Pendant deux jours (1er et 2 juillet 2021), les différents participants issus du monde politique, humanitaire, des organisations internationales et de la société civile ainsi que des partenaires techniques et financiers valideront cette étude sur la cartographie des capacités des acteurs pour l’opérationnalisation de l’approche nexus, première de genre, au Burkina Faso. Une approche qui a pour objectif, entre autres, de renforcer la collaboration, la cohérence et la complémentarité entre les interventions humanitaires, de développement et de paix.

Vue des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de l’approche nexus

L’autre objectif également visé, c’est la réduction de la vulnérabilité et le nombre de besoins non satisfaits, renforcer les capacités de gestion des risques et traiter les causes du conflit.
Présidant la cérémonie d’ouverture de cet atelier de restitution et de validation, le représentant de la ministre déléguée auprès du ministre en charge de l’économie, chargée de l’aménagement du territoire et de la prospective, Charles Dalla, a salué la mise en œuvre de cette approche au Burkina pour plusieurs raisons.

D’abord, dit-il, parce qu’elle permet d’identifier les domaines de convergence entre les acteurs humanitaires et ceux de la consolidation de la paix et du développement qui pourraient conduire à une collaboration proactive entre les secteurs. La deuxième raison pour laquelle le gouvernement salue sa mise en œuvre, précise le représentant, c’est qu’elle permet aussi d’identifier les obstacles et les contraintes aux échanges et à la coordination entre les acteurs afin de contribuer à la mise en œuvre d’un système de collaboration sectoriel, résilient, etc.

Charles Dalla, représentant de la ministre déléguée auprès du ministre en charge de l’Economie, chargée de l’Aménagement du territoire et de la Prospective

Le représentant résident du PNUD au Burkina, Mathieu Ciowela, a quant à lui d’abord fait une présentation de l’approche nexus. Selon ses explications, cet atelier est l’aboutissement d’un processus qui a démarré depuis 2017, lors d’une mission du système des nations unies qui avait défini avec le gouvernement burkinabè quatre éléments pouvant aider à accélérer les objectifs du développement durable en tenant compte du contexte du pays. L’un de ces quatre éléments, dit-il, c’était le nexus ou le paradigme humanitaire, développement et paix réaffirmé en 2019.

« C’est à partir de là qu’Interpeace et le gouvernement ont convenu qu’il était important de procéder à une cartographie des acteurs humanitaires, développement et paix pour voir comment, on peut opérationnaliser ce nexus pour essayer de répondre au mieux à la situation actuelle du Burkina qui alimente l’aspect humanitaire mais affecte aussi l’aspect du développement et met en mal la paix », explique Mathieu Ciowela. Tout en soulignant que c’est en prenant ensemble ces trois dimensions que l’on aura des réponses qui se renforcent mutuellement et que l’on arrivera à une solution efficace à travers les conclusions de l’étude qui seront remises à tous les acteurs concernés.

Mathieu Ciowela, représentant résident du PNUD au Burkina

Trouver un consensus autour de la feuille de route

L’approche nexus vise par ailleurs à trouver une action concertée entre les différents acteurs humanitaires, du développement et de la paix, sur le terrain en vue d’obtenir des résultats qui soient collectifs pour répondre mieux aux besoins des populations, selon la représentante régionale d’Interpeace, Alessia Polidoro. Et vus le contexte et les crises multidimensionnelles, les besoins sont multiples donc la seule manière de pouvoir apporter une réponse efficace, c’est de mener des actions concertées et intégrées sur le terrain au travers desquelles, plusieurs recommandations ont été faites, insiste-t-elle.

Alessia Polidoro, représentante régionale d’Interpeace

Il s’agit notamment de l’identification des acteurs humanitaires sur le terrain et de leurs interventions respectives. À cela s’ajoutent l’intégration de la composante paix souvent laissée à côté dans les interventions et la détermination de façon concertée d’un consensus autour de la feuille de route pour l’opérationnalisation de nexus au Burkina.

Toutefois, rappelons que l’approche nexus a été initiée par le PNUD et avec un partenaire de réalisation ‘’Interpeace’’. Une organisation internationale basée à Genève qui accompagne les populations et les autorités dans le monde dans la consolidation de la paix en renforçant les capacités locales de gestion pacifique des conflits.

Yvette Zongo
Lefaso.net