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Procès du putsch du CND : La « Zerboïte », nouvelle trouvaille de Me Idrissa Badini

Publié le samedi 6 juillet 2019 à 21h30min

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Procès du putsch du CND :  La « Zerboïte », nouvelle trouvaille de Me Idrissa Badini

Devant le tribunal militaire ce vendredi 5 juillet 2019, les avocats de la défense ont poursuivi les plaidoiries pour tirer d’affaire leurs clients. Dans sa défense en ligne, Me Idrissa Badini qui tenait le crachoir avant la suspension le mercredi 3 juillet 2019, n’a pas manqué de lancer son concept la « Zerboïte ».

Me Idrissa Badini assure la défense de trois accusés de l’ex -Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dans ce procès. Il s’agit du Soldat Amadou Ly, du Sergent-chef Laoko Mohamed Zerbo et de l’Adjudant Ardiouma Kambou (Sergent-chef au moment des faits). Contre ces accusés, le parquet avait respectivement requis 15 ans de prison ferme, 25 ans de prison ferme et 15 mois de prison avec sursis.

L’avocat, après avoir battu en brèche les différentes infractions imputables à ses clients (complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire aggravée de biens), n’a pas manqué dans ses envolées lyriques d’inventer un mot que l’on pourrait aisément graver dans le dictionnaire de ce procès. « Les gens sont victimes d’une maladie que l’on pourrait appeler la « Zerboïte » », a lancé Me Idrissa Badini.

Déclinaison venant du nom de famille « Zerbo », la « Zerboïte » selon l’avocat signifie la « haine » que l’on voue à son client Zerbo Laoko Mohamed. Ce dernier après les évènements du 16 septembre 2015 avait quitté le pays pour se retrouver en Côte d’Ivoire. C’est de là qu’il a été renvoyé dans son pays et a pris la procédure en cours pour ce qui est de l’instruction de ce dossier.

Pour Me Badini, l’absence de son client était une occasion en or pour certains co-accusés et le parquet de le charger à volonté. « Lorsqu’on cherche le nom d’un accusé et que l’on ne trouve pas, on cite le nom de Zerbo. Pourquoi s’acharne-t-on sur le Sergent-chef Zerbo Laoko Mohamed ? », s’est interrogé l’avocat. Le ministère public accuse son client d’avoir participé à l’arrestation des autorités de la transition, d’avoir lancé une roquette dans le studio Abazon, ainsi que d’avoir participé à l’incendie de la radio Laafi de Zorgho. Selon l’avocat, son client n’a rien fait de tout cela. Donc requérir 25 ans de prison ferme contre son client sans preuve est excessif.

Appelé à la barre, le Sergent-chef Zerbo tout en s’inclinant sur la mémoire des disparus et en compatissant à la douleur des victimes, n’a pas manqué de dire ce qu’il avait sur le cœur. Pour lui, le subordonné ne décrète pas, ne décide pas, il ne fait qu’obéir aux ordres de son supérieur. Et c’est ce qu’il a appris dans l’armée depuis des années de service. Mais suite à ce procès, il a appris que le subordonné doit réfléchir, apprécier et juger de l’illégalité ou de la légalité de l’ordre militaire avant d’agir.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 juillet 2019 à 13:45, par Nabiiga En réponse à : Procès du putsch du CND : La « Zerboïte », nouvelle trouvaille de Me Idrissa Badini

    Lorsque chacun d’entre vous sera en prison pour purger vos peines, vous aurez le temps de penser à Blaise Compaoré, François Compaoré et le CDP car ce sont ces trios, qui ont poussé Gilbert Diendéré à monter le coup d’état et, incapable de le faire tout seul mais, le RSP étant sa mainmise car ex-commandant au moment des faits, a décidé tout bonnement de se servir de vous pour arriver à la mission ordonnée par ses maîtres. J’ai vraiment pitié de vous tous y compris Gilbert lui-même. Qui aurait cru que Gilbert Diendéré pourrait se trouver dans le box d’accusé encore plus jugé au Burkina-Faso pour quoi que ce soit mais hélas, le voilà, l’ombre de lui-même, toute honte bue, tête basse, pensive et prisonnier en plus dans une ville, et non des moindres, OUAGADOUGOU attention, où il fut craint, où il pouvait vous faire il n’y avait rien, où il fut intouchable. Oui la vie nous réserve des surprises mais courage à vous tous car la chute de l’homme n’est pas forcément sa fin. Vous sortirez un jour beaucoup plus assagis et vous n’aurez plus le moindre goût de vouloir le faire le moindre mal au plus faible de la société encore plus tirer des armes lourdes sur des innocents pour leur ôter la vie.
    Voilà, bon séjour en prison. Bande d’idiots

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