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Sécheresse dans le Sud-Ouest : "Eviter la généralisation"

Publié le vendredi 2 septembre 2005 à 07h33min

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Sami André Pooda, Conseiller FJA du
Service des Etudes et Programmation de la DRAHRH-SO, répond à un article de M. Gbäane Hien, écologue de son état, paru dans nos colonnes et intitulé "Campagne agricole dans le Sud-Ouest : le médecin après la mort ?" Selon M. Pooda, l’auteur de l’article a fait de quelques cas spécifiques, une généralisation.

Depuis quelques semaines, certains journaux de la place font un état très critique de la situation de la campagne agricole dans la région agricole du Sud-Ouest, et plus particulièrement dans sa partie Nord (la Bougouriba et le Ioba). Nous nous en tenons à ces deux entités provinciales.
Ces points de vue sont, pour la plupart, des observations personnelles qui n’engagent que la responsabilité morale de leurs auteurs et ne sauraient impliquer celle de la direction régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Sud-Ouest.

Dans la livraison du quotidien burkinabè "Le Pays" n°3446 du 26/08/05, le Dr F. Gbâane Hien, écologue de son état, résident à Ouagadougou, se fait l’écho du déroulement de la campagne agricole dans le Sud-Ouest pendant la période du 20 juillet au 15 août 2005, selon son appréciation personnelle qui contient une certaine réalité, d’une part, et des contrevérités, d’autre part, que nous tenons surtout à rectifier.

Aussi, la direction régionale agricole du Sud-Ouest, par ma voix, tient à faire ici toute la lumière sur les points de discordance, à l’attention de l’opinion nationale. Les propos tenus par M. Gbâane Hien, que nous tenons à relever et à rectifier ici, sont, entre autres :
1) Sur le plan agricole, plus de 80%, voire la totalité des cultures de maïs de certaines localités des deux provinces, Bougouriba et Ioba, sont définitivement perdues...

2) Ces cultures avaient, dès lors, le plus besoin d’eau pour produire du grain. Hélas ! Après un mois de sécheresse, on peut mettre le feu à ce qui reste des parcelles de maïs sur pied...
3) Pour les pauvres paysans, l’Opération Saaga ressemble ni plus ni moins "au médecin après la mort". Si d’aventure la situation pluviométrique venait à se "normaliser", leurs seuls espoirs ne pourraient désormais reposer que sur le sorgho (là où il n’a pas séché) et le mil.

Des poches de sécheresse

Nous disons ici que l’ensemble de la Région agricole du Sud-Ouest, qui fait la Une des journaux, a connu des poches de sécheresse plus ou moins longues. Mais c’est à Dano et ses environs (10 à 15 km de la rayon), dans les provinces du Ioba et de la Bougouriba, à savoir la commune de Diébougou, une partie du département de Bondigui (zone de Zanawa).

Au regard des emblavures, il n’y a que les semis précoces du maïs des mois de mai et juin qui ont souffert des poches de sécheresse aux stades floraison et épiaison.
Ces zones sus-citées ont perdu une partie de leurs récoltes, mais ce n’est pas dans toutes les localités, contrairement à ce que vous prétendez, M. Gbâane Hien.

Toutes les cultures de maïs n’ont pas été perdues

Le pourcentage de pertes des semis précoces du maïs, comparé aux semis tardifs du maïs, est moins important. C’est dire que même si perte de productions du maïs semé précocement il y a, cela ne concerne pas toutes les productions des zones ci-dessus évoquées, a fortiori les deux entités provinciales Ioba et Bougouriba, qui auraient perdu totalement leurs cultures de maïs, comme le souligne notre Dr F. Gbâane Hien.

Où classez-vous, M. Hien, les cultures tardives du maïs qui présentent un bel aspect phénologique et végétatif avec la reprise des pluies ces derniers temps dans ces provinces, après votre passage d’est en ouest et du nord au sud dans le Ioba ?
Votre analyse vaut ce qu’elle vaut en son temps et appartient au passé. Mais aujourd’hui, la situation pluviométrique a changé positivement et nous tenons à vous en informer.

