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Dialogue social et religieux au Nord et au Centre-Nord : Le bilan du projet REDIRE jugé satisfaisant

Publié le jeudi 29 juillet 2021 à 21h00min

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Dialogue social et religieux au Nord et au Centre-Nord : Le bilan du projet REDIRE jugé satisfaisant

Un atelier de restitution du projet de Renforcement du dialogue social et religieux au sein des communautés du Nord et du Centre-Nord (REDIRE) s’est tenu ce jeudi 29 juillet 2021 à Ouagadougou, sous la présidence de la chargée de mission auprès du ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Pascaline Coulibaly.

Contribuer au renforcement de la cohésion sociale et la résilience des communautés du Burkina face aux menaces d’insécurité. C’est la raison d’être du projet de Renforcement du dialogue social et religieux au sein des communautés du Nord et du Centre-Nord (REDIRE) dont la mise en œuvre a été confiée à un consortium de quatre partenaires que sont Educo (le chef de file), Children Believe, le Centre diocésain de communication et Tabital-Lobal. Après plus de deux années de mise en œuvre (février 2019 à juillet 2021) grâce à un financement de l’Union européenne, le projet est arrivé à terme.

Les participants ont posé pour la postérité

Afin de partager les résultats et les bonnes pratiques avec les acteurs impliqués dans la mise en œuvre, Educo a organisé un atelier de restitution, ce jeudi 28 juillet 2021 à Ouagadougou. Cette rencontre permettra de mettre en commun une vision simplifiée accessible pour l’ensemble des acteurs impliqués dans le dialogue social, afin que le vivre-ensemble et la cohésion sociale soient une réalité au Burkina.

Selon le directeur pays d’Educo, Oscar Ollo Palé, une chose a motivé cette initiative (le projet REDIRE) : le contexte sécuritaire dans les zones d’intervention qui a pour corolaire la fragilisation du vivre-ensemble. « Educo est une organisation de développement humanitaire qui a un focus sur les enfants. La question des droits de l’enfant, notamment leur accès à l’éducation, est un leitmotiv pour nous. Se rendre compte que ces enfants ne pouvaient pas accéder à l’école, que ces enfants n’étaient pas protégés eu égard à la situation sécuritaire et les difficultés liées à la cohésion dans les communautés, nous a amenés à initier ce projet avec les trois organisations qui ont plus ou moins la même vision que nous », a expliqué le directeur pays.

Les approches du projet sont basées, entre autres, sur les droits humains, la culture, a signifié le directeur pays

En dépit de ce difficile contexte, le bilan fait ressortir des résultats appréciables. En effet, la mise en œuvre du projet, selon M. Palé, a permis de mobiliser des leaders communautaires autour de la gestion des conflits latents ou des conflits réels. Egalement, grâce au projet, les différentes communautés ont, désormais, la possibilité de pouvoir interagir entre elles à travers des espaces qui ont été créés.

« Des difficultés ont émaillé la mise en œuvre du projet »

« Cela est très important de voir que les questions de cohésion et de réconciliation doivent trouver leur racine au niveau communautaire », a noté le directeur pays de Educo. L’une des actions phares réalisées dans le cadre du projet REDIRE, c’est le fait d’avoir pu impliquer une grande majorité d’acteurs en commençant par les acteurs politiques, religieux et coutumiers ; et aussi la couche la plus active de la communauté, notamment les jeunes et les femmes. Afin de consolider cet acquis notable, recommandation a été faite aux communautés d’élaborer un programme d’activités à mettre en œuvre. Au titre des réalisations, l’on note également la production et la diffusion, sur les antennes de la RTB et de BF1, d’un film documentaire de 31 minutes. Ces résultats sont le fruit de l’abnégation de l’équipe du projet et du partenaire financier.

La chargée de mission auprès du ministère en charge de la réconciliation, Pascaline Coulibaly, s’est rejouie de la mise en oeuvre de ce projet

Cependant, il faut préciser qu’un tel projet a rencontré des difficultés. Il s’agit, en effet, du manque de cadre d’échanges entre les acteurs (ONG) afin de mutualiser les efforts ; l’absence de loi règlementant les faits religieux au niveau national ; l’inaccessibilité de certaines zones du Nord et du Centre-Nord due à l’insécurité grandissante et la pandémie à coronavirus qui a joué sur la mobilisation des populations.

Mais qu’à cela ne tienne, la chargée de mission auprès du ministre d’Etat, Pascaline Coulibaly, a félicité l’équipe du projet et traduit sa gratitude à l’Union européenne. « Nous allons capitaliser leurs résultats parce qu’ils parlent surtout des mécanismes endogènes de résolution des conflits », a-t-elle promis, tout en affirmant que le ministère en charge de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale accorde une bonne place aux mécanismes endogènes de prévention et de gestion des conflits. Parce que « nous nous inspirons de notre histoire et de notre culture pour trouver des solutions aux conflits auxquels les communautés font face ».

L’importance du projet a été reconnue par Mme le Haut-commissaire de la province de Yatenga

La représentante du gouverneur de la région du Nord, Aminata Tarnagda, a aussi pris part à cette activité. Pour madame le haut-commissaire de la province du Yatenga, la contribution du projet dont on célèbre les résultats aujourd’hui, est inestimable. « C’est avec beaucoup de satisfaction que nous avons reçu un tel projet chez nous. Notre zone souffre des menaces terroristes, en particulier la commune de Kain. Ce que nous ressentons à travers le projet REDIRE, c’est l’interpénétration des populations. Vivre dans la cohésion et vivre dans la paix. Je pense que c’est un départ pour que les jeunes ne soient pas tentés de se faire enrôler pour ce que nous savons, qui est complètement négatif et qui détruit les populations, les familles ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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