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Impact du covid-19 au Burkina : Les établissements de crédit plaident pour une prorogation des mesures de soutien de la BCEAO

Publié le jeudi 14 octobre 2021 à 22h35min

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Impact du covid-19 au Burkina : Les établissements de crédit plaident pour une prorogation des mesures de soutien de la BCEAO

Le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) Charles Ki-Zerbo a rencontré, ce jeudi 14 octobre 2021 à Ouagadougou, les directeurs généraux des établissements de crédit au Burkina. A l’ordre du jour, le financement de l’économie mais surtout la situation bancaire et sécuritaire.

L’une des préoccupations des institutions de crédit aux premières heures du Covid-19 était la baisse de la liquidité mais aussi la hausse des créances en souffrance. Pour atténuer l’impact de la pandémie, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a pris au deuxième trimestre de l’année 2020, un ensemble de mesures en faveur du système bancaire et du financement de l’activité économique.

Le coup de pouce de la Banque centrale

Il s’agissait, entre autres, de l’augmentation de la liquidité et la baisse des taux directeurs de 2,5% à 2% pour assurer la poursuite du financement adéquat des économies par les banques ainsi que le lancement des « Bons COVID-19 » pour permettre aux Etats de lever des fonds importants à coût modéré sur le marché financier régional.

Toutes ces mesures non exhaustives ont été saluées par l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF) qui participait à la troisième session du cadre de concertations avec la direction nationale de la BCEAO du Burkina. « Nos 19 établissements de crédit se portent bien. Les mesures d’atténuation qui ont été prises depuis avril 2020 et qui sont maintenues à ce jour ont permis d’avoir un effet significatif sur le maintien du financement de l’économie », a déclaré le président de l’APBEF, Diakarya Ouattara.

Diakarya Ouattara, président de l’APBEF

Pour une prorogation des mesures de la BCEAO

Faisant le point de la situation bancaire, Diakarya Ouattara a affirmé qu’au titre de la mobilisation des ressources au 30 juin 2021, « l’ensemble des banques a clôturé le semestre avec un encours de 5 137 milliards de francs, au titre de la collecte des ressources sur la clientèle. Et pour ce qui concerne le financement de la clientèle, le système bancaire avait un encours consolidé de 3 460 milliards de francs CFA ». Le président de l’APBEF note ainsi une évolution par rapport à la situation de décembre 2020. Et cette rencontre avec la Banque centrale qui ne s’était plus produite en présentielle depuis décembre 2019, a été l’occasion pour les établissements de crédit de plaider pour que les mesures de la BCEAO puissent être prolongées.

Les choses reprennent

A en croire le directeur national de la BCEAO, Charles Ki-Zerbo, l’activité économique reprend assez fortement à l’international, dans la sous-région et au Burkina Faso. « On a bénéficié d’une tendance favorable des activités extractives. Le cours de l’or est autour de 1800 dollars l’once alors qu’il y a deux, trois années, il était de 1200 dollars. Ça joue sur les recettes fiscales et les entrées de ressources dans les pays », a-t-il déclaré avant de se réjouir également de la reprise du secteur tertiaire notamment le commerce, le tourisme et l’hôtellerie.

Charles Ki-Zerbo, directeur national de la BCEAO

Sortir du viseur du GAFI

En février 2021, le Burkina Faso, le Maroc, le Sénégal et les îles Caïmans ont été placés sous surveillance par le Groupe d’action financière (GAFI) pour leurs manquements dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La question a été discutée au cours de la rencontre, souligne M. Ouattara.
« Nous, les banques nous n’existons pas si nous n’avons pas de relation avec l’extérieur. Etant donné que nous sommes dans une zone touchée par l’insécurité, il y a beaucoup de regards et d’exigence de la part de nos partenaires à l’étranger. Nous avons souhaité que la direction nationale puisse plaider auprès du gouvernement pour que le plan d’actions qui a été élaboré puisse être mis en œuvre pour que notre pays puisse sortir de la liste grise du GAFI, ce qui pénalise les opérations avec l’extérieur ».

Tirer la sonnette d’alarme

Quid du taux de bancarisation encore faible ? Selon le président de l’APBEF, le système bancaire a évolué passant de 17 établissements en 2016 à 19 aujourd’hui. Le nombre de guichets automatiques de billets lui est passé à 526. Toutefois, l’association dit avoir attiré l’attention de la BCEAO sur la question sécuritaire qui constitue un risque important sur les investissements qui sont réalisés dans l’extension des réseaux bancaires. A ce propos, la radio Oméga a rapporté, ce jour, que la caisse populaire de Diapaga, dernier établissement financier encore fonctionnel de la ville, a fini par mettre la clef sous le paillasson en raison de l’insécurité.

Une vue des journalistes présents au point de presse

La BCEAO réaffirme son soutien

« Cette année ou l’année prochaine on pourrait assister à des retours de politiques de croissance et de développement assez favorables à notre zone, comparée à d’autres régions. Avec la crise, il y a des besoins, il y a des changements qu’il faut intégrer pour que notre économie soit non seulement plus résiliente mais plus performante. Cela passe par un financement plus important des PME/PMI, une transformation de l’agriculture », a déclaré Charles Ki-Zerbo, avant de rassurer que la Banque centrale va continuer de soutenir l’activité économique « dans cette période même s’il y a des craintes particulières par rapport à l’inflation ».

HFB
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