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Initiative Pananetugri pour le bien-être de la fille : Une tribune d’expression du leadership féminin

Publié le mardi 9 mars 2021 à 22h40min

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Initiative Pananetugri pour le bien-être de la fille : Une tribune d’expression du leadership féminin

De plus en plus, des structures féminines voient le jour au Burkina Faso pour soutenir les jeunes filles et femmes dans leurs activités d’autonomisation et de renforcement de leadership. L’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) fait partie de ces structures. Elle a été créée en 2011 par des filles et des garçons désirant apporter leur contribution à l’épanouissement des jeunes filles et des femmes.

Militer en faveur des filles et des femmes, tel est l’objectif de l’Initiative Pananetugri pour le bien être de la femme. Selon Wendyam Micheline Kaboré, la Directrice exécutive, l’IPBF intervient dans quatre principaux domaines, dont le développement du leadership des jeunes filles et femmes. La structure est partie du constat et de l’analyse qu’au niveau du Burkina et de la sous-région ouest africaine, la forte prédominance du système patriarcal entraine des conséquences sur le leadership des jeunes filles et femmes, et cela occasionne un certain nombre de handicaps qui freinent leur développement et surtout leur participation à la vie sociale et économique. Ainsi, des clubs de leadership et de renforcement des capacités des jeunes filles et femmes sont créés pour accompagner les femmes.

Ensuite, vient le plaidoyer comme deuxième domaine d’intervention. A ce niveau, l’IPBF est convaincue que seul un environnement favorable à l’expression du leadership contribuera au développement des filles et femmes. « Nous mettons un accent particulier sur le plaidoyer qui est un axe central de notre travail », déclare Micheline Kaboré.

Le fonds Pananetugri propose un système d’octroi souple de subvention pour faciliter l’accès aux organisations.

Quant au troisième domaine d’intervention, il concerne le renforcement des capacités, car le leadership passe forcément par le renforcement des capacités et des aptitudes des jeunes filles et femmes, mais aussi des organisations auxquelles appartiennent ces filles et femmes. Cela permet à ces filles d’être de vrais relais des actions de l’IPBF. A cela s’ajoutent la recherche et la documentation. En effet, la structure réalise des études de cas et documente les vécus des jeunes filles et femmes dans les différentes régions.

Fonds pour jeunes féministes

De façon générale, la mise en place de la documentation prend en compte la situation des femmes. Dans la mesure où la documentation sur les besoins des jeunes filles n’est pas toujours prise en compte, la structure développe des études et recherches sur le vécu des femmes et des filles sur des thématiques précises qui concernent les besoins des filles et des femmes. Ainsi, elle a réalisé une étude diagnostic sur la situation des jeunes filles et femmes au Burkina et dans les autres pays de l’Afrique francophone. Cette étude avait pour but d’organiser des activités au niveau régional et aussi d’accompagner la visibilité des organisations sœurs.

A cela s’ajoute l’organisation d’un atelier de planification qui a abouti en 2020 à la mise en place d’un fonds, « le Fonds Pananetugri », qui est le premier fonds des jeunes féministes en Afrique de l’ouest Francophone. « Ce fonds, explique Mme Kaboré, a pour objectif de soutenir le développement des filles et des femmes, mais aussi d’accompagner l’émergence des organisations regroupant des jeunes filles et jeunes femmes dans notre sous- région. »

Elle précise qu’une vingtaine d’organisation bénéficient de ce fonds. Pour aider ces organisations féminines à bien gérer ces subventions, des activités de renforcement de capacités sont organisées pour elles.

Utilisation d’Internet

Allant dans ce sens, Micheline Kaboré estime que le thème du 8 mars 2021, « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives », est très important à développer pour permettre à d’autres organisations de femmes et même à l’Etat de prendre en compte ce volet et permettre aux filles et aux femmes vulnérables d’être soutenues dans leurs actions quotidiennes.

Les jeunes filles et femmes en séances de renforcement des capacités.

Au niveau de l’IPBF, l’inclusion financière est matérialisée par le « Fonds Pananetugri » qui propose un système d’octroi souple de subventions pour faciliter l’accès aux organisations dirigées par les jeunes filles en milieu rural et en milieu urbain. Il offre également des possibilités de transfert de ressources qui ne passent pas forcement par les systèmes bancaires classiques.

Les bénéficiaires de ce fonds suivent des séances de renforcement de capacités pour les aider à utiliser le numérique. Avec la pandémie du Covid-9, le travail se fait à distance. « Avec les accompagnements et les interactions que nous faisons, les organisations en milieu rural arrivent à s’initier à l’utilisation du numérique. Il y a beaucoup de plateformes que nous utilisons comme Zoom pour la communication, et d’autres pour le transfert des ressources qui ne sont pas des systèmes de transferts classiques, ni bancaires. Et les femmes arrivent à s’en sortir », soutient la Directrice exécutive de l’IPBF.

En rappel, « Pananetugri » est le nom de la grue huppée ou grue couronnée en langue mooré. Pour les Mossés, c’est un oiseau qui vole très haut, tout en faisant de l’ombre au sol. Pour la tradition initiatique bambara, la grue huppée serait à l’origine de la parole : les hommes auraient appris à parler en l’imitant. La structure emprunte à cet oiseau rare, la capacité de voler haut et d’offrir une tribune aux jeunes filles et femmes pour s’exprimer en apportant un leadership transformationnel au sein des communautés.

Depuis 2019, l’IPBF intervient dans les 9 pays de l’Afrique de l’ouest francophone. Elle travaille en partenariat au niveau international avec plusieurs partenaires dont fondation privée américaine, la fondation pour une société juste « Fondation for Eguality Sociaty », la fondation mondiale des organisations communautaires basée en Afrique du Sud, Oxfam... Au niveau national, elle est en collaboration avec le ministère en charge de la Promotion de la femme et du Genre, le ministère des Droits humains et le ministère en charge de l’Education.

Judith SANOU
Lefaso.net

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