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<I>Une lettre pour Laye</I> : Blaise répond à Gbagbo

Publié le vendredi 22 octobre 2004 à 12h43min

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Cher Wambi,

On peut le dire haut et fort, Palguim l’a échappé belle en cette soirée du mercredi 20 octobre. Peut-être l’as-tu déjà appris par les inconditionnels du marché de Laye, une grenade a explosé dans le véhicule du directeur général de la Police nationale (DGPN), ce jour-là en début de soirée. Le Commissaire Hamadou Palguim Sambaré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’était heureusement pas à bord.

Son chauffeur qui en descendait a été atteint par les impacts de la grenade, mais sa vie est hors de danger. Inutile de te dire que le véhicule a été fortement endommagé puisque l’explosion a arraché une des portières. Dieu merci que le pire ne soit pas arrivé, sinon, que n’aurait-on pas dit dans ce Faso où tout le monde est passé maître dans l’art d’être témoin de ce qu’il n’a pas du tout vu.

Surtout au moment où tout le monde s’accorde à dire que les forces de la sécurité ont avoué leur impuissance face au grand banditisme, je te laisse deviner la suite, cher cousin. Palgium était dans son patelin de Zabré, il n’y a pas longtemps, mais il a intérêt à y retourner pour remercier ses ancêtres, et pourquoi pas son marabout.

- Autre fait qui mérite que je t’en tienne informé cher cousin, c’est cet accident mortel survenu le vendredi 8 octobre dernier dans le village de Gnimdi, à 15 km de Ouagadougou sur la nationale n° 1, et qui défraie la chronique. Même sur les bords de la lagune Ebrié, tout le monde en parle.

Parce que dans de cet accident, un des illustres chefs rebelles ivoiriens, en l’occurrence Issiaka Ouattara alias Wattao, a failli laisser la vie. Mais que s’est-il passé ? Selon le journal Le Temps paraissant à Abidjan, Wattao rentrait à Ouagadougou pour une réunion quand son véhicule, une Dodge rouge bordeaux, s’est engouffré sous un camion de marchandises immatriculé à Bamako.

Son chauffeur, qui est mort sur le coup, aurait tenté de dépasser un car de la compagnie de transport TSR dans un dangereux virage à vive allure. C’est ainsi qu’il se serait retrouvé nez à nez avec le camion malien. Le bolide du chef rebelle, qui a entièrement été décoiffé, se trouve actuellement dans un garage dans les environs de Larlé à Ouagadougou.

Le Temps prétend que sur les lieux de l’accident des villageois et les éléments de la Brigade de prévention routière (BPR) qui étaient venus porter secours aux victimes se sont mis plein les poches, avant de faire quoi que ce soit, tant, de billets craquants, la Dodge en regorgeait. Et d’ajouter que Wattao qui était inconscient après l’accident a eu le front ouvert et plusieurs autres blessures sur l’ensemble du corps et aurait été évacué sur Paris le dimanche 10 octobre à 22h 45 mn par un vol d’Air France.

Cher cousin, Ah ! cette information est à prendre avec des pincettes, car il me revient que Wattao est sorti indemne de l’accident et se pavanerait à Ouagadougou.

- Mettons maintenant le cap sur les relations bilatérales Côte d’Ivoire-Burkina Faso pour dire que depuis un certain temps règne comme une atmosphère de guerre des sourds.

Ce ne semble plus être les deux pays qu’on disait liés par l’histoire et la géographie. A titre illustratif cher cousin, le lundi 27 septembre dernier, le président Laurent Gbagbo recevait en audience Son Excellence Emile Ilboudo, ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire.

Au cours de l’entretien il aurait porté à la connaissance du diplomate burkinabè les griefs qu’il a à l’encontre de notre pays, et énuméré un certain nombre d’informations qui lui seraient parvenues de Ouaga et qui ont fait l’objet d’une correspondance qu’il a adressée au président ghanéen John A. Kuffuor.

