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Lenteur dans le choix du Premier ministre : "C’est une faiblesse du président qu’il faut reconnaître", déplore un citoyen

Publié le mercredi 6 janvier 2021 à 00h15min

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Lenteur dans le choix du Premier ministre :

Plus de huit jours (28 décembre 2020) après l’investiture du Président Roch Marc Christian Kaboré pour son second mandat, les Burkinabè attendent toujours le nom du nouveau Premier ministre. Pour connaitre leurs avis sur ce nom qui se fait toujours attendre, Lefaso.net leur a tendu son micro ce mardi, 5 décembre 2020 à Ouagadougou. Pour certains, cette lenteur est peut-être liée aux tractations au sein de la majorité présidentielle ou à la capacité du Président du Faso à s’imposer dans son parti. Pour d’autres, il n’y a pas d’urgence, il faut prendre le temps qu’il faut afin d’avoir un Premier ministre consensuel.

Moumouni Bonkoungou, fonctionnaire

Moumouni Bonkoungou, fonctionnaire : « La lenteur qu’on constate par rapport à la nomination du Premier ministre, je pense que cela caractérise le pouvoir du MPP. Parce que le premier mandat a été aussi pareil. Il a mis du temps pour pouvoir donner le nom du Premier ministre. Mais j’espère qu’ils vont s’activer pour qu’on ait le nom du Premier ministre qui va composer rapidement son gouvernement. L’explication que je peux donner, c’est que cela peut s’expliquer de deux manières, parce qu’au niveau même du MPP, on remarque plusieurs tendances et des clans. Certains disent le clan « Simon » et d’autres le clan « Bala Sakandé ». En plus de cet aspect, à mon avis, le Président a tendance à prendre son leadership donc il veut véritablement prendre le temps pour voir qui il faut à la place en fonction des enjeux, des défis sécuritaires à relever et également du Covid. Surtout prendre en compte les attentes des Burkinabè ».


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Philippe Kiendrebéogo, juriste

Philippe Kiendrebéogo, juriste : « Concernant la lenteur du choix du Premier ministre, en tant que juriste, il faut d’abord se poser la question de savoir, est-ce que du point de vue constitutionnel, il y a un délai imparti au Président pour le choix du PM. A ma connaissance, il n’y a pas de délai. Hors mis cela, est-ce que le fait de mettre beaucoup de temps pour choisir le PM paralyse un peu les activités économiques ? A mon avis oui, parce qu’aujourd’hui, on voit que ce sont les secrétaires généraux des ministères qui répondent actuellement au niveau de l’administration pourtant ce sont les ministres qui mettent en œuvre la politique du Président. Même si les secrétaires généraux répondent, c’est seulement au niveau technique mais sans l’exécutif. Il y a beaucoup de choses qui ne marchent pas actuellement, donc il faut s’acter pour faire les choses. Ça me permet en même temps de lancer un appel aux prochains Présidents de faire en sorte qu’au moment de leur campagne, chaque candidat ait déjà son gouvernement, de telle sorte que s’il est élu et que l’élection est confirmée par le Conseil constitutionnel, l’équipe gouvernementale soit mise en place dans un bref délai ».

Sylvain Kaboré, fiscaliste

Sylvain Kaboré, étudiant fiscaliste à l’Université Thomas Sankara : « Normalement avant qu’un Président ne soit élu, il devrait avoir une liste provisoire des personnes dans laquelle, il choisira son Premier ministre. Mais vu la lenteur, je ne pense pas que cela a été le cas. Une lenteur que je pense est liée aux tractations entre les ténors mêmes de la majorité. Pour le moment, ce n’est pas le profil qui manque mais plutôt les tractations au sein de la majorité présidentielle. Et même s’il advenait que c’est ce qui cause le problème, cela dénote aussi de la limite du Président à s’imposer dans son parti. Surtout qu’il n’est pas à son premier mandat, l’idéal aurait voulu que juste après son investiture, on connaisse le nom du Premier ministre qui va par la suite former son gouvernement, mais malheureusement, il n’est pas encore connu. C’est donc une faiblesse qu’il faut reconnaître ».


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Yacouba Sawadogo, étudiant en géographie

Yacouba Sawadogo, étudiant en géographie : « Concernant la nomination du Premier ministre, on s’attendait qu’au lendemain de l’investiture du Président qu’il y ait un Premier ministre. Mais jusqu’aujourd’hui 5 janvier, on n’a toujours pas de nom, c’est qu’a même déplorable, parce qu’en démocratie, on s’attendait à ce que les choses se fassent aussi rapidement ».

Nathalie Tiendrébéogo, étudiante en médecine

Nathalie Tiendrébéogo, étudiante en médecine : « Je pense que si le Président Roch Marc Christian Kaboré a été réélu, c’est parce que le peuple burkinabè a eu confiance à lui. Donc s’il prend encore son temps pour nommer son Premier ministre, c’est pour trouver la personne idéale. L’essentiel, ce n’est pas le temps, c’est de trouver la bonne personne à la place qu’il faut et qui l’aidera à bien gérer le pays ».

