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Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

Publié le jeudi 11 juillet 2019 à 09h36min

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Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

« 25 ans de prison ferme ? C’est trop fort pour moi », a clamé le soldat de deuxième classe Soulama Seydou qui purge une peine d’emprisonnement de 10 ans ferme dans l’affaire de l’attaque de la poudrière de Yimdi. Après la plaidoirie de son avocate Me Antoinette Boussim la veille, l’accusé avait souhaité dire son dernier mot ce 10 juillet 2019. Entre demande de pardon et dépit, il finira par lâcher que si les 25 ans de prison ferme requis par le parquet peuvent apaiser les cœurs des victimes et permettre aux âmes des défunts de reposer en paix, alors que le président le condamne à cette peine.

Documents en main, le soldat de deuxième classe a comparu ce 10 juillet 2019 à la barre du tribunal militaire de Ouagadougou dans le cadre du procès du coup d’Etat de septembre 2019. Engagé dans les forces armées nationales en juillet 2014, Soulama Seydou a été radié des rangs le 5 octobre 2015 avant d’être condamné à une peine de 10 ans d’emprisonnement ferme suite à l’attaque de la poudrière de Yimdi.

Il rappelle qu’il n’avait que 23 ans quand le coup d’Etat intervient en mi-septembre 2015. Pour un militaire qui vient de terminer sa formation, il reconnait qu’il était « tout affolé » et prêt à exécuter ce qu’on lui a appris lors de sa formation. Pour faire des patrouilles et autres missions, son chef Sergent-Chef Laoko Zerbo Mohamed le choisit avec d’autres militaires. Il dit n’avoir rien fait de grave, sinon lever des barricades, exécuter des ordres. Pourtant pour le parquet, il fait partie de ceux qui ont tiré une roquette sur le studio Abazon. Un témoin a aussi reconnu l’accusé comme celui qui l’a fouetté avant de s’emparer de sa tablette. C’est aussi son équipe qui s’est rendue à Zorgho pour incendier la radio Laafi.

« Je n’ai jamais tiré une roquette, ni fait usage de mon arme », s’est pourtant encore défendu l’accusé.

Le parquet a requis 25 ans de prison ferme pour le soldat Soulama Seydou. « C’est trop fort pour moi, je n’arrête pas de me poser des questions sur ce que j’ai fait. Je ne pouvais pas donner d’ordre, je n’ai pas participé à une réunion (…) On ne choisit pas son chef, si on pouvait désigner son chef, j’aurais voulu être dans le groupe du Lieutenant Zagré pour ne pas être cité », a déclaré le soldat qui dit regarder sa jeunesse et son espoir partir en vrille.

Poursuivant dans ses moments de confessions, le soldat de 2e classe note qu’il a tout perdu, pas seulement le métier des armes qu’il dit aimer toujours. « Ayez pitié de moi en m’accordant une circonstance atténuante afin que je prouve que je suis un bon soldat. Ma place est au combat auprès de mes frères d’armes, pas à la MACA », a-t-il poursuivi.

Alors qu’il était dans une dynamique de demande de pardon et de supplication de circonstance atténuante, l’accusé fait un virage dans sa défense en demandant au président du tribunal de le condamner à 25 ans de prison. Si cela peut apaiser les cœurs des victimes et permettre aux défunts de reposer en paix. « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez », a-t-il conclu avec dépit avant de regagner sa place.

Contrairement au soldat de 2e classe Seydou Soulama, le Colonel major Boureima Kiéré, Chef d’Etat-major particulier du président du Faso au moment du coup d’Etat, risque 5 ans de prison avec sursis, si on s’en tient aux réquisitions du parquet militaire. C’est lui qui a signé le communiqué annonçant l’avènement du CND et faisant du Gal Gilbert Diendéré président de cette instance et a autorisé certaines missions, comme celle aéroportée pour récupérer du matériel de maintien d’ordre à la frontière avec la Côte d’Ivoire.

Mais pour ses avocats, c’est lourd comme peine, surtout que l’accusé risque la radiation à deux ans de sa retraite. Les avocats Dieudonné Bonkoungou, Mireille Barry et Michel Traoré ont plaidé pour l’acquittement de leur client. Pour eux, aucun élément matériel ni moral ne lie le Colonel Major au coup d’Etat.

