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Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié

Publié le mercredi 14 août 2019 à 23h55min

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Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq  à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié

Ce mercredi 14 août 2019, Me Alexandre Sandwidi a continué les plaidoiries de la défense de ses clients, le caporal Abdoul Nafion Nébié et le soldat Hamado Zongo, après le rejet de sa requête pour saisir le Conseil constitutionnel sur la légitimité du régime de la transition. Il a plaidé pour leur acquittement.

Dès que la proclamation du coup d’Etat a été consommée, les accusés ne peuvent plus être poursuivis pour complicité à la sûreté de l’Etat, a indiqué Me Alexandre Sandwidi. Ainsi, il a demandé au président du tribunal de tenir compte uniquement des actes que ses clients le caporal Abdoul Nafion Nébié et le soldat Hamado Zongo ont posé avant la proclamation et non ceux d’après.

Et parlant d’actes rentrant dans le cadre de la complicité à la sûreté de l’Etat, Me Sandwidi a fait savoir que ses clients n’ont pas pris part aux réunions préparatoires du coup d’Etat donc ils ne peuvent pas être poursuivis. Qu’est-ce qui permet au parquet de dire que Abdoul Nafion Nébié et Hamado Zongo faisaient partie du commando qui a arrêté les autorités de la transition ? s’est-il interrogé.

Pour Me Sandwidi, ses clients doivent être acquittés du moment où le parquet n’a pas établi leur implication dans ce dossier. « Ce n’est pas à mes clients de démontrer qu’ils sont innocents, mais il revient au parquet de montrer qu’ils sont coupables », a-t-il enrichi.

La défense de Abdoul Nafion Nébié et Hamado Zongo estime que les réquisitions du parquet n’ont pas tenu compte des débats au cours de ce procès. « Je me demande si les réquisitions du parquet n’étaient pas rédigées avant ce procès, parce qu’elles ne contiennent pas les débats qu’on a eus durant le procès », a-t-il lancé.

« Jugez-moi pour ce que j’ai fait »

Poursuivis pour complicité à la sûreté de l’Etat ; coups, meurtres et blessures ; et dégradation volontaire aggravée de biens, le parquet militaire a requis 25 ans d’emprisonnement ferme contre Abdoul Nafion Nébié et Hamado Zongo.

Appelé à la barre après les plaidoiries de son conseil, Hamado Zongo n’a pas été tendre envers ses supérieurs hiérarchiques. Pour lui, ses chefs ont dit des contrevérités à son sujet pour sauver leur peau. « Sans preuve, le parquet a demandé qu’on me condamne à 25 ans. Je n’ai jamais fait de patrouille. Jugez-moi pour ce que j’ai fait », s’est-il adressé au tribunal.

Quant au caporal Abdoul Nafion Nébié, même s’il en a gros sur le cœur contre ses frères d’arme qui l’ont traité de « tête brûlée », il a, tout de même, exprimé sa reconnaissance à son avocat (commis d’office). « Si j’étais au village, je lui offrirais un coq, mais malheureusement, je suis en prison », a-t-il déclaré. Toutefois, il a promis de lui « offrir une bière » à sa sortie de prison.

Dès l’ouverture de cette audience, le président du tribunal a jugé recevable la requête de Me Sandwidi pour saisir le Conseil constitutionnel sur la légitimité du régime de la transition. Sauf que cette requête ne saurait être transmise parce que ce n’est pas une loi, mais plutôt un régime qui est remis en cause.

L’audience reprend le vendredi 16 août à 9h.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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