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Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

Publié le vendredi 12 juillet 2019 à 23h15min

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Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

Débutées le mercredi dernier, les plaidoiries des avocats du Sergent-chef Roger Koussoubé ont pris fin dans la soirée du 12 juillet 2019. Maitres Alexandre Sandwidi et Michel Traoré ont tenté de laver leur client de tout soupçon et ont demandé son acquittement pur et simple, alors qu’il risque 25 ans de prison ferme. Il « n’a rien fait », ont-ils plaidé.

L’adjudant Jean Florent Nion et le Major Eloi Badiel ont, lors de leurs passages à la barre et bien avant et pendant les enquêtes, soutenu que c’est le Sergent-chef Roger Koussoubé qui est venu leur annoncer que le Gal Gilbert Diendéré a instruit de faire un coup d’Etat. Pour avoir le cœur net, les deux supérieurs sont allés voir le Gal qui n’a pas dit le contraire. Alors le coup d’Etat a été perpétré avec l’arrestation et la séquestration des autorités de la transition.

Pour Me Alexandre Sandwidi, on parle de coup d’Etat quand il y a une autorité légitime établie. Alors que selon lui, la transition n’était pas légitime à partir du moment où elle était régie par une charte placée au-dessus de la constitution. En plus, a-t-il poursuivi, l’enlèvement et la séquestration des autorités de la transition ne sont pas synonymes de coup d’Etat.

Le 16 septembre 2015, tout le monde croyait que c’était encore l’une de ces crises qui ont émaillé le déroulement de la transition. C’est plutôt le processus de négociation qui a achoppé et qui a conduit au processus de proclamation de la prise du pouvoir avec le communiqué du CND. C’est à partir de ce moment que l’on peut parler de coup d’Etat. Ces préalables développés par Me Sandwidi tendent à dire que le Sergent-Chef Roger Koussoubé n’est mêlé ni dans l’enlèvement et la séquestration des autorités-personne ne l’a vu sur les lieux-ni au processus de négociation qui a abouti à la proclamation du pouvoir du CND.

« Mon client n’a rien fait ». Il n’a pas participé à une rencontre de planification du coup et ne l’a pas exécuté. Il n’a pas non plus fait de patrouille, mais s’est rendu à la radio Savane FM « juste par curiosité ». Pour lui, le coup d’Etat de septembre 2015 est le résultat d’un malentendu, la conséquence de l’échec de la médiation engagée par la haute hiérarchie militaire et les sages. « Ce n’est pas le coup d’Etat le plus bête, mais le plus difficile à décrypter. Le coup d’Etat le plus atypique », soutient Me Sandwidi pour qui après 16 mois de procès, l’on se demande encore qui l’a véritable fait.

L’auxiliaire de justice a par ailleurs regretté que les réquisitions du parquet soient faites à la tête du client. La tête du Sergent-chef ne plait pas au ministère public, alors on lui colle 25 ans de prison ferme, alors que ceux qui ont participé aux rencontres, exécuté le coup et travaillé à sa consolidation prennent 15 mois avec sursis. Bien au contraire, son client a des circonstances atténuantes, selon l’avocat. Il a facilité le désarmement, aider à la protection des diplomates à l’Hôtel Laïco, commis un agent de sécurité pour Roch Kaboré alors que son garde du corps était blessé.

Pour l’autre avocat de l’accusé Michel Traoré, celui qui est surnommé le « Touareg » a été un artisan de l’union du corps, au prix du sang et de risques. Pour lui, le Sergent-Chef Roger Koussoubé est victime d’une vaste machination. Il n’a jamais été condamné et est connu pour être un bon militaire.

Appelé à dire son dernier mot, l’intéressé s’est demandé pourquoi tant de haine, de calomnie à son égard. « Je ne suis pas ce personnage horrible », note-t-il, avant d’ajouter que les monstruosités racontées pour salir son image ont fait que tout le monde l’a fui. Il a demandé la clémence du tribunal pour lui permettre de poursuivre sa carrière militaire et de prendre sa retraite dans l’armée, tout en promettant d’être un bon militaire.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2019 à 02:00, par Aol En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    Ce avocat est pire dans sa ligne de défense que ce qui est reproché à son client.’

  • Le 13 juillet 2019 à 08:35, par Sak sida En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    C’est quand même difficile d’accorder la clémence à quelqu’un qui dit qu’il n’ a rien fait non ?
    Je pense que si vous êtes innocent, il faut plutôt reclamer votre liberation immédiate et sans condition au lieu de demander clémence du jurie

  • Le 13 juillet 2019 à 12:04, par Nabiiga En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    Du véritable n’importe quoi. C’est seulement la haine humaine à ton égard sur terre qui trouble ton sommeil ? La question que tu devais te poser devait être, pourquoi tant de peine causé à des familles qui m’ont rien fait. Voici du feu. Mets ta main la-dedans et jure que lorsque tu étais milice de Blaise tu n’as pas fait couler du sang des gens qui t’ont rien fait.
    Va pourrir en prison et arrête d’agacer d’avantage tous ceux à qui tu as fait mal.

