L’État burkinabè a consenti des efforts en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Ceci, en application des textes juridiques internationaux. Il a aussi adopté des normes nationales pour faire face à ce fléau. Malheureusement, le phénomène persiste partout au Burkina et surtout dans la région du Centre-Est. Dans le même temps, la justice est éloignée des victimes. Elles ne peuvent du fait de la distance ester pour obtenir réparation.

C’est pourquoi le ministère de la Femme a décidé d’organiser une audience foraine à Cinkensé. Selon Léonie Ouangrawa née Koudougou de la direction générale de la famille, cette activité poursuit deux buts majeurs. Il s’agit d’une part de contribuer à lutter contre les violences. D’autre part, de rapprocher la justice des populations. Ainsi, les victimes des violences basées sur le genre pourront facilement avoir accès à la justice. Cette prise en charge juridique selon elle leur permettant d’obtenir des dommages et intérêts par rapport aux préjudices qu’elles ont subis.

Adama Gnanou, chargé de communication à Enabel

L’organisation de cette audience foraine est rendue possible grâce au soutien technique et financier de l’Agence belge de développement, Enabel. Pour Adama Gnanou, chargé de communication à Enabel, cette action rentre dans le cadre de la mise en œuvre du programme droit-santé sexuelle et reproductive. Il vise selon lui à combattre toutes les formes de violence dont sont victimes les femmes et les jeunes filles. Il a indiqué que c’est aussi une occasion de sensibiliser les populations sur la thématique de la violence basée sur le genre. Ce qui pourrait dissuader les éventuels auteurs permettant de réduire le phénomène qui est très criard dans la région du Centre Est.

Léonie Ouangrawa née Koudougou de la direction générale de la famille

A l’audience du jour, quatre dossiers étaient au rôle. Des individus étaient poursuivis pour vol avec effraction, coups et blessures volontaires, accusation de sorcellerie et viols. Le président du tribunal a prononcé des peines privatives de libertés de 3 à 5 ans de prison avec des sursis. Il y a eu aussi des dédommagements à payer. Le substitut du procureur du Faso, Zongo Wambi Jean Emmanuel, a indiqué qu’en délocalisant les procès, cela permet aux populations de savoir que le parquet veille à leur protection tant avant la commission de l’infraction qu’après les forfaits de telle manière qu’aucune violence faite ne demeure impunie.

Le public lors des jugements

Il s’est dit satisfait que l’audience ait pu avoir lieu. Il se félicite également de la présence massive des femmes. Le procureur du Faso a invité les femmes à ne pas hésiter à le saisir sur toute forme de violence ou de menace à leur encontre. Il a rassuré que son bureau est ouvert.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net