Avant la suspension de l’audience, c’est Me Alexandre Sandwidi, conseil du Sergent-Chef Roger Koussoubé, qui avait le crachoir. Le parquet a requis 25 ans de prison ferme pour celui qui est surnommé ‘’Touareg’’. L’avocat poursuivra sa plaidoirie le 12 juillet 2019.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 juillet 2019 à 08:11, par SOUGRI En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

    ah !!! la justice toujours du cote des plus fort .sinon comment comprendre qu’on s’apprete a condanner des excecutants a 25 ans ferme et les commenditaires a 5 ans avec sursis

  • Le 11 juillet 2019 à 08:52, par PIONG YANG En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

    Irresponsabilité quant tu nous tiens. C’est toi le responsables de ta vie. Pas le tribunal. Tu en a fait ce que tu veux. Maintenant que tu redoutes les conséquences, tu la remet entre les mains des autres. Qui va prendre ? On te la laisse. Demande humblement pardon comme les autres et assume.

  • Le 11 juillet 2019 à 09:50, par Le Financier En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

    Au moment où il semble implorer la clémence de la justice il gâte tout en montrant son vrai visage. Voilà comment le mythe d’homme de tenue et du pouvoir qu’il semble procurer a fait perdre la tête à ce jeune. A voir sa façon de parler dans la position où il est aujourd’hui en dit beaucoup sur ce qu’il pouvait être au temps fort du RSP. Il y avait beaucoup de jeunes comme toi au RSP mais ils ne se sont pas retrouvés dans l’attaque de la poudrière. Tu es un caïd et les caïds ont leur place en prison

  • Le 11 juillet 2019 à 10:09, par Bigbalè En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

    Il n’est jamais trop tard pour bien faire dit-on ! Bravo aux accusés qui demandent pardon ! Si en lieu et place de l’arrogance et du mépris que certains accusés ont servi aux familles de victimes au début du procès, ils avaient tout de suite reconnu leurs fautes et avaient demandé ce pardon, le procès aurait pris certainement une autre tournure et en leur faveur ! Mais voilà, très sûrs de leurs intelligences qu’ils pensent supérieures à celles des autres citoyens, souvent mal conseillés par leurs avocats que certains appellent pompeusement « Conseils », ils ont cru s’en sortir par la courte échelle en traînant l’image de leurs victimes dans la boue ! Non ! Les Burkinabè doivent apprendre à demander pardon surtout pour des actes aussi graves qui ont entraîné la perte en vies humaines. Quelle que soit l’issue de ce procès historique, on retiendra une chose : il aura été l’une des meilleures écoles de la vie pour des millions de Burkinabè et ce, sur plusieurs générations ! Que Dieu bénisse mon pays, le Burkina Faso !

    • Le 11 juillet 2019 à 10:38, par Amadoum Maiga En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

      Chers forumistes vous avez tous bien parlé , pourvu que l idiot du village ne vienne pas tout gâter.Suivez mon regard.Comme l a dit quelqu un si une simple demande de pardon peut donner la liberté autant ouvrir toutes les prisons.Soldat Soulama "on ne peut pas t a aider".

      Attaque du studio Abason tu es la.
      Attaque radio a Zorgho tu es présent.
      Attaque de la poudrière de Yimdi tu es encore la.Et malgré tout cela tu dis donner ta vie au tribunal.Africain n a pas de dignité deh.Tout c est la faute de l autre.

  • Le 11 juillet 2019 à 10:34, par Achille De TAPSOBA En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

