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Réfection de la nationale n°5 : La colère des habitants de Kombissiri

Publié le vendredi 19 août 2011 à 01h54min

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La ville de Kombissiri a connu une matinée mouvementée, mardi 16 août 2011, avec une grogne spontanée et très bruyante des populations riveraines de la route nationale n°5 traversant le chef-lieu de la province du Bazèga. Elles ont organisé une marche et érigé des barrages sur la voie pour exprimer leur ras-le-bol contre l’entreprise adjudicataire des travaux.

Quelques jours après le passage en revue des travaux de réhabilitation de la route nationale n°5 (Ouaga-Kombissiri-Pô-frontière du Ghana) par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, les habitants du chef-lieu de la province du Bazèga, à une trentaine de kilomètres de la capitale, ont donné de la voix pour exprimer leur mécontentement contre l’entreprise chargée des travaux. Ce mouvement subit a été organisé en guise de protestation contre les ouvrages d’assainissement entrepris dans la ville de Kombissiri. Les populations estiment que les travaux ne tiennent pas compte de leurs besoins de mobilité. Elles ont bruyamment manifesté sur la voie publique entraînant une escale forcée des usagers pendant de longues heures dans la matinée du mardi 16 août 2011 dans cette localité.

Les populations riveraines à cet axe constituées de jeunes et d’adultes, hommes et femmes, visiblement très en courroux, ont décidé de battre le pavé sur l’artère principale sur environ deux (2) kilomètres avant d’ériger des barrages avec des pneus et des pierres à l’entrée nord de la ville. Munis de sifflets et du drapeau du pays, les marcheurs ont indiqué que leur action vise à interpeller les autorités communales et les responsables de l’entreprise chargée de l’exécution des travaux, sur la prise en compte de leurs préoccupations. « Si nous marchons aujourd’hui, c’est pour exprimer notre mécontentement vis-à-vis des réalisations faites par l’entreprise dans la ville. Elles ne sont pas du tout à notre goût.

Avec la réfection de la voie, des caniveaux sont construits des deux côtés de la chaussée, mais malheureusement les ponts qui sont prévus devant les cours des riverains sont très petits. L’entreprise veut installer des dalles de moins d’un mètre et demi de largeur devant les cours. Avec des traversées pareilles, il y a le risque de se renverser. Il est aussi difficile d’avoir accès à la cour en véhicule et même en charrette », explique l’un des initiateurs de la manifestation. Celui-ci soutient que le plus écœurant reste le fait que l’entreprise s’est mise à détruire les ponts déjà érigés par des riverains tout en sachant qu’elle n’en construirait pas mieux pour les remplacer. « Cette situation met la vie des familles riveraines en danger surtout celle des enfants. Nous avons plusieurs fois attiré l’attention des responsables de l’entreprise chargée des travaux sans succès.

En décidant de marcher, nous ne voulons rien casser ni endommager quoi que ce soit. Nous voulons tout simplement que cette entreprise nous respecte en menant à bien les travaux d’assainissement dans cette ville. Aucun pont n’est prévu sur la route qui mène au haut-commissariat et à la mission catholique. C’est inadmissible », a-t-il ajouté.

Le nombre des manifestants est allé croissant tout au long du parcours jusqu’au ralliement de l’entrée Nord de la ville où la circulation a été interrompue, causant des désagréments aux nombreux automobilistes. Face à l’impressionnant attroupement sur la chaussée, de longues files de véhicules ont impatiemment attendu de part et d’autre de la voie que la situation se dénoue. « Aujourd’hui, personne ne passe tant qu’on n’aura pas réglé notre problème », pouvait-on entendre scander par le biais d’un mégaphone au milieu d’autres propos et des sons de sifflets. Le Naaba Saaga de Kombissiri a dépêché sur les lieux de la contestation son ministre, le Baloum Naaba mais les marcheurs ne se sont pas calmés.

Ce n’est qu’aux environs de midi qu’ils ont levé leur camp après que le maire Macaire Zabré, son adjoint et des gendarmes avec à leur tête le commandant de brigade soient venus échanger avec eux. Ils ont ainsi réussi à les faire entendre raison. De l’exposé du porte-parole des mécontents à la réponse du bourgmestre, un consensus s’est dégagé sur la nécessité d’une réunion tripartite regroupant les manifestants, la municipalité et le bureau de contrôle des travaux dès le lendemain. C’est sur cette note que la voie a été libérée mais les manifestants indiquent que leur action est loin de prendre fin.

Pascal TIENDREBEOGO

Sidwaya

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