Les fidèles de l’église catholique de Ouagadougou étaient réunis ce dimanche 7 février 2021 au sanctuaire Notre Dame de Yagma pour le pèlerinage annuel. Le port du masque était l’une des conditions pour avoir accès au site au regard de la crise sanitaire du Covid-19. Une mesure barrière que les fidèles ont respectée. En tout cas, une équipe de contrôleurs parqués à l’entrée du sanctuaire veillait au respect strict du port des masques. Entre chant d’entrée, louange et danse, la procession a pris place, présidée par le nonce apostolique, Michael Crotty, auprès du Burkina.

« Continuer à avancer vers le réconfort des autres »

Devant les fidèles réunis, le nonce apostolique, Michael Crotty, a livré son homélie, puisée de la liturgie du jour. Situant le contexte national, marqué par la crise sanitaire et sécuritaire, il dit : « Ce pèlerinage nous permet de constater que l’église est une famille. Il s’agit de travailler avec Marie vers un monde renouvelé ».

Puis il ajoute : « Cela doit être fait à travers trois piliers : La culture de soi, de la paix et de l’évangile ». Pour expliquer son idée, le nonce apostolique situe : « On voit dans l’évangile, Jésus soigner de ses propres mains la belle-mère de Pierre. Il apporte la compassion. Pour nous, il faut répondre à la souffrance du monde ». S’adressant à la foule, il ajouta : « En tant que chrétiens, nous devons vivre la proximité. Car nous sommes appelés à être miséricordieux ».

Le nonce apostolique, Michael Crotty, parlant à ses "brebis", explique : « La culture de la paix, c’est prendre soin des malades, à travers l’écoute des autres. Il s’agit de l’engagement commun, solidaire, participatif pour promouvoir la dignité et le bien de tous. Il faut agir dans la solidarité pour le bien des autres. Il faut éviter de nous désintéresser des autres. C’est en prenant soin des autres qu’il est possible de réaliser la paix.

La culture de l’évangile est comme disait Paul : "malheur à moi, si je n’annonce pas l’évangile". Il faut sortir de son propre confort pour aller vers les autres. Il faut aller à la rencontre des autres, il faut apporter l’évangile de l’espoir, du réconfort et de la paix », a-t-il conclu sa prédication.

Pèlerinage Yagma, un moment d’intention

Adama Pougda, 40 ans, est un pèlerin hors du commun. Venu pour adresser sa prière en faveur de sa santé, il confie :« Je souffre, cela fait quatre ans. C’est la maladie de l’éléphant. Je vis à Laarlé, mais je suis venu prier et demander de l’aide. J’ai très mal ». Assis par terre, quémandant aux autres pèlerins, Adama Pougda croit dur en la providence divine, un miracle de la vierge et de son fils Jésus.

L’autre fait marquant lors du pèlerinage à Yagma était l’engagement des agents de santé. Pour soulager les fidèles, une équipe d’agents de santé était déployée. Ils administrent les premiers soins, soulagent les malades et secourent les affaiblis. Postés à plusieurs recoins, ces soldats des soins vivaient autrement le Pèlerinage.

C’est aussi les affaires

L’espace du sanctuaire jusqu’à l’esplanade de la basilique a refusé du monde. Entre les méditants et les contemplatifs, il y avait des affairistes. Ce sont ceux-là qui voient le pèlerinage comme une occasion pour faire des affaires. Ils vendent du tout : à manger, à boire, les objets de piété, de la viande, des pagnes, des fruits, des sacs, des chapeaux, etc. A chacun son pèlerinage à Yagma.

Un moment de retrouvailles

Des familles, des couples, des amis, des amoureux unis en choeur, partagent la joie de vivre ensemble. Assis les uns à côté des autres, ces pèlerins montrent que Yagma est aussi un lieu de retrouvailles, d’amour, d’amitié et de partage.

E.K.S
Lefaso.net