La communalisation intégrale, avait-on pensé, contribuerait à fédérer les énergies pour le développement des différentes localités. Cette tendance est vite balayée du revers de la main. Depuis un certain temps, la commune de Tougo vit dans une ambiance délétère. Les populations et les ressortissants résidents à Ouagadougou veulent en découdre avec le maire. En février 2003 avant la communalisation intégrale, le chef lieu du département de Tougo a fait l’objet de lotissement.

L’érection de Tougo en 2006 en commune rurale apporte du baume dans le cœur des populations et des ressortissants. Depuis lors, la gestion des parcelles a été confiée à la municipalité. Contre toute attente, le maire aurait décidé de gérer d’une main de fer les parcelles au grand désarroi des populations. Face à sa gestion qualifiée d’opaque par la population, une rencontre a été convoquée en février 2008 où l’édile de Tougo devait présenter aux ressortissants les infrastructures existantes. Et cela, en vue de mieux booster le développement de leur localité. Lors de cette rencontre, la question de l’attribution des parcelles est venue en dernière position. Pour éviter des tiraillements, les participants à la rencontre ont dressé un chapelet de doléances au maire Boureima Romba.

Il s’agissait entre autres d’associer les ressortissants à l’opération du lotissement, de s’entretenir avec les propriétaires terriens et les résidents, de mettre en place des commissions de recensement, d’attribution et de litige et enfin de respecter strictement les textes régissant le lotissement au Burkina Faso. Les ressortissants accusent le maire d’avoir agi comme bon lui semble. " Unilatéralement ", il aurait conduit les opérations de lotissement et n’a rendu de compte à personne.

Le maire et son adjoint opéreraient tranquillement et feraient recours à la police quand ils se sentent en danger dans leur deal. Incapable d’indiquer les parcelles aux propriétaires sur le terrain, le maire se contenterait de les montrer dans son bureau à l’aide d’une carte. Pour ne pas être bastonné par les populations et les propriétaires terriens, il appellerait les attributaires et leur indiquerait leurs parcelles. Des ressortissants, après maintes rencontres qui n’auraient accouché que d’une souris, ont adressé plusieurs lettres aux autorités provinciales et régionales. Le Haut-commissaire du Zondoma, les députés de la province et le gouverneur (à l’époque Viviane Compaoré) ont rencontré le maire et toutes les couches sociales de Tougo le 13 mars 2010. Toutes les quatre vérités auraient été dites au maire de changer sa gestion autarcique et de voir claire le problème des parcelles. Au sortir de cette rencontre, des recommandations ont été formulées. Le maire aurait continué de gérer sa chose comme si de rien n’était.

Le maire gère-t-il seul la cité ?

Le 04 août 2011, une société de téléphonie mobile s’est rendue à Tougo pour une indication de parcelle. Pour une partie de la population de la localité, cela est une violation grave des textes car le gouvernement a suspendu, si l’on se rappelle encore, les opérations de lotissement et d’attribution de parcelles sur toute l’étendue du territoire national jusqu’à nouvel ordre.

Autre récrimination, le conseil municipal a adopté la création d’une ligne budgétaire à hauteur de 100 000 FCFA pour récompenser les meilleurs élèves de la commune rurale. Cette ligne budgétaire n’aurait jamais été exécutée. La lettre adressée au MATDS témoigne que " pire, la ligne budgétaire achat de fournitures scolaires pour toutes les écoles de la commune au titre de l’année 2010-2011 n’a pas été exécutée et sans explication selon les parents d’élèves ".

De l’avis des ressortissants et des populations, cette conduite du maire a joué négativement sur la baisse du taux de réussite au cours de l’année scolaire écoulée. Le maire aurait sapé les initiatives des ressortissants en jouant la politique de la chaise vide lors de la remise de matériels aux meilleurs élèves de la commune par une association.

Les regards sont tournés vers le MATDS pour désamorcer cette bombe à retardement à Tougo.

Par Yacouba Traoré

Par Bendré