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Burkina Faso : Le GERDDES invite le MPSR à un retour rapide à la légalité constitutionnelle

Publié le mardi 1er février 2022 à 16h00min

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Burkina Faso : Le GERDDES invite le MPSR à un retour rapide à la légalité constitutionnelle

« Nous invitons vivement les responsables du MPSR à mettre en place dans les meilleurs délais des mécanismes pour véritablement refonder la nation burkinabè qui doit être débarrassée de ses tares à l’issue d’une transition apaisée… ».

C’est l’appel lancé au Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) par le Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES Burkina) dans son communiqué parvenu à Lefaso.net ce mardi 1er février 2022.

Le groupe invite également le nouveau pouvoir à revenir à la légalité constitutionnelle une fois les redressements nécessaires opérés avec le concours de tous, non seulement au plan sécuritaire mais aussi sur le plan de la gouvernance vertueuse.

Au sujet de la CEDEAO, Le GERDDES Burkina estime que les textes régissant l’organisation nécessitent des réformes pour tenir compte du contexte actuel.

Il s’indigne de l’absence de la CEDEAO sur le terrain de la lutte antiterroriste malgré l’existence de l’ECOMOG et pense que ses missions auraient pu être réorientées pour lui permettre de combattre aux côtés des différentes forces armées nationales des pays durement touchés.

Partant de ce fait, le GERDDES condamne le mutisme de la CEDEAO (élections frauduleuses, violation flagrante des Constitutions, confiscation des libertés individuelles et collectives) quotidiennement observé dans les Etats membres.

Le groupe l’exhorte ainsi au même titre que l’Union africaine, à avoir une oreille attentive et bienveillante aux supplications du peuple burkinabè en accordant le temps nécessaire au MPSR d’opérer de profondes réformes au risque de ramener le pays à la case départ.

L’intégralité du communiqué ci-dessous.

Le peuple burkinabè a assisté à l’interruption du processus démocratique en cours dans notre pays avec le coup d’Etat du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), mettant fin au pouvoir de M. Rock Marc Christian KABORE, Président démocratiquement élu à l’issue du scrutin non contesté du 22 novembre 2020.

Le GERDDES Burkina, Organisation de droits humains qui œuvre inlassablement depuis sa création en 1992 à promouvoir, consolider et défendre la démocratie tant au plan national qu’international aux côtés du GERDDES AFRIQUE, ne peut encourager un coup d’Etat comme mode d’accession au pouvoir car il s’agit d’un recul démocratique.

Cependant, nous avons suivi avec attention et affliction, la dégradation continue de la situation sécuritaire avec de multiples attaques terroristes et leur cortège de graves violations des droits humains dans le pays ou de ce qu’il en reste.
Le GERDDES Burkina note que cette nième immixtion de l’Armée dans le jeu politique est sans doute la conséquence de la gestion de cette insécurité par le défunt régime qui n’a pas su répondre aux préoccupations des populations et mieux, a remis en cause certaines libertés démocratiques malgré plusieurs interpellations des Organisations de la société civile. Nous prenons donc acte de cette nouvelle situation et recommandons ce qui suit :

Au Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR)
Nous invitons vivement les responsables du MPSR à mettre en place dans les meilleurs délais des mécanismes pour véritablement refonder la nation burkinabè qui doit être débarrassée de ses tares à l’issue d’une transition apaisée et à revenir à la légalité constitutionnelle une fois les redressements nécessaires opérés avec le concours de tous, non seulement au plan sécuritaire mais également sur le plan de la gouvernance vertueuse.

Aux Organisations sous régionales et Régionales : Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et Union Africaine (UA)
Selon le Traité fondateur de la CEDEAO, l’objectif était globalement de promouvoir l’intégration régionale, puis avec l’évolution, des Protocoles Additionnels, l’un relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité et un autre relatif à la Démocratie et à la Bonne Gouvernance ont été adoptés. Malgré cela, des réformes s’avèrent nécessaires dans ces domaines pour tenir compte du contexte nouveau.

Nous nous indignons de l’absence de la CEDEAO sur le terrain de la lutte contre le terrorisme malgré l’existence de l’ECOMOG dont les missions auraient pu être réorientées pour lui permettre de combattre aux côtés des différentes forces armées nationales des pays durement touchés en vue d’anéantir l’hydre terroriste car il s’agit ici d’une véritable guerre même asymétrique, soit-elle.

Nous condamnons son mutisme face aux travers démocratiques (élections frauduleuses, violation flagrante des Constitutions, confiscation des libertés individuelles et collectives) quotidiennement observés dans les Etats membres.
Nous exhortons cette Institution ainsi que l’Union Africaine à avoir une oreille attentive et bienveillante aux supplications du peuple burkinabè en accordant le temps nécessaire au MPSR pour opérer de profondes réformes sinon nous courons le risque de nous retrouver à la case départ dans quelques années car les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Aux Institutions internationales : Union Européenne, Organisation des Nations Unies
L’Afrique a ses propres réalités qui ne s’accommodent pas toujours des réalités européennes pour une démocratie formelle, à l’occidental.

Nous invitons ces Institutions supra nationales qui au lieu d’observer et n’agir qu’en aval, à prendre véritablement la mesure de la complexité de la situation de notre pays en évitant le mimétisme pur et simple et à n’avoir pour seul objectif que le bien- être des populations.
Vive le Burkina Faso !
Ouagadougou, le 31 janvier 2022
Pour le Bureau Exécutif National
La Présidente
Fatimata SAWADOGO

Lefaso.net

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