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Province du Nayala : Une conférence pour mieux diagnostiquer les défis du développement

Publié le mardi 16 août 2011 à 16h26min

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Sur initiative de l’ambassadeur du Burkina auprès de la République française, Joseph Paré, Toma, chef-lieu de la province du Nayala, a abrité le dimanche 14 août 2011, une conférence publique sur la problématique du développement du Nayala. Cette tribune qui est le début d’un processus, a abouti à la mise en place d’un comité ad hoc qui doit travailler d’arrache-pied pour faire sortir au bout d’un semestre un document et surtout pour préparer le forum provincial du développement de la province à venir.

Au regard des potentialités économiques et humaines de la province du Nayala, cette province devrait être classée parmi les provinces émergentes du Burkina Faso. Mais malheureusement, le Nayala est encore en quête de ses marques. Ce tableau peu reluisant a déplu particulièrement à un fils du Nayala, l’ambassadeur Joseph Paré qui d’ailleurs invite à un sursaut collectif afin de mieux décoller.

Le professeur Paré en initiant le dimanche dernier à la maison des jeunes de Toma une conférence publique, souhaite une synergie d’action. En effet, explique-t-il « il existe dans cette partie du Faso, plusieurs tentatives de développement, soit en association, soit à travers les ONG, ou les structures déconcentrées de l’Etat. Cependant, faute de synergie d’actions, il y a une sorte de chevauchement dans les actions. Ce qui est un handicap pour le développement. Nous pensons qu’il était temps, de s’asseoir entre frères et sœurs pour coordonner nos initiatives autour d’une structure faitière », a-t-il justifié. Pour que le diagnostic soit sans complaisance, ce sont les vieux de la veille qui sont montés au créneau pour entretenir le public venu nombreux pour la circonstance. Il s’agit de Pierre Toé, ancien maire de Toma et de Etienne Paré, cadre de la CNSS à la retraite.

Après le mot de bienvenu du maire de Toma, Jean-Baptiste Dala, le conférencier Pierre Toé a, pour planter le décor, fait l’état des lieux des potentialités économiques du Nayala. A ce titre, il a dit que la province dispose des terres assez fertiles pour la pratique de l’agriculture. En sus, dans cette contrée, l’élevage, la pêche, la cueillette et surtout l’artisanat sont pratiquées par les populations. Toute chose qui leur apporte des revenus. Pierre Toé a aussi affirmé que le Nayala a une tradition d’association (plus de 150 associations y existent). Il en veut pour preuve, l’ADERTOM devenu ADEPENA, l’AFDN, la FAFNA, l’association DON-YO, le RAJD, pour ne citer que les plus grandes. En outre, pour le communicateur, le Nayala c’est aussi son rayonnement culturel. La lutte traditionnelle, la danse, la musique et les mets locaux san, en sont les indicateurs authentiques. L’exploitation minière au Nayala quoique encore artisanale, est par ailleurs un autre atout au décollage du Nayala.

A côté de ces atouts, se dressent une kyrielle de contraintes. Entre autres, l’enclavement de la province, le mauvais fonctionnement des associations qui limite leur impact, le faible degré ou l’absence de concertation entre les associations de développement, l’inexistence d’un circuit économique intégré de distribution, l’insuffisance de financement dans la production agricole, les conflits de leadership. L’ex maire de Toma, face à ces réalités propose que chaque fils et fille du Nayala, se remette en cause d’abord afin de créer un cadre propice d’échange indispensable à un sursaut économique.

Son modérateur, Etienne Paré ne va pas du dos de la cuillère pour apporter de l’eau à son moulin. « Il est encore temps que nous puissions surmonter nos différences, bannir tout esprit d’individualisme, d’exclusivité, bref la domination de l’expression de son ego, pour enfin se donner la main pour un Nayala prospère », a martelé Etienne Paré. Du reste, il dit saluer l’initiative, car comme l’a dit le président Thomas Sankara, « Tomber n’est pas une honte, mais ne pas vouloir se relever peut être condamnable ».

Le Nayala veut se relever c’est pourquoi à l’issue des échanges, il a été décidé de mettre en place un comité ad hoc. Ce comité dont le président est Etienne Paré, doit tout mettre en jeu pour recueillir des propositions, les consigner en un document, qui sera expliqué au cours d’un forum, appelé forum provincial du Nayala.

