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<I>Une lettre pour Laye</I> : Les mouvanciers de l’opposition

Publié le vendredi 14 janvier 2005 à 07h13min

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Cher Wambi,

Comme tu le sais déjà, nous sommes dans une année électorale, et dans les différents états-majors des partis politiques, chacun affûte ses armes. C’est certainement dans cette perspective que l’Union démocratique du Faso (UDF), de Boureima Zoromé, tient ce samedi 15 janvier son comité directeur à la maison des Retraités Antoine-Nanga à Gounghin/secteur 9 de Ouagadougou. Qu’en sortira-t-il ? J’ai hâte de le savoir.

Mais avant, cher cousin, je dois te dire que l’éventail des partis politiques ne fait que s’agrandir, et pour cause : à peine ai-je entamé la rédaction de la présente, que, de la capitale du Passoré, Yako, j’ai appris la naissance très prochaine du Réveil démocratique des masses (RDM). Ce nouveau parti, qui tiendra son congrès constitutif le samedi 29 janvier au Centre de lecture et d’animation culturelle (CLAC) de Yako, a pour géniteur un certain Eugène Diendéré. C’est bien la première fois qu’il monte sur la scène politique en plein jour celui-là.

Tu veux bien savoir quels objectifs poursuivent le RDM et son président ? Raison de plus pour envisager un tour à Yako le 29 janvier prochain. Mais Eugène Diendéré ne passe pas pour un inconnu puisque pendant plusieurs années il a dirigé l’Autorité de mise en valeur du Sourou (AMVS). Mais quant à savoir dans quel camp il se positionnera, attendons de voir cher cousin, car à la veille des joutes électorales, bien d’intérêts peuvent se jouer dans le landerneau politique burkinabè. Des alliances peuvent se nouer, comme des divorces peuvent s’opérer comme on en a déjà vus.

Ainsi j’apprends, cher cousin, que l’ADF/RDA de Me Gilbert Ouédraogo tente, elle aussi, de tirer la couverture de son côté en vu de la présidentielle. Et dans sa quête de satellites, elle aurait dans sa besace la Coordination des partis extraparlementaires (COPEP) de Casimir Tapsoba du RDR, Clément Toubé Dakio de l’UDD, Pierre Claver Tiendrébéogo du F/IDS, Ousmane Diallo de l’ARDI, Zakaria Yonaba de la LINAD/MOCLAD/BF, et Thibaut Nana du RDP. Comme tu peux le constater, cher cousin, s’il y a des partis de la mouvance présidentielle, il peut y avoir ceux de la mouvance de l’opposition, et là Gilbert a été bien inspiré.


Cher cousin,

La tempête qui secoue depuis un certain temps le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie a inspiré à l’Inspecteur des Eaux et Forêts Ouédraogo K. Hamadé la réaction suivante, qu’il a adressée au directeur de publication de l’Observateur Paalga. Sera-t-il seulement entendu ? Lis plutôt

"Monsieur le Directeur,
J’ai l’honneur de vous solliciter la publication de mon écrit, au nom de la déontologie du métier. De retour du Bénin, après un stage de six mois au CENAGREF, (Centre national de gestion des réserves de faunes) autour du 26 juin 2004, je lisais dans les colonnes de la presse "Où sont passées nos taxes d’aménagement, d’un montant de 500 millions de francs CFA ?"

Automatiquement, je suis allé auprès des plaignants pour demander à témoigner, car j’étais agent de la Direction régionale des Hauts-Bassins de septembre 1992 à octobre 2001. Mais force est de constater que de tous les agents contactés, la gendarmerie (corps d’élite que j’estime beaucoup) ne m’a pas fait appel). Mon écrit qui s’intitule "Je dois témoigner" s’articule autour des points suivants :
- de mon affectation en juillet 1994 à ...
- du décès de mon enfant en mai 1997
- de mon affectation à Samorogouan en mai 1998
- de ce que je sais des permis spéciaux P1 RCD en 1999
- de mon éjection de Samorogouan le 15 septembre 2000 à six jours de la rentrée scolaire
- de mes écrits adressés à l’IGS du ministre de l’Environnement et du Cadre de vie
- de la dotation du carburant en décembre 1999 par le DRECV/HB (Cf. bordereau d’envoi)
- de mon contact avec les cadres de la Direction régionale du Trésor public à Bobo
- de mes contentieux abandonnés au Kénédougou, etc.

