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Région du Sahel : Civils et militaires parlent Collaboration autour d’un thé-débat à Dori

Publié le dimanche 31 janvier 2021 à 20h15min

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Région du Sahel : Civils et militaires parlent Collaboration autour d’un thé-débat à Dori

L’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori) a organisé le vendredi 29 janvier 2021 à Dori, un thé-débat qui vise à sensibiliser les participants sur l’importance de la collaboration pour construire un environnement de paix et de sécurité dans la région du Sahel. La rencontre a réuni plusieurs grins de thé de Dori, les forces de défense et de sécurité ainsi que les autorités administratives et religieuses de Dori.

La région du Sahel apparait de nos jours comme l’une des régions du Burkina la plus touchée par l’action du terrorisme. Cette situation impacte tous les domaines d’activités occasionnant des déplacés internes. Le tissu social devient de plus en plus fragile, instaurant ainsi un climat de peur et de méfiance au sein de la population. L’Etat, pour ce faire, a mobilisé les forces de défense et de sécurité dans toute la région du Sahel pour la protection de la population.

Cependant, cette population reste distante de ceux qui ont la lourde tâche de sa protection. Des dispositifs d’alerte sont pris et sont à la disposition de cette population pour aider à collaborer et vaincre le terrorisme. Ces dispositifs d’alerte sont les multiples numéros verts : le 1010 ; 17 ; le 16 ; le 18. Pourtant cette prise de distance et ces numéros verts qui ne sont pas si exploités en cas de besoin ne sont pas sans conséquences dans la lutte contre le terrorisme.

Les autorités présentes au thé débat

Conscientes que la solution à cette lutte n’est pas que militaire, plusieurs organisations travaillent au renforcement de la confiance et la participation des communautés pour lutter contre l’insécurité. L’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori), avec l’appui de son partenaire, le gouvernement américain, a mis en œuvre dans la région du Sahel son projet « Engagement For Peace ».

Relever le défi commun de l’insécurité

Le but recherché de ce projet est de contribuer à (ré) construire la cohésion sociale et la sécurité en promouvant des mécanismes allant dans le sens du renforcement de la confiance sociale notamment la participation civique et le rôle des femmes, des chefs religieux et communautaires. De ce fait, des séries d’activités ont été organisées par l’UFC-Dori.

Le thé-débat du 29 janvier 2021 entre civils et militaires corrobore les objectifs visés par l’UFC-Dori dans la recherche de cette paix et le vivre ensemble au Sahel. La séance qui a réuni les grins de thé (le grin Askia, le grin Amitié, le grin Cohésion sociale, et les différentes corporations des FDS du Sahel) a connu la présence du Réné Nana, représentant le gouverneur du Sahel, de Maurice Konaté, haut-commissaire de la province du Séno, et du grand Imam de Dori.

Les échanges étaient construits autour du thème : « La collaboration mutuelle, instrument pour relever le défi commun de l’insécurité dans la région du Sahel ». Deux communications sur le thème ont été données pour permettre aux participants de comprendre le bien-fondé de la collaboration entre FDS et population dans la lutte contre l’insécurité. La première communications a été donnée par Vincent Lankoandé, commandant de la brigade de la gendarmerie territoriale de Dori, et la seconde par Siendie Diabouguè de la direction régionale en charge des Droits humains du Sahel.

Tous deux ont relevé que pour vaincre l’insécurité notamment le terrorisme, il faut impérativement la collaboration ou la complicité entre FDS et population. A l’issue de ces deux communications qui ont aussi fait des rappels sur l’utilisation des numéros verts en cas de position suspecte d’un individu ou d’un groupe, et sur l’unicité des FDS et civils, malgré les questions ont été posées aux communicateurs par les différents grins, notamment sur la peur qui les habite en voulant collaborer ou appeler ces numéros verts, tous ont néanmoins compris la complémentarité FDS-Civil afin de vaincre le terrorisme dans le Sahel.

François Paul Ramdé, coordonnateur de l’UFC-Dori, de sa part, a indiqué que l’organisation de ce thé-débat est de mobiliser les participants à être des agents vulgarisateurs des numéros verts de sécurité et de valeurs de tolérance et de paix. A l’en croire, la rencontre permet également le rapprochement des grins de thé et l’approfondissement des apports potentiels sur la thématique discutée et surtout d’identifier des engagements à mettre en œuvre. Il dit être satisfait car au cours des débats, la peur des civils vis-à-vis des forces de défenses et de sécurité semble s’estompée et transformée en respect mutuel dans le seul but d’améliorer la sécurité pour un mieux vivre au Sahel.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori/ Lefaso.net

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