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COMMUNE DE BONDIGUI : Le maire et des enseignants à couteaux tirés pour les affectations

Publié le mercredi 28 décembre 2011 à 01h32min

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Des enseignants réunis au sein du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB), du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEA-B) et le maire de la commune rurale de Bondigui, située à une trentaine de kilomètres de Diébougou (Bougouriba), sont à couteaux tirés depuis la rentrée scolaire 2011-2012. L’origine de ce climat délétère est le rejet des affectations que le maire aurait effectuées sans concertation avec l’inspection de l’éducation primaire de la commune.

Des enseignants de la Circonscription d’éducation de base (CEB) de Bondigui ne sont pas en odeur de sainteté avec le maire de la localité, Eric Palm. Ils reprochent à ce dernier de procéder à des affectations arbitraires, à la mauvaise utilisation des 15 000 F CFA alloués par classe par l’Etat et à la privation des enseignants d’actes administratifs. Le maire rejette toutes ces affirmations qu’il a considérées comme des affabulations au cours d’une interview qu’il a accordée à notre confrère de la RTB Gaoua.

Selon lui, les différents motifs notifiés dans le préavis ne concernent en réalité qu’un seul point. Il s’agit du cas d’un instituteur principal affecté en 2010 et qui n’a jamais pris service et voudrait être nommé directeur de l’école Bondigui A, a soutenu le maire. "J’ai donc mis la demande en instance, a-t-il ajouté, en attendant de rencontrer l’intéressé". Le maire trouve incompréhensible que cet agent inconnu de ses services soit signataire d’un préavis de sit-in. Selon André Traoré, secrétaire général de la sous-section SYNATEB, ces affectations ont été faites sans tenir compte des propositions consensuelles qu’ils ont eues avec le CCEB. Dans une lettre adressée au directeur provincial (DPEBA), le CCEB a fait cas du mauvais fonctionnement de la Circonscription d’éducation de base de Bondigui , dû à « sa prise en otage par le maire allant jusqu’à interdire son secrétariat de recevoir des documents ou correspondances administratifs venant de la CEB ».

Une situation qui, selon lui, pourrait décourager les enseignants qui ont bataillé pour faire passer les taux de succès au CEP de 34% à 60%.

Le DPEBA et le DREBA jouent les médiateurs

Pour désamorcer la crise, le DPEBA de la Bougouriba, Tinlé Bélemliliga, a initié une médiation en mi-novembre. Les différentes parties ont accepté les trois décisions d’affectation que le maire aurait prises d’octobre à novembre et fumer le calumet de la paix. Selon M. Traoré, leur préavis du 14 décembre a été motivé par le fait que le maire a refusé de recevoir une délégation d’enseignants venue comprendre le blocage de leurs actes administratifs par la mairie. En plus, les enseignants ont refusé d’enlever les fournitures scolaires allouées aux enseignants qu’ils ne trouvent pas à la hauteur des 15 000 F CFA alloués par classe et demandent une clarification au maire. En outre, ils ont décidé de boycotter les compositions du premier trimestre. Celles-ci ont été sauvées de justesse grâce à la médiation du DPEBA et du directeur régional de l’enseignant de base et de l’alphabétisation (DREBA) du Sud-Ouest, Tilka Tiolé, intervenue le 16 décembre 2011. De son côté, le maire dit être dans son droit de procéder aux affectations des enseignants.

« Depuis l’année dernière, il y a des difficultés dans l’interprétation des textes portant transfert de compétences du préscolaire, du primaire et de l’alphabétisation à la mairie », fait-il savoir. Selon lui, l’inspecteur de Bondigui procède à des affectations sans se référer à la mairie. De son avis, c’est la commune qui est la première responsable de l’éducation primaire dans la localité. « Les affectations sont de la compétence du maire », a-t-il martelé. Selon le DPEBA, les différents acteurs ont intérêt à ne pas rompre le fil du dialogue car, pour lui, cette situation ne trouvera de solution que dans la concertation et la communication. Il a lancé un appel aux différents protagonistes de se parler afin que la situation n’empire pas. Aux dernières nouvelles, le maire aurait, selon le DPEBA, pris acte des préoccupations des enseignants et a promis de trouver des solutions consensuelles.

François SOME (Correspondant)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 décembre 2011 à 09:45, par Ashley En réponse à : COMMUNE DE BONDIGUI : Le maire et des enseignants à couteaux tirés pour les affectations

    Pourtant les choses sont simples.
    >Les maires ont compétence sur les infrastructures ;
    >Le personnel enseignant(en classe uniquement) n’est pas transféré mais mis à disposition ;
    >Le maire signe certains actes administratif du personnel mis à disposition(affectation,prise de service,autorisation d’absence,...)MAIS TOUT PASSE PAR L’INSPECTION.Mais le zèle de certains maire crée des situations déplorables.Il y en a qui pensent même que les enseignants leur "appartient".Dommage !
    Pazoessé

    • Le 28 décembre 2011 à 12:41, par belsa En réponse à : COMMUNE DE BONDIGUI : Le maire et des enseignants à couteaux tirés pour les affectations

      ,monsieur le Maire pouvez vous payer les salaires d’un mois des enseignants de la CEB, attention votre domaine de compétence est limité. Si tel était le cas comme vous le pensiez, les inspections n’existeraient plus. Vraiment l’État va trop vite en besogne avec cette question de communalisation intégrale. Poussez encore plus la réflexion et clarifier les choses sinon ça commence mal

    • Le 28 décembre 2011 à 13:10 En réponse à : COMMUNE DE BONDIGUI : Le maire et des enseignants à couteaux tirés pour les affectations

      Mais à qui la faute ?

    • Le 6 janvier 2012 à 13:22, par Mossi Aimé En réponse à : COMMUNE DE BONDIGUI : Le maire et des enseignants à couteaux tirés pour les affectations

      Slt, bonne année à tous ! C’est vrai les textes sont clairs mais les hommes qui les appliquent le sont moins !Ce maire là est a surveiller de près car il semble, selon les dires d’autres agents publics en poste dans cette commune, que Mr le maire règne comme un monarque à BONDIGUI !Vivement que ces interpellations publiques l’assagissent avant qu’il ne commette le pire !Le ministre BOUGOUMAN et ses hommes doivent tendre l’oreille et ouvrir le bon oeil pour que nos communes soient de viritable espace de développement participatif !

  • Le 28 décembre 2011 à 16:58, par Goomdé En réponse à : COMMUNE DE BONDIGUI : Le maire et des enseignants à couteaux tirés pour les affectations

    C´est bien dommage ce qui arrive dans la CEB de Bondigui. Mais ce n´est pas étonnant, peut-être que c´est le début du commencement des problèmes que les agents des services techniques auront avec les maires ruraux. Au Burkina, on met toujours les charrues avant les boeufs. Quels sont ces maires des milieux ruraux qui comprennent ce fameux transfert de compétences, peu voire inexistant. Quels sont ces maires des milieux ruraux qui comprennent les TOD , peu voire inexistant.

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