    “HOMMAGE A NOS MARTYRS du 30, 31 Octobre 2014 et 16,17 Septembre 2015

    Le sorcier ne reconnait pas qu’il est sorcier du village.Selon son entendement, il ne sait même pas qu’il mange les âmes innocentes. C’est le cas de l’ex-rsp qui ne se reconnait pas etre le sorcier du village. au contraire, Il croit que le BRAVE PEUPLE lui fait de grands torts en voulant supprimer les avantages. L’ex-rsp et son mentor exilé en Cote d’Ivoire pense qu’ils sont en odeur de sainteté et le BRAVE PEUPLE est un gros pécheur ou le grand sorcier. Le BRAVE PEUPLE leur doit tout même son existence. Au BURKINA, il y a une maladie chronique et cancéreuse qui ronge une catégorie de BURKINABÉS surtout la galaxie défunte et son rsp ; le culte de la divinité ou de l’indispensabilité. Ils se prennent pour des "dieux" omniscient et omnipotent au BURKINA. Le BRAVE PEUPLE est leur propriété exclusive ils ont droit de vie et de mort sur lui. Comment pouvons-nous construire un pays civilisé et développé lorsque nous sommes dans l’impunité la plus totale ? Vouloir le faux en vrai pour justifier des actes criminels et sadiques. Les irréductibles partisans de l’impunité veulent nous soutenir les actes d’impunité de leurs "seigneurs". Tout naturellement J’ai refusé hier, je refuse aujourd’hui et je refuserai demain d’ accompagner le mal en esprit et en chair. Tout ce qui gangrène notre société arrachons-le en envoyant ces personnes devant la Justice. Personne n’a le monopole de la vérité ou de la violence

    Mr Seydou Soulama quand vous étiez entrain de poser vos actes irresponsables avez-vous un instant que cela allait entrainer des vies innocentes dans nos cimetières ? Assurément pas car les 2 généraux félons, menteurs et poltrons aveuglés de perdre le luxe dans lequel ils baignaient depuis de 27 ans vous ont instrumentalisés. Assumez l’entière responsabilité personne n’est comptable de vos bêtises(putsch le plus bête). Quant à la sentence, cela ne peut etre qu’autrement, elle sera logiquement. Elle est proportionnelle à la gravité de l’acte (MARTYRS tués froidement).
    Mr Seydou Soulama et ses généraux criminels dites courageusement à vos fils et petits fils qu’on ne fait pas des coups d’état surtout bêtes car manifestement c’est très lourd de conséquences. Vous n’avez rien vu d’abord. Vos places se trouvent logiquement dans les prisons MACA pas ailleurs.Vous prêcherez la PAROLE SAINTE pour convertir d’autres CŒURS SOUILLÉS par le mal. Courage le chemin est très long et périlleux.

    Ensemble, nous construirons un BURKINA PAISIBLE, ÉQUITABLE en JUSTICE et PROSPÈRE.

    LA VÉRITÉ TRIOMPHERA SUR LE MAL OU L’IMPUNITÉ(le mensonge) UN JOUR

    A NOS MARTYRS QU’ILS SE REPOSENT EN PAIX. QUE JUSTICE LEUR SOIT RENDUE RAPIDEMENT

    JUSTICE POUR NORBERT ZONGO
    JUSTICE POUR THOMAS SANKARA
    JUSTICE POUR SALIFOU NEBIE
    JUSTICE POUR DAVID OUEDRAOGO
    JUSTICE POUR DABO BOUKARY

    VICTOIRE TOUJOURS AU BRAVE PEUPLE
    VIVE LA DÉMOCRATIE AU FASO
    VIVE LE BRAVE PEUPLE BURKINABÉ

    QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA QUE NOUS AIMONS TOUS.AMEN
    PAIX ET SUCCÈS A TOUS LES BURKINABÉS . AMEN

    ACHILLE DE TAPSOBA(Pur produit de THOM SANK et de NORBERT ZONGO)

  • Le 11 juillet 2019 à 11:39, par papa En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

    Les juges ne feront pas de toi ce que toi et tes camarades soldats ont fais a ces jeunes citoyens que vous avez deliberement arraches´ a leurs familles et envoyer aux cimetieres. Seulement c´est la loi qui te sera appliquee´et tu payeras pour tes crimes. PAS DE SENTIMENT NI DE REMORD POUR DES CRIMINELS :

  • Le 15 juillet 2019 à 11:08, par silence En réponse à : Procès du putsch : « Je vous remets ma vie de jeunesse, faites-en ce que vous voulez ! », lance le soldat Soulama

    Soldat Soulama, j’aimerais bien pouvoir te venir en aide mais tu es difficilement aidable. Tu étais sur tous les lieux de crimes. Bref ! L’origine de tes problèmes se trouve dans ta propre famille au village. Tu as dû fauter ou pris un engagement avec des esprits (ou tes ascendants) qui n’a pas été honoré. Tu rentres dans l’armée en 2014 et en 2016 tu es dans tous les crimes du pays. Seuls tes parents du village peuvent te sortir du trou profond dans lequel tu te retrouves en ville. Que Dieu te pardonne et te fasse comprendre son message !

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