réconciliation

• amorcer le processus de réouverture des établissements fermés ;

• accélérer les dossiers Thomas SANKARA et Norbert ZONGO ;

• investiguer et juger tous les crimes de sang et économique orchestrées depuis 1987 ;

• appréhender, juger et condamner tous les détourneurs de déniés publics ;

• créer un cadre de dialogue social constitué de toutes les couches sociales pour mutualiser les efforts dans le processus de réconciliation ;

• créer l’arbre à palabre national pour débattre des questions de justice.

Nous demandons à toute la sous-région et à la communauté internationale de soutenir le peuple Burkinabè dans ce processus institutionnel pour une Nation forte et renouvelée marquant un autre tournant de son histoire. A ce titre, nous appelons la CEDEAO et l’Union Africaine à se tenir au côté du peuple et à œuvrer pour l’intérêt supérieur des Etats Africains et non à se constituer parties prenantes à l’image des valets locaux de l’Occident.

Dans ces moments difficiles et décisifs, nous devons rester unis, intègres et patriotes pour le triomphe de notre Nation aux yeux du Monde.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso !
Vive l’intégrité !
Vive la jeunesse engagée !
Vive les amis du Burkina Faso !
Vive le peuple Burkinabè !
Unité dignité courage !

Ouagadougou, le 27 janvier 2022

Elie B. TIANDE
Attaché de presse et
Porte-parole du M-UDC

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique