A travers ses actions de plaidoyer, d’éducation citoyenne et de mobilisation sociale, la société civile contribue à la promotion du genre à différents niveaux de la vie, notamment à la mise en œuvre des politiques, stratégies et programmes en lien avec les questions de genre. Cependant, en dépit de ces efforts déployés et des acquis engrangés, certaines réalisations non publiques échappent au suivi et à la capitalisation de la structure de coordination nationale en matière de genre d’où, au bilan, des résultats qui traduisent moins les réalités du terrain que les efforts consentis par les différents partenaires.

Photo de famille

Pour inverser la tendance, la Stratégie nationale genre (SNG) a prévu parmi les instances de mise en œuvre, entre autres, une rencontre annuelle de concertation avec les OSC. La présente rencontre qui a ouvert ses portes ce lundi 15 novembre 2021 vise à nouer un partenariat actif entre le SP/CONAP Genre et les OSC intervenant dans le domaine du genre au Burkina Faso, selon la chargée de mission du ministère de la Femme, Ursule Kaboré.

Le Secrétariat permanent des ONG (SPONG), à travers la voix de Clarisse Tiemtoré/Bougma, a salué cette démarche et dit sa disponibilité à accompagner ces actions de promotion du genre, gage, selon lui, de développement équitable, intégral et prospère. Tout en félicitant l’ensemble des partenaires engagés dans cette initiative, cette organisation non gouvernementale a exhorté l’ensemble des acteurs à une participation active aux échanges afin d’aboutir à des propositions concrètes pour une véritable implication et contribution des ONG et associations au développement durable du Burkina Faso.

De la gauche vers la droite (la SP CONAPGenre Assétou Sawadogo et la représentante du Spong, Clarisse Tiemtoré)

Pour la SP/CONAP Genre, Assétou Sawadogo/Kaboré, c’est un secret de polichinelle que de dire que les inégalités sont toujours légion dans la société burkinabè. « Elle n’est pas l’apanage des femmes seulement, parce que des hommes en sont victimes aussi. Mais dans le contexte actuel burkinabè, elles pèsent beaucoup plus du côté des femmes. Les statistiques sont criardes que ce soit au niveau de l’éducation, de la santé, de l’économie, et de la politique, les inégalités existent et le plus souvent en défaveur des femmes », a expliqué Mme Sawadogo.

A titre illustratif, au niveau de la politique notamment à l’Assemblée nationale, sur 127 députés, on enregistre seulement 16 femmes. Extrapolé à l’importance numérique des femmes, il y a un déséquilibre.

Des actions sont entreprises pour y remédier. La présente rencontre de 48 heures s’inscrit dans cette dynamique. Concernant le déroulement des travaux, la première journée sera consacrée à des communications et présentations sur le genre, les résultats atteints dans la mise en œuvre de la Politique nationale genre sur la période 2009-2019 ; la SNG (2020-2024) et son plan d’action opérationnelle.

Les participants lors de la cérémonie d’ouverture

Elles seront suivies d’échanges. Quant à la deuxième journée, elle sera consacrée à des travaux de groupe pour le partage de bonnes pratiques, de propositions de grands axes d’un protocole d’accord de collaboration entre le SP/CONAP Genre et les OSC afin de faciliter un dialogue permanent entre les deux entités pour canaliser les énergies, susciter et favoriser des actions en faveur du genre. L’occasion de la rencontre annuelle de concertation sera mise à profit pour renforcer les capacités des OSC en budgétisation sensible au genre et aux droits de l’enfant (BSGDE).

Prévue pour se tenir sur deux jours, du 17 au 19 novembre 2021, cette rencontre réunira une soixantaine d’OSC intervenant dans la promotion du genre, les représentant(e)s du cadre de concertation genre des PTF (CCG-PTF) et les représentants du ministère en charge du genre.

La chargée de mission du ministre de la femme a sollicité encore plus l’engagement des OSC accompagner le gouvernement pour la mise en oeuvre de la SNG (2020-2024) et ses PAO

Cette formation a été programmée à la suite d’un constat. « Sur le terrain, les plans d’actions des programmes, et projets ont toujours été faits de façon globale sans tenir compte des besoins spécifiques des femmes, et de promotion des droits de l’enfant. A la réalisation, ces activités en faveur de ce groupe cible deviennent marginales. Et on n’arrive pas à renseigner correctement les indicateurs par rapport à ces domaines d’intervention. D’où l’importance d’outiller ces acteurs de terrain afin qu’ils changent de pratique d’approche et améliorent la façon de programmer et de budgétiser les activités pour tenir compte de ces groupes spécifiques », a expliqué la chargée de mission du ministre de la femme.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net