  • Le 13 juillet 2019 à 12:05, par Yako En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    "On parle de coup d’Etat quand il y a une autorité légitime établie. Alors que selon lui, la transition n’était pas légitime à partir du moment où elle était régie par une charte placée au-dessus de la constitution" Voilà la vérité.Mais les Jacobins des 30 et 31 Oct ont leur propre règles et définition loin du droit.Ces pauvres garçons sont condamnés à l’avance le reste c’est du spectacle.

  • Le 13 juillet 2019 à 12:45, par ACHILLE De TAPSOBA En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    Hommage aux MARTYRS du 30 31 Octobre 2014 et du 16,17 Septembre 2015.

    Qyznd un loup refuse de reconnaître qu’il est un loup il dit qu’il est agneau(le touareg et ses généraux manipulateurs) Manifestement personne n’a de la haine contre les criminels mais les actes irresponsables et meurtriers qui les condamnent lourdement. Ce qui est ridicule dans leurs dépositions ils se font saints après avoir ordonné la mort des enfants innocents sans chagrin. C’est compréhensible car ils étaient aveuglés pour la course effrénée au pouvoir de peur de perdre les avantages liés à celui-ci en commençant par les 2 généraux criminels menteurs et poltrons. Comment cette milice prétorienne pouvait-elle assurer la sécurité des BRAVES BURKINABÈS obsédée par l’argent ? On comprend bien qu’elle était à la solde de la famille Compaoré qui la manipulait à souhait avec de l’argent.
    Ce putsch le plus bête était prévisible connaissant le pedigree criminel du rsp, qui, par son passé n’a que tuer les fils du pays sans apporter le moindre trophée honorable de l’extérieur. Les éléments comme le touareg ... ont été les artisans chevronnés de tous ces assassinats.
    Certes tous ne sont pas fautifs ou assassins mais certains ont sali le nom du rsp en tête la machine à tuer des Compaoré Diendere.
    Il n’y a pas de raison de pleurer pour les criminels car ils n’ont pas donner de chance aux autres(MARTYRS) de pleurer et ils les ont conduit aux cimetières. Les louanges chantées par les avocats de la défense après avoir empoché l’argent sale des criminels ne sont guère à leurs ferveurs car on se connait au BURKINA. Que les innocents soient tout naturellement acquittés et que les criminels soient lourdement condamnés. On ne doit pas se permettre de tuer des frères BURKINABÈS pour le pouvoir parce qu’on est plus fort, intouchable ou dieu sur terre. Que procès fasse école pour tout BURKINABÈ.
    Merci pour aux grands JUGES et aux avocats de la partie civile qui ont brillamment ce procès.

    Un jour la vérité triomphera sur le mensonge ou l’impunité.

    Justice pour THOMAS SANKARA
    Justice pour NORBERT ZONGO
    JUSTICE pour DAVID OUEDRAOGO
    JUSTICE pour BOUKARY DABO
    Justice pour SALIFOU NEBIE

    Que le SEIGNEUR bénisse le BURKINA que nous aimons tous. Amen
    Paix et joie à tous les BURKINABÈS. Amen

    Achille de TAPSOBA( Pur produit de THOM SANK et de NORBERT ZONGO (

  • Le 13 juillet 2019 à 16:44, par yarosidkaye En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    Espérons que ce procès va changer la formation militaire qui veut qu’on exécute les ordres comme des chiens.....Ils ne comprennent pas qu’ on est coupable quand on a tué sur ordre de son supérieur...C’est ahurissant.Un soldat n’est pas un chien....ča doit avoir une cervelle.... Malheureusement ceux qui avaient une cervelle au Rsp ne fricotaient pas....il fallait être zagazaga pour mériter les merci papa....

  • Le 14 juillet 2019 à 09:22, par Leberger En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    Cultivons toujours le bien et privilégions l’intérêt général autour de nous.Faire le mal a autriui en espérant recevoir un kg de bonheur(pouvoir, privilèges...) est éphémere car nous recolterons tôt ou tard une tonne de malheur (regrets, prison....) disait un Sage.

  • Le 23 juillet 2019 à 14:10, par wilibali En réponse à : Procès du putsch : « Pourquoi tant de haine à mon égard ? », se demande le Sergent-chef Roger Koussoubé

    Dans cette vie éphémère, on récolte toujours ce qu’on à semé

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