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Jeunesse, décentralisation et développement local : Elèves et étudiants du Loroum s’interrogent

Publié le vendredi 26 août 2011 à 02h13min

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Les vacances n’ont pas été de tout repos pour les élèves et étudiants de la province du Loroum réunis au sein de leur structure faîtière, l’Association des scolaires et étudiants du Loroum (ASEL). Présente dans la province dans le cadre de ses activités annuelles, ladite association a, durant une semaine, entrepris des actions parmi lesquelles une conférence pour réfléchir sur son rôle dans l’élan du développement local via la décentralisation. C’était le 18 août 2011 à la Maison des jeunes de Titao.

« Rôle de la jeunesse dans les politiques et stratégies de développement et dans l’accompagnement du processus de la décentralisation ». C’est le thème de cette rencontre de réflexion initiée par les élèves et étudiants ressortissants de la « Cité du phacochère », province du Loroum. Pour décortiquer la thématique, ils ont fait appel à des personnes averties en l’occurrence le directeur de cabinet du président du Conseil régional du Nord, Etienne Zoundi qui était accompagné à cet effet par ses proches collaborateurs Michel A. Ouédraogo et René Karambiri respectivement Conseiller en aménagement des territoires et en développement local et administrateur civil, directeur chargé des études et projets de développement.

Pour le bureau de l’Association des scolaires et étudiants du Loroum (ASEL), il ne pouvait avoir de meilleur choix que ce communicateur principal, spécialiste et consultant sur les questions de collectivités territoriales. « J’insisterai volontiers sur les défis à relever et les opportunités à saisir par la jeunesse dans le contexte », a situé le conférencier avant de faire un bref rappel des concepts qui sous-tendent cette gouvernance notamment ceux de décentralisation, de déconcentration, de transfert, de compétence, de progressivité et de subsidiarité.

À travers une lecture critique, le conférencier a laissé entendre que cette démarche un peu ‘’sévère‘’ a pour objectif recherché, la prise de conscience et la promotion de la jeunesse. Il a fait le diagnostic des organisations de jeunes sur le plan des capacités techniques en relevant la faible expertise de bon nombre d’entre elles ainsi que leur faible connaissance des programmes et politiques de développement. Sur le plan de la gestion administrative et financière, M. Zoundi a noté un déficit de bonne gouvernance en leur sein et une faiblesse des moyens et des ressources. Tandis que sur le plan de la prise de conscience et de l’organisation, il relève une absence de synergie entre les programmes, une faible capacité d’organisation de négociation et un faible niveau d’information, de communication et d’échanges avec la base.

Par ailleurs, il a confié que sur le plan de l’implication dans les programmes et projets, on constate entre autres, l’inadéquation de certains programmes de développement au niveau local, régional et national par rapport au contexte de la décentralisation. En outre, sur le plan de la gestion des affaires publiques aux niveaux national, régional et local, le conférencier suggère la mobilisation des ressources financières, humaines et matérielles pour le développement des communes et des régions. Les organisations de jeunes doivent également exiger plus de transparence et de rigueur dans la gestion des affaires publiques et participer au contrôle de la gestion des collectivités territoriales, etc. Ce qui pose la question du rôle et de la responsabilité des jeunes.

Rôle et responsabilité des jeunes dans la décentralisation

Pour le conférencier, la décentralisation constitue une opportunité pour mettre en place ou réhabiliter les institutions publiques à même de garantir l’intérêt général et d’assurer la régulation de la gestion des affaires collectives au niveau local. « De ce fait, les organisations de jeunes comme ‘’moteur du développement’’ ont un rôle capital et méritent l’attention de tous », a-t-il souligné. Car, à l’en croire, « on peut enclencher la décentralisation sans atteindre le développement local, vocation de la décentralisation ». Pour cela, les structures de jeunes doivent mesurer leur rôle et leur responsabilité dans ce processus. Elles doivent constituer un groupe de pression (lobbying). Elles doivent œuvrer pour inverser les tendances des décisions qui partent du haut vers le bas : « ce qui est contraire à l’esprit même de la décentralisation ».

Développer et renforcer des alliances avec d’autres organisations pour proposer des programmes de développement, en définissant les priorités, aux autorités. Mettre en place des espaces de concertation. Les structures de jeunes doivent également exiger plus de transparence dans la gestion de la chose publique. Pour le conférencier, la jeunesse doit constituer une force de critique positive, d’interpellation et de proposition. « ..une force d’action dans l’entreprenariat et dans le développement des affaires ». Faisant sien le proverbe : « Si jeunesse savait, et si vieillesse pouvait », Etienne Zoundi a conclu en se satisfaisant : « cette activité organisée par la jeunesse du Loroum est la preuve d’une jeunesse à savoir et pouvoir construire aux côtés d’aînés bien avertis et disposer à l’épauler ».

Myreille W. Belem

Pour Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2011 à 11:51, par Wendyso En réponse à : Jeunesse, décentralisation et développement local : Elèves et étudiants du Loroum s’interrogent

    Félicitations à cette association d’élèves et étudiants de penser que les vacances, c’est aussi des actions au village. Quitter les villes pour aller en groupes organisés partager le quotidien des parents est très louable.
    Quant au thème, je le trouve très audacieux et le conférencier semble avoir fait un bon diagnostic des organisations de jeunes et surtout de la place qui devrait être réservée à la jeunesse dans ce pays. On nous chante souvent que "la jeunesse c’est l’avenir", rien que pour tromper notre vigilance. Mais grâce à de telles façons de marquer notre existence, ça ira. "se battre ou périr", la jeunesse doit comprendre cela.

    Félicitations chers frères de l’ASEL !!!!!

  • Le 26 août 2011 à 12:44, par Nafi En réponse à : Jeunesse, décentralisation et développement local : Elèves et étudiants du Loroum s’interrogent

    « Les organisations de jeunes doivent également exiger plus de transparence et de rigueur dans la gestion des affaires publiques et participer au contrôle de la gestion des collectivités « territoriales ».
    Bien dit mon conférencier. Seulmnt, cela est idéologique qu’efficace, c’est-à-dire qu’il serait très difficile pour cette jeunesse qui cherche à survivre de jouer un tel rôle. Néanmoins, cela commence par une prise de conscience est la balle est ds le camp de la jeunesse

  • Le 26 août 2011 à 12:49, par Belem En réponse à : Jeunesse, décentralisation et développement local : Elèves et étudiants du Loroum s’interrogent

    SVP, quelqu’un pourrait-il m’aider avec l contact d l ’association ?
    Je suis un jeune ressortissant du Loroum vivant à Madrid. Il y a lgtms q j’ai kité ma province natale et ça m fait énormément plaisir de voir qu’il y a une jeunesse ki se bat bien pour cette localité ’’perdue’’ à 45 km au nord de OHG.

    SVP, aidez-moi !

    Vive l Loroum !

  • Le 26 août 2011 à 12:50, par Belem En réponse à : Jeunesse, décentralisation et développement local : Elèves et étudiants du Loroum s’interrogent

    SVP, quelqu’un pourrait-il m’aider avec l contact d l ’association ?
    Je suis un jeune ressortissant du Loroum vivant à Madrid. Il y a lgtms q j’ai kité ma province natale et ça m fait énormément plaisir de voir qu’il y a une jeunesse ki se bat bien pour cette localité ’’perdue’’ à 45 km au nord de OHG.

    SVP, aidez-moi !

    Vive l Loroum !

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