Le jeudi 2 octobre, le président Blaise Compaoré adressait une lettre au président Laurent Gbagbo dans laquelle il démentait point par point les trois griefs portés contre le Burkina.

Laurent Gbagbo nous accusait :

- d’héberger des personnes hostiles à son pays ;

- d’achat et de livraison d’armes et de matériels au profit des rebelles ivoiriens ;

du transfert de sommes d’argent de Syrie & Nicosie (capitale de Chipre) vers une banque burkinabè dénommée "Banque ouest -africaine".

Pour Blaise Compaoré, ce sont des informations hostiles qui n’ont pour objectif que de ternir l’image de marque du Burkina et de divertir la communauté internationale. Laurent Gbagbo prendra-t-il ces dénégations pour argent comptant ?

Rien n’est moins sûr, ce d’autant plus que la confiance a cessé de régner depuis longtemps entre les deux hommes.

- Cher Wambi, dans une de tes précédentes correspondances, tu te demandais ce que devient Souley Mohamed, colonel de gendarmerie de son état et qui fut DG de la SONABHY, ministre du Commerce et président de la Fédération burkinabè de football.

Eh bien, sache qu’après cinq ans de disponibilité dont il a joui, Souley Mohamed a demandé à aller à la retraite anticipée et la décision a été signée par le président Blaise Compaoré, chef suprême des armées.

Souley Mohamed, dit-on, a préféré s’occuper de ses affaires chez lui à Fada dans le Gourma, car il m’est revenu que suite à une altercation avec Issa Hayatou de la CAF, il aurait démissionné des instances du football africain.

- Avant de t’inviter à parcourir avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, cher cousin, je t’apprends que le canton de Dassouri (département de Tanghin-Dassouri) a enfin son chef.

L’heureux élu n’est autre que Daniel Nana, lequel a été intronisé le 31 août dernier sous le nom de règne de Naaba Liguidi, et succède ainsi à Naaba Kangré. S’il t’est difficile de faire le voyage de Dassouri pour l’en féliciter, tu pourras le joindre plus facilement à la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat à Ouagadougou où il exerce comme conducteur. Cela dit, cher cousin, que contient aujourd’hui le carnet secret de Tipoko l’Intrigante ?

- On se rappelle que Salif Diallo était rentré le 4 septembre dernier de France, où il a suivi des soins pendant deux mois contre une crise d’ischémie. Le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques s’est de nouveau envolé il y a plus d’une semaine pour Taiwan afin de faire un chek-up (contrôle).

Au pays de Chen Shui Bian, Salif Diallo suivra également des séances d’acupuncture, une méthode médicale chinoise éprouvée pour les rééducations. Il devrait revenir au Burkina au début de la semaine prochaine.

- A un mois du Xe Sommet de la Francophonie, l’aéroport international de Ouagadougou est devenu un grand chantier où le vrombissement des camions et la poussière ne laissent personne indifférent.

On s’y affaire pour aménager un parking à même d’accueillir la cinquantaine d’avions des chefs d’Etat. Mais un mois, est-ce suffisant pour réaliser une infrastructure fiable de cette envergure ?

On a beau travailler nuit et jour, nombreux sont ceux qui sont sceptiques. Certains des techniciens bien rodés dans ce genre d’ouvrage assurent que l’enveloppe dévolue à sa réalisation est dérisoire.

Que faire alors qu’on ne peut plus reculer ? Osons croire que d’ici le 22 novembre, le miracle se produira. Sinon !

- La culture africaine ne sera pas en reste lors du Xe Sommet de la Francophonie à Simonville. De partout dans l’espace francophone africain, les artistes musiciens convergeront vers Ouagadougou.

Même de la Côte d’Ivoire bien que la présence du président Gbagbo soit encore hypothétique. C’est ainsi qu’on apprend déjà le grand retour de la diva de la musique ivoirienne, Aïcha Koné, sur les bords du fleuve Kadiogo.