Konwoman Rufin Paré
Pekker4@yahoo.fr


Les jeunes du Nayala à leurs aînés….

Au cours des échanges, plus d’une personne a relevé que si le Nayala traîne les pas, c’est essentiellement à cause du conflit de leadership. En effet, chacun veut être devant, si non, « on bloque ».

Ainsi, de blocage en blocus, la province ne bouge pas. Mieux, un ancien a déclaré : « Au Nayala, les gens s’entendent pour ne pas s’entendre ». Comprenez, que certains Nayalais font des pieds et des mains auprès des leurs afin de boycotter des actions de concertation. Les jeunes eux, à ce grand rendez-vous, ont dit à leurs aînés, ce qu’ils pensent.

En effet, pour les jeunes, leurs devanciers ne les impliquent pas suffisamment dans les initiatives de développement. Et pourtant, on a coutume de dire que les jeunes constituent le fer de lance du développement. La plupart du temps, les jeunes, s’ils participent à une action, c’est du faire-valoir. Par exemple pour leurs propres intérêts comme c’est le cas en période électorale. Après les élections, aucun contact réel. Etant donné que l’avenir de la province repose sur eux, il est grand temps que les aînés changent de fusil d’épaule car les jeunes ont maintenant compris leur combine de récupération pour servir des intérêts inavoués.

K.R.P
Collaborateur

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Vos commentaires

  • Le 16 août 2011 à 18:04, par Major En réponse à : Province du Nayala : Une conférence pour mieux diagnostiquer les défis du développement

    "Il est encore temps que nous puissions surmonter nos différences, bannir tout esprit d’individualisme, d’exclusivité, bref la domination de l’expression de son ego, pour enfin se donner la main pour un Nayala prospère". Tout le comportement du samo est exprimé dans cette belle phrase. A eux de se remettre en cause et penser enfin à faire quelque chose pour leur région qui, malgré la kirielle de potentialités et de compétences intellectuelles de ses fils groupie parmi les régions les moins développées du pays...Merci pour cette belle initiative....

  • Le 16 août 2011 à 22:41 En réponse à : Province du Nayala : Une conférence pour mieux diagnostiquer les défis du développement

    Je ne suis pas du Nayala et je peux vous dire que le Nayala avance. C’est vrai que c’est lent mais tout de même. Je connais le Nayala depui 20 ans et je peux vous dire que les choses vont bien. Avant on pouvait faire le tour de Toma en 1 h à pied et en faisant une simple balade. Aujourd’hui la ville va de l’avant. Les départements aussi commencent à ressembler à des cadres de vie harmonieux.
    Ce qui ralenti le pas c’est l’esprit samo. Extrêmement ethniciste. Les gens transportent les querelles de Ouaga, de Bobo, de Koudougou et de Dédougou au village. Même les problèmes de mairie de Koussoubé à Bobo sont devenus des problèmes de gens qui ne connaissent rien de Koussoubé. ARRETEZ cette stupidité qui vous fait penser que en vous liguant en samo vous allez resoudre les problèmes du Nayala. C’est stupide. Aujourd’hui quand un samo me fait la parenté à plaisantérie je me demande s’il est au sérieux ou s’il s’amuse. J’ai fait l’école avec les samo je parle le san et vis avec une femme samo ce qui fait que certains pensent que je suis samo. Tous les mots de passe régionalistes je les connais. Mêmes les intellectuels samo se sont mis à des considérations ethnicistes.
    Avant quand les samo se reunissaient c’est pour bien faire et ca j’en ai la preuve aujourd’hui quand les samo réunissent c’est pour mal faire. Les rivalités à Ouaga sont transportées au Nayala. S’il vous plait, pensez au Président Lamizana, il n’a pas fait de distinction. Le prochain Président du pays qui sera samo sera celui qui aura réussi à renssembler tous les gens qui vivent dans le Nayala sans tenir compte de l’ethnie. J’espère qu’il viendra de Da ou de Bouarè, de Bossoum ...

  • Le 6 juin 2013 à 12:26, par Konkobo En réponse à : Province du Nayala : Une conférence pour mieux diagnostiquer les défis du développement

    Le Nayala n’avance pas.Pourquoi ça parce que les dirigeants samo ne pensent qu’a eux même,c’est ce qui entrave le developpement de la zone.Si vous remarquez il n’y a pas de bonne route,ni d’infrastructures...tant de choses.

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