Monsieur le directeur, un adage dit : "Quand on trimbale les ronces, les ronces doivent trimbaler leurs saletés". Les ronces sont au frais, ils manquent leurs saletés (y compris moi). Je dois être entendu en temps que doyen de cette région." Je vous remercie d’avance, car je suis certains de vous lire dans un de vos prochains numéros".


Cher Wambi, des militaires, sous-officiers subalternes et supérieurs, se sentiraient lésés dans leur avancement au grade supérieur. Seraient de ceux-là ton neveu Tenbyalengo et mon gendre Béogomdé, respectivement des promotions 2003 et 2004. Une des conditions d’avancement au grade supérieur, m’a-t-on dit, est d’abord la réussite à un test, suivi de l’obtention d’un diplôme à l’issue d’environ six mois de stage. La formation débuterait, généralement, fin août ou début septembre.

Et les stagiaires ayant subi avec succès les épreuves de fin de formation devraient s’attendre à jouir de leur grade supérieur au cours de la période allant du 1er janvier au mois d’octobre de l’année suivant leur sortie. La programmation se ferait par vague et par trimestre. L’admission au grade supérieur ne serait cependant pas automatique. Il faudrait, semble-t-il, que le militaire, qui est soumis à une période d’observation, ne fasse pas l’objet d’une sanction quelconque.

En cas d’échec à la promotion, les raisons de l’échec seraient non seulement mentionnées dans le livret de l’intéressé, mais aussi portées à sa connaissance. Ce qui n’aurait pas été le cas avec certains de ces mécontents qui, à en croire ton neveu Tenbyalengo, ne se reprochent rien. Ils se disent encore plus indignés de voir que certains de leurs collègues, qui auraient fait des malversations à l’Organisme central de comptabilité et d’administration (OCAC), jouissent avant eux de leurs galons supérieurs. Il paraît même qu’un de ces militaires de la promotion des stagiaires de 2003 risque d’aller à la retraite avec son diplôme sans avoir porté le grade auquel il a plus ou moins droit.

Quant à la promotion de 2004, sur 13 candidats au grade supérieur, 9 d’entre eux auraient été ajournés pour, peut-être, en 2006. Outre ce problème d’avancement au grade supérieur, d’autres militaires se plaindraient aussi de coupures de leurs perdiems en qualité de formateurs de stagiaires. Bref, cher cousin, si les informations que je tiens de Tenbyalengo sont avérées, il y a de quoi s’inquiéter.

C’est vrai que tous les secteurs de la vie nationale sont aujourd’hui gangrenés par le phénomène de l’affairisme ou de la corruption, mais il faut tout faire pour éviter que cela ne prenne de l’ampleur dans l’armée. Il ne faut pas faire des aigris dans ce corps en plus du capitaine Ouali, dont tu te rappelles encore les propos lors du procès des présumés putschistes l’année dernière.


C’est un slogan de la Loterie nationale burkinabè (LONAB) qui le dit, cher cousin, "tentez la chance, devenez millionnaire". Notre compatriote Hamed Ganemtoré (34 ans), qui est allé à la recherche du mieux-être aux Etats-Unis d’Amérique (USA) il y a six ans, vient d’en faire l’heureuse expérience. La chance a fait de lui le premier multimillionnaire de l’année 2005 à la Loterie instantanée. Tiens-toi bien cher cousin, c’est 1 million de dollars US, soit quelque 500 millions de FCFA, qu’il vient de décrocher pour une mise de 5 dollars seulement, a rapporté le "Daily News" dans son édition du 4 janvier.

Inutile de te dire qu’aujourd’hui Hamed Ganemtoré et son épouse Louise, qui attend un bébé, sont aux anges. Interrogé sur ce qu’il entend faire dans l’immédiat de ce pactole, le jeune couple a laissé entendre que la première des choses, c’est de faire venir auprès d’eux leurs enfants (Rahim Ulrich et Rachidatou Gaëlle) restés au Burkina Faso.

Qu’en ferais-tu si tu étais à la place de Ganemtoré, cher cousin ? Resterais-tu aux USA ou reviendrais-tu investir au pays ? En tout cas, ce sont-là des questions qui doivent meubler son sommeil actuellement. Souhaitons qu’il sache en faire bon usage, car avec un tel cadeau tombé du ciel, il y a bien de réalisations qu’il peut faire au Faso pour ses vieux jours.