La paix, l’amour, la réconciliation pourraient être au centre de son message comme il y a un an avec Georges Ouédraogo, le Gandaogo national, ils l’entonnèrent en chœur sur les bords de la lagune Ebrié.

- Beaucoup se souviennent de l’opération : "Une moto JC + 1 casque + 1 Assurance sur 12 mois à 17 990 FCFA" lancée par la FIB, une maison de crédit de la place. Grâce à cette opération, certains travailleurs ont pu acquérir une moto.

Les attributaires sont rentrés en possession de leurs casques et ont bénéficié des assurances promises, ce qui est bien.

Mais à ce jour beaucoup ne peuvent rentrer en possession des rétroviseurs à la FIB. Tout laisse penser qu’une grande maison comme Mégamonde a livré des motos sans rétroviseurs, donc non conformes, alors que ses concurrents montrent plus de sérieux dans ce domaine. Il est également curieux que FONCIAS, devenu AGF Burkina, ait accepté d’assurer des motos sans les rétroviseurs qui sont essentiels pour la sécurité routière.

Il est indispensable et urgent que la FIB mette à la disposition de tous les acquéreurs les rétroviseurs qui manquent. Sinon, nous sommes portés à croire que la maison, ou quelqu’un "dealent" ces rétroviseurs.

Nabiga Henri

- En attendant la réouverture de la saison sportive au plan national, nombre de clubs de football ont déjà mis de l’ordre dans leur maison pour espérer faire mieux que la saison écoulée.

Des perles, des oiseaux rares ont été débusqués à coups de millions de francs CFA, et les assemblées générales se succèdent.

Si par exemple à l’ASFA-Y et à l’USO, on n’attend plus que le coup d’envoi des hostilités, ce n’est point le cas à l’EFO où après le décès du père-fondateur, El Hadj Oumarou Kouanda, la "reine des stades" semble se consoler avec son passé. Plus d’ambition ! Il semblerait qu’aujourd’hui les "feuilles" fassent défaut aux "bleu et blanc", à tel point que les joueurs ont préféré aller voir ailleurs.

- La solidarité, la concorde, la cohésion ne semblent pas être les choses les mieux partagées chez les voisins de François Compaoré. Nombreux sont les supporters qui redoutent déjà la saison footballistique à venir à cause des migraines que pourraient susciter les défaites.

Mais on attend l’assemblée générale du 30 octobre pour y voir plus clair. Si rien n’est fait d’ici là, dit-on, l’étoile pourrait s’éteindre et ce ne sont pas les héritiers de la "vieille" de Bilbalogho qui s’en plaindront.

- Ils sont nombreux les rebelles ivoiriens qui ont choisi d’investir à Ouagadougou. Et selon Dame Rumeur, ils auraient jeté leur dévolu sur les quartiers chics de la capitale. Ceux qui ont eu à exécuter leurs travaux disent qu’avec eux, on encaisse toujours cash.

Mais le revers de la médaille, c’est que les "billets" servis par les "nerveux" du nord ivoirien sont fortement suspectés par la BCEAO d’être le fruit du casse de ses agences de Bouaké, Korogho, Man et Abidjan.

Du coup, nombre de banques locales se retrouvent embarassées par la présence de ces coupures dans leurs coffres. Plus préoccupante encore est la situation de cette société immobilière qui leur aurait vendu nombre de ses villas. Que faire avec de l’argent qu’on ne peut dépenser ?

- "La Citadelle" disparaîtra-t-elle pour faire place à la Pétrolière du Faso (PETROFA) ? C’est la question que se posent les maquisards impénitents de la capitale qui ont le quartier Gounghin comme repère. De sources concordantes, "La Citadelle" demeure le patrimoine du Groupe Boulgou, la chaîne des sept bars fondée par le regretté Théodore Bambara et dont la renommée a franchi nos frontières. Car, dit-on, même mort le nom et l’œuvre du fondateur demeurent.

