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Lanfièra : Hommage à un ancien chef

Publié le vendredi 8 juillet 2005 à 08h05min

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Lanfièra, département situé à 42 km de Tougan, sur les rives du Sourou, a été le lieu de convergence samedi 2 juillet 2005, de centaines d’amis, parents et connaissances venus de tout le pays célébrer le cinquantenaire du décès de El Hadj Mamadou Sanogo, chef de Lanfièra décédé en 1955.

Des coups de fusils, savamment orchestré par une vingtaine de dozos ont réveillé, ce dimanche 3 juillet 2005, les habitants de Lanfièra dans la province du Sourou. Et pour cause, la famille Sanogo, les habitants de Lanfièra autour de leur chef, grand imam, El Hadj Habibou Sanogo célèbrent le 50e anniversaire du décès du chef El Hadj Mamadou Sanogo, décédé après six (6) ans de règne.

En effet, des lectures du Coran ont eu lieu, samedi nuit, et se sont poursuivies le lendemain dimanche 3 juillet 2005 dans la mosquée de Lanfièra, pour lui rendre hommage. Annoncé pour être les 50 ans de règne de El Hadj Habibou Sanogo (actuel chef), l’événement célébré a plutôt été le cinquantenaire du décès de son grand frère. Pour El hadj Habibou Sanogo, cela coïncidait avec le 40e jour du décès de son « ami personnel », le président Lamizana. Ainsi, il ne peut pas organiser les festivités le concernant. Infirmier vétérinaire à la retraite, chef le plus ancien dans la région du Mouhoun, du haut de ses 88 ans, il soutient diriger son canton (17 villages) en alliant la tradition à la modernité. Il se dit aussi œuvrer au développement local de Lanfièra, un village riche en histoire. « Lieu de paix, de sérénité, » telle est la signification de Lanfièra. Ce village est fondé dans les années 1750 selon la tradition orale, par Mamadou Lanfièra Sanogo.
Lanfièra, une chefferie religieuse

Mais c’est sous le règne de son fils Karamokoba Sanogo (grand marabout) que Lanfièra a connu son apogée ou du moins, a fait beaucoup parler de lui.

« Issu de l’ethnie marka (dafing), Karamokoba appartient au clan Sanogo ou Sakanogo dont les membres sont considérés comme les premiers musulmans du Mandé. Il fit d’abord ses études à Lanfièra, puis à Djenné (Mali) successivement chez douze professeurs. Enfin, il fut l’étudiant du célèbre Alpha Moctar de Djenné, grand maître respecté de la Quadriya » (en brève biographie de Karamokoba). Nommé Almamy de Lanfièra à son retour des études, il fonda une chefferie religieuse. Sa notoriété intellectuelle et morale dépassait les frontières de Dafina, affirme-t-on. Ainsi, les gens venaient de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la Guinée pour recevoir ses bénédictions ou apprendre le Coran. « Tout le monde croyait à sa sainté ». La chefferie de Lanfièra différente de celle des Moosé repose sur l’islam. Elle attirait les politiques vers elle. « Les rois moose entretiennent des rapports avec ceux de Lanfièra depuis la nuit des temps », soutient le chef de Lanfièra. Aussi, les naba du Yatenga et le Mogho avaient recours à Karamokoba. Pour des intermédiations, il envoyait, selon les témoignages, un de ses talibés avec sa canne. Tout ce qu’il demandait au Mogho Naaba, lui était accordé.

C’est ainsi que les exportateurs comme Crozat et Monteil avaient bénéficié de son aide pour atteindre le Mogho. De même, Samory Touré avait tissé des amitiés avec lui.

Et selon certaines sources, c’est ce qui a entraîné son assassinat et la destruction de sa mosquée par les Français.

De la construction de la mosquée

La mosquée a été reconstruite dans sa forme actuelle par l’unique fils de Karamakoba, Mpa Souleymane Sanogo. Construite à partir de matériaux locaux, la mosquée comporte 66 minarets symbolisant le nom de Dieu en arabe. « C’est vraiment un joyau. Il devrait constituer un site touristique. J’ai été agréablement frappé par cette mosquée. C’est un vestige qui mérite d’être visité » , a déclaré le haut-commissaire du Sourou, Joachim Somda. La maison en étages construite en banco est constituée de grands couloirs, d’une salle d’audience. Toute chose qui montre que Karamokoba recevait du grand monde. Au sommet, un observatoire permet d’avoir une vue d’ensemble du village. De son vivant, Karamokoba s’y retirait pour ses méditations.

Ses écrits (vieux de plus de deux siècles) sont toujours stockés dans une des pièces de cette maison et attendent un mémorial pour être mieux conservés.

Boureima SANGA
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 septembre 2015 à 14:47, par cheikh mbariane diaw En réponse à : Lanfièra : Hommage à un ancien chef

    gloire a ALLAH qui m a permis de savoir ce saint homme que le Seigneur a agree . qu IL accorde Sa grace a un individu pour la publication de ces oeuvres qui j en suis sur seront d un apport inestimable a l humanite, amin

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