Mais revenons chez nous, cher cousin, pour dire que c’est ce vendredi 14 janvier 2005 qu’arrivent dans notre capitale les Reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. La demande en avait été faite à l’occasion de la célébration du centenaire de sa mort en 1997 par les archevêques et les évêques du Burkina. Si tu l’ignorais encore, sache que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, dont beaucoup de chrétiennes et de paroisses portent le nom, a été une religieuse qui a vécu dans le Carmel de la ville de Lisieux (France). Elle y est morte, à 24 ans, en 1897. La sainteté de sa vie fut vite connue, et elle fut canonisée en 1925, 28 ans seulement après sa mort.
Ensuite elle a été proclamée Patronne secondaire des missionnaires et Docteur de l’Eglise.

Ses Reliques, qui vont séjourner au Burkina du 14 janvier au 9 mars 2005, vont visiter tous les diocèses, et les frais y afférant sont évalués à quelque 20 millions de francs CFA. Je me suis laissé dire que pour honorer cette enveloppe, l’Eglise-Famille a fait imprimer des pagnes à l’effigie de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, que tous les catholiques pourront se procurer. En attendant, tu voudras bien informer le catéchiste du village que l’arrivée des Reliques de France est prévue pour ce jour à 17h 30 à l’aéroport international de Ouagadougou.


Maintenant cher cousin, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

- Le vendredi 7 décembre, le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso statuait sur des cas frauduleux d’affectation d’enseignants dont se seraient rendus coupables certains agents peu scrupuleux, cupides et dont la vénalité des services rendus est très avérée. En effet, au moment où le gouvernement s’échine à faire de l’éducation son cheval de bataille, l’Alpha et l’Oméga du développement, à travers le Plan décennal de développement de l’éducation de base, doit-on continuer ou permettre de biaiser, de plomber un secteur aussi névralgique que l’éducation de base ?

Que dire de ces braves parents d’élèves qui, en dépit de la modicité de leurs moyens, érigent hangars et tentes en salles de classe afin que leurs enfants soient scolarisés, et qui se voient privés de leurs enseignants au profit des centres urbains, ce, par l’action mafieuse de certains agents de la Direction provinciale de l’enseignement de base du Houet ? Nous sommes d’autant indignés que c’est au moment où nos autorités gouvernementales, conscientes des difficultés de tous ordres que vivent les enseignants des zones rurales et excentrées, en faisant preuve de sollicitude à leur endroit lors des délibérations du conseil des ministres du 31 décembre 2004, que ces forfaitures sont commises.

Pour notre part, nous estimons que ces sanctions s’apparentent à un cautère sur une jambe de bois, autrement, elles devraient être dissuasives. Des sanctions d’extrême rigueur feraient réfléchir plus d’un et auraient le mérite de faire école à travers toute l’étendue du territoire national. Ce verdict nous rappelle celui rendu en premier ressort et repris par la suite lors des fraudes aux examens du BEPC. Si nous sommes tous habités par le souci de moraliser la vie publique, alors à la guerre comme à la guerre, car on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs.

Des enseignants des Hauts-Bassins indignés

- Un éléphant en cavale au parc urbain Bangr Weoogo ? C’est en tout cas le bruit qui a couru cette semaine à Ouagadougou. En fait de cavale, il n’en est rien. Des éléphanteaux de 3 ans au plus sont présentement en transit en ces lieux. Il s’agit de deux mâles et de deux femelles, conduits depuis l’Est du pays à Bangr-Weoogo, par les bons soins des forestiers, avant leur transfert vers un pays ami du Burkina, le Koweït, d’après certaines indiscrétions.

Par manque d’avion pour le moment, les pachydermes sont donc retenus au parc plus longtemps que prévu. Alors que les trois autres ont été mis en cage, le quatrième et de loin le plus âgé, lui, a été laissé en liberté dans le bois en attendant. Profitant de l’hospitalité en ces lieux, il s’est alors choisi un endroit de prédilection en profondeur du fourré, où il est devenu presque impossible de le surveiller de près. C’est en essayant de le déloger de là que les gens, du moins les témoins de la scène, ont vite fait de parler de cavale.

