L’attaque prévue dans la nuit du samedi dernier à Koumi n’a finalement pas eu lieu. Et pour cause.

L’axe Bobo-Orodara est devenu ces derniers temps une zone à haut risque pour les populations de la région. Le nombre impressionnant d’attaques à main armée qui s’y déroulent a fini par convaincre les usagers des dangers réels qu’ils encourent en empruntant ce tronçon, de jour comme de nuit. Malgré les efforts déployés par les autorités compétentes pour sécuriser la zone, les bandits continuent de sévir avec comme principales cibles les cars de transports de passagers en provenance ou en direction du Mali.

Les victimes sont pour la plupart des commerçants maliens et burkinabè qui font la navette entre les deux pays et qui sont le plus souvent dépouillés de leurs marchandises et de leurs recettes. Toujours bien préparés, les coupeurs de route échappent à la vigilance des services de sécurité. Encore une fois, une attaque à main armée était prévue samedi dernier, par des bandits qui avaient installé leur quartier général dans le village de Koumi à une vingtaine de kilomètres de la ville de Sya.

C’est pourtant une banale histoire de disparition d’un plat de tô qui sera à l’origine du démantèlement de ce réseau. Comment en est-on arrivé là ? Un habitant du village venait d’arriver dans son champ situé non loin du pont où ont lieu généralement les attaques à main armée. Ne devant retourner au village qu’à la nuit tombée, il emportait toujours avec lui sa ration alimentaire, qu’il prenait d’ailleurs le soin de garder dans sa hutte.

C’était pratiquement le même scénario samedi dernier pour ce villageois qui avait, ce jour-là, opté pour la chasse. Il effectuera alors une incursion dans la brousse à la recherche des rats voleurs pour ne revenir dans son champ que dans l’après-midi. Mais grande sera sa surprise de constater que sa ration avait disparu. Chose qu’il jugea inexplicable, avant de se rendre compte que des étrangers s’étaient introduits dans sa hutte.

Un bandit abattu

Il s’agissait en effet de bandits en embuscade dans la zone. Traqués par la faim, ces malfrats avaient subtilisé et mangé la ration de notre brave villageois. Les traces de chaussures laissées par ces derniers permettront à ce dernier d’entreprendre des recherches. Et c’est avec beaucoup d’amertume qu’il retrouvera son plat complètement vide en plein milieu de la brousse.

Non loin de là, un sac rempli de munitions et caché dans un buisson, qu’il se chargea de transporter au village. La brigade territoriale de gendarmerie de Bobo- Dioulasso sera immédiatement alertée par Sanou Jonas, le responsable administratif du village, qui initia aussitôt une opération de ratissage dans toute la zone. Ce qui permit aux villageois de découvrir encore un gros tronc d’arbre caché sous un feuillage.

Dès lors, on se convainc de la présence dans les lieux d’un groupe de coupeurs de route qui préparaient une attaque à main armée. Les recherches allaient donc se poursuivre jusqu’à appréhender trois individus suspects dans le village et qui semblaient se diriger vers Bobo. L’un d’entre eux, qui tentait de menacer les villageois à l’aide d’un couteau qu’il tenait bien en évidence, sera abattu sur-le-champ. Ses deux autres compagnons réussiront à s’échapper.

C’est donc un redoutable réseau qui venait d’être démantelé par les villageois, qui, quelques heures plus tard, ont procédé à l’inhumation du bandit abattu. La vigilance est désormais de mise à Koumi, où des instructions ont été données à quiconque rencontrerait des individus suspects ou découvrirait des colis douteux, d’en alerter au plus vite les autorités.

Observateur Paalga