Mohamed Kalaga, entrepreneur et formateur

Mohamed Kalaga, entrepreneur et formateur : « Moi je ne pense qu’il y a une lenteur qui tienne ici, parce qu’il ne faudrait pas faire les choses pour faire. Il faut se patienter pour mieux faire le choix, mieux vaut prendre le temps pour avoir la bonne personne que d’aller vite et faire un mauvais choix. Actuellement nous sommes dans un contexte particulier voire exceptionnel. Donc tout ne doit pas se faire à la hâte. Il faut vraiment faire un choix qui va répondre aux attentes de tous les Burkinabè. Parce qu’au niveau des Burkinabè, il y a ceux qui sont pour et il y a ceux qui sont contre. Donc il faut tenir compte de cette complexité et mesurer les choses et voir qui peut répondre approximativement aux attentes de toutes les parties. A mon avis, il faut vraiment prendre le temps qu’il faut. Pour moi, il n’y a pas de délai, il faut prendre de temps de bien faire le choix ».

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2021 à 18:05, par toto En réponse à : Lenteur dans le choix du Premier ministre : "C’est une faiblesse du président qu’il faut reconnaître" déplore un citoyen

    Je ne comprends plus rien. On dissout un gouvernement comme pour faire vite. L’hésitation dans ce genre de cas, n’est pas bon signe, nous avons vu ce que ç’a donné lors du premier mandat. En tout cas, il ne faut pas aller nous exhumer un fossile vivant comme premier Ministre.

  • Le 5 janvier 2021 à 19:22, par Sidpassata Veritas En réponse à : Lenteur dans le choix du Premier ministre : "C’est une faiblesse du président qu’il faut reconnaître" déplore un citoyen

    - 1- Pour moi, il s’agit vraiment d’une lenteur liée à la personnalité du président RMC. On dit qu’il ne prend pas de décision précipitée, mais parfois, dans certaines questions d’importance, cela me semble de l’indécision.
    - 2- Quant à dire que la lenteur tient aux tractations partisanes ou claniques au sein de la majorité présidentielle, je répondrai que cette éventualité n’est possible que du fait du tempérament de l’arbitre RMC qui a tendance à laisser faire le PM et son gouvernement sans lui-même aller au charbon. Il a alors besoin d’hommes correspondant à cette manière de gouverner dans laquelle le président reste en retrait et laisse le gouvernement se mouiller à sa place au devant de la scène de l’exécutif.
    - 3- Si la tendance du président était de s’impliquer plus directement dans les tâches de l’exécutif, il n’aurait pas besoin de trop discuter sur la personnalité des membres de son gouvernement puisque lui-même suivrait alors les choses de très près pour s’assurer par lui-même que son programme et son orientation politiques sont pris en compte au quotidien.
    - 4- Normalement, étant à son dernier mandat, il a les mains libres pour imposer ses choix sans trop se préoccuper des prétentions partisanes, même du MPP, puisqu’il n’as plus à solliciter une quelconque investiture de son parti. Mais pour faire cela et prendre une telle liberté il faut avoir un certain caractère qui manque au président RMC.
    - Pour finir : La situation actuelle arrive parce que nos hommes politiques n’ont pas encore bien intégré correctement ce qu’implique l’obligation de l’alternance qui fait que "plus rien ne sera comme avant" ! Avant, on n’était pas sûr de qui va être obligé de partir, si bien qu’avant, on ne pouvait pas se donner certaines libertés devenues possibles, puisqu’il fallait se ménager tout le monde et négocier à perte de vue, parce qu’on savait jamais de quoi demain sera fait ! Ce temps est révolu, et on sait qui ne sera pas partant en 2025. Mais beaucoup de nos politiques ne s’en aperçoivent pas encore : 2025 va leur ouvrir davantage les yeux. Alors ils joueront autrement pour 2030 et 2035.

  • Le 6 janvier 2021 à 21:39, par Gwandba En réponse à : Lenteur dans le choix du Premier ministre : "C’est une faiblesse du président qu’il faut reconnaître" déplore un citoyen

    Rock n’a jamais été mon candidat. Ce qui peut être me laisse la liberté de penser que la période des compromis de fils à mémé est terminée, vu qu’il est à son deuxième et dernier mandat. A moins qu’il nous prépare un retournement de situation à la Ouattara, qu’il prépare ses outils pour barrer la route à des éventuelles poursuites de la justice. Je ne suis pas au parfum des dessous de cartes mais, il me semble qu’il n’a pas à s’inquiéter de la justice burkinabè. Une fois encore, je ne suis pas dans le secret des dieux. Pourquoi la gestion des affaires dites pendantes du burkina trainent comme la gestion du village de mes beaux parents avec à sa tête la molesse d’un homme bébé ? Qui sont les véritables coupables de l’assassinant de Thomas Sankara ?
    On le saura peut être si lefaso.net laisse passer les postes des internautes même ceux qui ne font pas l’apologie du puissant du jour !!!
    Pour l’instant, la radio du conseil n’a pas encore donné la parole au témoin oculaire.
    Pour revenir à nos moutons qui bèlent, Rock est en position d’incarner le personnage que lui taillent à longueur des attentes de récompences de ces pseudos admirateurs du moment. C’est à dire un homme avec une vision pour le Burkina. C’est maintenant que le mari de Sika peut et doit laisser son emprunte dans l’histoire du burkina qui passe avec les hommes.
    C’est maintenant qu’il peut se hisser au niveau de Thomas Sankara devenu une îcone de tout un monde.
    C’est maintenant qu’il doit faire en sorte que le Burkina se couvre de sa nudité survenue depuis le 15 octobre 1987.
    C’est maintenant qu’il doit prouver que la valeur d’un homme ne se résume pas à sa capacité de soudouyer ses compatriotes pour gagner une élection.
    C’est maintenant qu’il faut qu’il montre par sa gestion que même si on la gagne de cette manière, on peut quand même avoir une très bonne gestion du pays.

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