Le mercredi dernier en fin de matinée, l’animal a été repéré et endormi à l’aide de produits appropriés, avant d’être mis en cage. Il est à noter que ce transfert des quatre mastodontes s’effectue dans le cadre de la coopération pays à pays, qui autorise l’échange d’espèces animales entre deux localités distantes. Ces échanges tiennent compte des conventions internationales en la matière. Pour le cas présent, le Burkina bénéficiera en retour, du pays ami où seront conduits les éléphants, de financement de projets dans divers domaines dont celui de l’environnement.

En attendant, les premiers responsables du parc sont tenus de faire face à des dépenses folles pour nourrir les quatre bêtes, et ce n’est pas toujours aisé, quand on considère ce qu’un éléphant, même petit, engloutit par jour.

- L’enseignement supérieur privé a connu ces dernières années un développement remarquable. Ce qui est à saluer quand on connaît les limites des possibilités d’accueil de nos universités. Cependant les diplômes délivrés par certains de ces établissements privés ne sont pas sans poser de problème de reconnaissance et de validité.

En organisant, le 7 janvier dernier, une table ronde sur « la problématique de la délivrance des diplômes par les établissements privés d’enseignement supérieur », le département de Laya Sawadogo semble mesurer l’ampleur de cette préoccupation. Les résultats des discussions menées entre des responsables du MESSRS et les promoteurs privés devront permettre la prise d’un arrêté ministériel édictant les règles en la matière et permettant de crédibiliser les diplômes délivrés par les privés.

- Le bitumage du deuxième tronçon de la Nationale 6 (pont du Nazinon-Léo-Frontière du Ghana) a-t-il été jeté aux calendes grecques ? C’est en tout cas la question que se posent aussi bien les usagers que les ressortissants des provinces du Ziro et de la Sissili. Et ils n’ont pas tort d’avoir des appréhensions puisque sur le terrain les travaux avancent à reculons. Où se trouve l’os aujourd’hui ? A l’allure où vont les choses, il est interdit de rêver d’un quelconque bitume avant la saison des pluies, à moins que...

- Depuis le 6 janvier 2005, le bureau de la sous-section CDP de Dapelogo est confirmé, validé. C’est ce que dit la correspondance ci-après adressée par le président du parti au secrétaire général de la section provinciale de l’Oubritenga.

"Camarade, Le Bureau exécutif national du parti a été saisi par de nombreuses correspondances portant avis et appréciations contradictoires concernant la validation du Bureau de la sous-section de Dapelogo, province d’Oubritenga. Aussi, je vous invite à porter à la connaissance de l’ensemble des militants de la province ce que suit :

1. La décision N°2004-092/CDP/CN/BPN/BEN en date du 30/07/2004 portant validation des bureaux des sous-sections départementales de la province d’Oubritenga, dont celui de Dapelogo, reste et demeure valable.

2. Le Bureau exécutif national confirme par conséquent la validation du Bureau de la sous-section départementale de Dapelogo conformément à la décision ci-dessus référencée :

• Secrétaire général, Ouédraogo Eloi

• Secrétaire général adjoint, Ouédraogo Hamadé

• Secrétaire à la Formation politique et civique, Sankima Jean Nicaise

• Secrétaire à l’Organisation et à l’Administration, Koula/Tapsoba Rosine

• Secrétaire à l’Information et à la Communication, Ouédraogo Ousmane

• Secrétaire aux Activités socioculturelles, Ouédraogo N. Alphonse

• Secrétaire à la Trésorerie, Bembamba Emmanuel

• Secrétaire chargé des Anciens, Ouédraogo Rasmané

• Secrétaire chargée des Femmes, Sawadogo Awa

• Secrétaire chargé des Jeunes, Sawadogo Joël

• Secrétaire chargé des Secteurs structurés, Birba Vincent.

• Secrétaire chargée des marchés et yaars, Soré Rasmata

• Secrétaire chargé du Secteur informel, Soaré Kadré.

3. J’invite par conséquent tous les membres du Bureau politique national ressortissants de la province d’Oubritenga, les structures du Parti ainsi que l’ensemble des militants à s’engager résolument aux côtés de la section provinciale et de la sous-section de Dapelogo pour la finalisation des opérations de renouvellement des structures du parti dans ce département en ayant en vue l’intérêt supérieur de notre grand parti en cette année électorale 2005.

Veuillez agréer, camarade Secrétaire général, l’expression de ma militante considération."

Démocratie - Progrès - Justice

Le président du parti, président du BPN

Roch Marc Christian Kaboré

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

L’Observateur

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