Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié
Ce mercredi 14 août 2019, Me Alexandre Sandwidi a continué les plaidoiries de la défense de ses clients, le caporal Abdoul Nafion Nébié et le soldat Hamado Zongo, après le rejet de sa requête pour saisir le Conseil constitutionnel sur la légitimité du régime de la transition. Il a plaidé pour leur acquittement.
Dès que la proclamation du coup d’Etat a été consommée, les accusés ne peuvent plus être poursuivis pour complicité à la sûreté de l’Etat, a indiqué Me Alexandre Sandwidi. Ainsi, il a demandé au président du tribunal de tenir compte uniquement des actes que ses clients le caporal Abdoul Nafion Nébié et le soldat Hamado Zongo ont posé avant la proclamation et non ceux d’après.
Et parlant d’actes rentrant dans le cadre de la complicité à la sûreté de l’Etat, Me Sandwidi a fait savoir que ses clients n’ont pas pris part aux réunions préparatoires du coup d’Etat donc ils ne peuvent pas être poursuivis. Qu’est-ce qui permet au parquet de dire que Abdoul Nafion Nébié et Hamado Zongo faisaient partie du commando qui a arrêté les autorités de la transition ? s’est-il interrogé.
Pour Me Sandwidi, ses clients doivent être acquittés du moment où le parquet n’a pas établi leur implication dans ce dossier. « Ce n’est pas à mes clients de démontrer qu’ils sont innocents, mais il revient au parquet de montrer qu’ils sont coupables », a-t-il enrichi.
La défense de Abdoul Nafion Nébié et Hamado Zongo estime que les réquisitions du parquet n’ont pas tenu compte des débats au cours de ce procès. « Je me demande si les réquisitions du parquet n’étaient pas rédigées avant ce procès, parce qu’elles ne contiennent pas les débats qu’on a eus durant le procès », a-t-il lancé.
« Jugez-moi pour ce que j’ai fait »
Poursuivis pour complicité à la sûreté de l’Etat ; coups, meurtres et blessures ; et dégradation volontaire aggravée de biens, le parquet militaire a requis 25 ans d’emprisonnement ferme contre Abdoul Nafion Nébié et Hamado Zongo.
Appelé à la barre après les plaidoiries de son conseil, Hamado Zongo n’a pas été tendre envers ses supérieurs hiérarchiques. Pour lui, ses chefs ont dit des contrevérités à son sujet pour sauver leur peau. « Sans preuve, le parquet a demandé qu’on me condamne à 25 ans. Je n’ai jamais fait de patrouille. Jugez-moi pour ce que j’ai fait », s’est-il adressé au tribunal.
Quant au caporal Abdoul Nafion Nébié, même s’il en a gros sur le cœur contre ses frères d’arme qui l’ont traité de « tête brûlée », il a, tout de même, exprimé sa reconnaissance à son avocat (commis d’office). « Si j’étais au village, je lui offrirais un coq, mais malheureusement, je suis en prison », a-t-il déclaré. Toutefois, il a promis de lui « offrir une bière » à sa sortie de prison.
Dès l’ouverture de cette audience, le président du tribunal a jugé recevable la requête de Me Sandwidi pour saisir le Conseil constitutionnel sur la légitimité du régime de la transition. Sauf que cette requête ne saurait être transmise parce que ce n’est pas une loi, mais plutôt un régime qui est remis en cause.
L’audience reprend le vendredi 16 août à 9h.
Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net
Vos commentaires
1. Le 14 août 2019 à 20:13, par Nabiiga En réponse à : Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié
Oui, en effet, certains Burkinabè de très bonne foi, le feront à ta place y compris moi-même. Ton avocat mérite un coq blanc pour nous avoir agacés avec des âneries qu’il appelait abusivement ta défence. Il t’ a enfoncé, oui. Tu verras bientôt ton sort. Pour voir ton village vers Léo, Réo, ou encore vers Koudougou, il te faudra beaucoup de temps derrière les barreaux pour avoir suivi. Bon séjour à la MACA.
2. Le 14 août 2019 à 20:29, par caca En réponse à : Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié
Le président du tribunal trouve un moyen pour se tirer de l’affaire. Ici, le mieux sera de terminer ce procès et ensuite les libérer de fur en mesure de bonne conduite. Les avocats de défense méritent bien une félicitation.
3. Le 14 août 2019 à 21:06, par La vérité En réponse à : Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié
Je ne comprends plus rien dans la position de la défense. Même si le régime de la transition était illégale, est-ce que cela donne t- Il le droit à des gens de prendre les armes contre leur pays ? Si oui alors nous sommes dans une jungle et dans ce cas il faut traiter les traîtres avec la rigueur de la loi .
Je tente de comprendre la défense mais j’arrive à trouver autre chose que la recherche de justification de leurs honoraires. Corrigez moi si ce n’est pas le cas.
4. Le 14 août 2019 à 21:58, par Nabiiga En réponse à : Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié
@ vérité. La vérité reste toujours la vérité et comme tu incarnes la vérité, puisque tu t’appelles la vérité, tout ce que tu dis ne représente que la vérité. Des gens comme Caca, Maria de Ziniare, Zangoté et autres de base besogne, la vérité ne doit pas s’occuper d’eux
5. Le 15 août 2019 à 07:07, par Ka En réponse à : Procès du putsch du CND : « Si j’étais au village, j’offrirais un coq à mon avocat », promet Abdoul Nafion Nébié
Quelle idiotie : Les deux généraux cerveaux du coup d’état à la maternelle confirment qu’ils ne sont pas coupables, pourtant ils ont envoyé à la télé leur bamboula disant au peuple que la constitution a été dissoute et à la place l’anarchie ! A présent, tous leurs subordonnés complices crient leurs innocences. A la fin, ce sont les ânes ou les porcs de la ville d’Ouagadougou qui ont fait le coup d’état à la maternelle ? Messieurs les avocats et leurs clients menteurs, ne prenaient pas les juges et le peuple Burkinabé pour des idiots. En criant votre innocence sur le toit, pourtant un coup d’état a été fait suivis des morts et des blessés, vous ouvrez encore plus les yeux des juges sur vos culpabilités, et ils sanctionneront encore plus lourdes vos actes.