Aussi, quand vous dites qu’après un mois de sécheresse, on peut mettre le feu à ce qui reste des parcelles de maïs sur pied, nous disons non à cette appréciation, en ce sens qu’au cours de ce mois de sécheresse, il y a eu des pluies sporadiques inférieures à 10 mm, qui ne sont pas très utiles pour permettre à nos vaillants producteurs d’entreprendre de grosses activités d’entretien des exploitations agricoles, certes, mais qui, aussi infimes soient-elles, contribuent à améliorer l’état physique des plantes. Ne parlons pas quand même de feux qui puissent brûler les pieds de maïs en cette période de campagne que nous suivons de très près en tant que techniciens d’agriculture ! Ayons le courage de ne pas généraliser quelques cas spécifiques malheureux à la situation d’ensemble des exploitations.

L’Opération Saaga, "l’eau de vie"

L’Opération Saaga, de notre point de vue, a été réclamée à cor et à cri, et par les techniciens, et par les producteurs. Nous en sommes témoins puisque nous vivons avec nos frères paysans dans le même terroir. Nous sommes unanimes (producteurs et techniciens agricoles) à dire que l’opération Saaga, entreprise dans les quatre provinces du Sud-Ouest par l’Etat burkinabè, loin d’être un médecin après la mort, selon votre analyse, est au contraire "l’eau de vie" pour nous, les populations du Sud-Ouest.

Cela est d’autant plus vrai que cette Opération nous a procuré l’eau de vie qui a vivifié un tant soit peu nos cultures. Dites-vous que la campagne ne s’arrête pas seulement aux cultures de maïs qui ont été éprouvées à un moment donné par la sécheresse. Car il faut bien admettre que l’Opération Saaga est très salutaire et déterminante pour la réussite des autres cultures d’hivernage qui ont été moins marquées par le phénomène de la sécheresse, à savoir : le sorgho, le mil, le niébé, le maïs tardif, les tubercules. Sans oublier le remplissage des retenues d’eau et les fleuves de la région, et j’en passe. Mieux vaut tard que jamais.

Sami André POODA, Conseiller FJA
Service des Etudes et Programmation de la DRAHRH-SO
B.P. : 15 Tél. : 20 90 50 74

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Vos commentaires

  • Le 3 septembre 2005 à 00:39 En réponse à : > Sécheresse dans le Sud-Ouest : "Eviter la généralisation"

    Mr Pooda, J’avoue ne pas comprendre vos eculubrations. Je lis a travers vos lignes votre intention manifeste de faire la dance du serpent et d’etre recompense a un poste de responsabilite. Je n’ose pas croire que vous ayez recu une formation digne de ce nom pour meriter le titre de conseiller FJA. Que signifiez vous quand vous dites qu’il n’y a que le mais seme precocement en mai et juin qui a souffert de la secheresse ? Ce n’est que du nonsense et une amoralite caracterisee. Je suis hors du pays et ai fait un tour au pays en juin 2005 et j’en suis reparti. Le 15 juin j’etais dans la region de Dano et les paysans se plaignaient deja du retard dans les semis. Si vous avez recu une quelconque formation agricole vous reconnaitrez que ceux qui on t seme en Juillet sont les retardataires. Alors, soit vous etes nul professionnellement, ou vous etes malhonnetes et machiavelique, ou encore vous avez cette approche neo-coloniale qui denie tout savoir local et qui s’en remet en vos cours magistraux que vous ne semblez pas avoir encore assimiler demaniere coherente.

    Vous dites qu’il n’y a pas que le mais qui fait l’agriculture. Soit. Il y a le coton aussi, ce pour quoi vous etes payes. Mais chez nous au sud-ouest, on ne mange pas le coton. On le vend a la SOFITEX qui nous remet quelques miettes quand nos credits agricoles n’ont pas tout pris. Si vous avez lu l’interview du ministre, Salif Diallo, de la semaine, il dit approximativement : "j’aime la verite, j’ai toujours dit la verite, meme si celle ci va deplaire mon superieur hierarchique". Si votre intention est d’avoitr un poste, attention, Salif Diallo connait les petits esprits inutiles et opportunistes de votre acabit. Qu’est ce qui vous empeche de dire ce que vous avez vu ? Bien sur si vous faites 30 jours /30 dans votre bureau ventile vous n’aurez rien vu. Je haie la malhonnetete. Vous semblez condamnez Dr Hien. Je ne me mele pas de vos contradictions partisanes ou interpersonnelles, mais rappelez vous encore que votre ministre vous demande de transcender cela. Sinon, vous ne pourrez meme pas conseiller un ane. Encore moins nos braves et valeureux parents producteurs. Vous devriez alors en avopir honte.

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