- Ce week-end, Léo vibrera au rythme du Grand prix national de la chanson moderne. Sur une soixantaine d’inscrits, seuls cinq ont été retenus à l’issue des éliminatoires qui ont eu lieu à Ouaga du 18 au 20 octobre. A cette rencontre des élus qui rivaliseront d’ardeur pour le classement final, le département de Mahamoudou Ouédraogo donnera en récompense plus de deux millions de francs CFA.

Assurément une fête qui ne manquera pas de couleurs dans cette ville de l’igname.

- Qui veut casser du sucre sur le dos des chauffeurs recrutés pour le Xe Sommet de la Francophonie qui a lieu fin novembre à Ouagadougou ? C’est la question que l’on peut se poser après le mouvement d’humeur intervenu hier et avant-hier au stade du 4-Août après le convoyage de véhicules depuis Lomé.

Avant qu’ils ne se rendent dans la capitale togolaise pour emmener les Peugeot 307, 406 et 607, les "drivers" avaient en effet eu une réunion de travail le 9 octobre à 18h au stade du 4-Août où il leur avait été dit que, comme frais de mission, chacun des quelque 250 conducteurs aurait un forfait de 75 000 FCFA.

En guise de frais de bouche pour la route, on leur remit 7500 balles puis 30 000 F une fois qu’ils sont arrivés à Lomé le 11 octobre vers 9 heures. Le reste des 75 000 F soit 37 500 F devant leur être remis dès leur retour à Ouaga. Les 8 cortèges de 32 voitures chacun sont effectivement rentrés le 14 octobre vers 1 heure du matin sans encombres même si, au cours du trajet, 4 véhicules ont été endommagés.

Rendez-vous est alors pris pour le règlement du gombo restant dès le lendemain 15 octobre à 8 heures au stade du 4-Août. Mais les convoyeurs attendront en vain. De nouveau le pied de grue le 18 à 18 heures, puis le 20 à 15 heures d’abord, ensuite à 18 heures.

Sentant qu’on voulait les rouler dans la farine, les chauffeurs manifestent donc et finissent par savoir qu’en fait des 75 000 F forfaitaires annoncés avant leur départ, ils avaient droit à 37 500 F par jour. Qui voulait donc dîner leurs sous ? Question à 75 000 F forfaitaires.

En attendant d’avoir la réponse à cette question, les "drivers" qui ont eu une réunion de crise hier dans l’après-midi exigent que le reliquat leur soit versé sur la base des 37 500/jour. Pourvu seulement que les coupeurs présumés de sous n’aient pas déjà englouti ça sinon, ça va cailler, car les chauffeurs menaçaient de prendre en otage le sommet. Affaire à suivre donc.

- En cette période de rentrée scolaire, nombreux sont les élèves, les étudiants et aussi les parents qui se demandent quand est-ce que les résultats des concours directs session 2004 de la Fonction publique vont tomber.

Pour beaucoup en effet, de ces résultats dépend la poursuite ou non de leur cursus. "Si je gagne je raccroche, si j’échoue je continue les cours" , entend-on souvent. Depuis le 17 octobre 2004, certains sont fixés sur leur sort puisque depuis cette date, les résultats ont commencé à tomber et sont même régulièrement mis sur le site web du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat (www.fonction-publique.gov.bf).

A la date du jeudi 21 octobre 2004 on pouvait y trouver par exemple les résultats des concours comme ceux :

des cycles A, B, C de l’ENAREF

de l’Action sociale

des Eaux et Forêts, et l’admissibilité des douanes, etc.

- La présidente de l’Association burkinabè des anciens parlementaires (ABAP) a le grand plaisir d’informer tous les anciens députés que l’association dispose désormais d’un siège sur l’avenue Kwamé-NKruma, 3e villa après l’immeuble de l’Union européenne en allant vers l’aéroport international de Ouagadougou. Un panneau d’indication est situé devant la villa.

L’Observateur Paalga

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