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OUAHIGOUYA : Les transporteurs refusent d’intégrer la nouvelle gare routière

Publié le mercredi 3 août 2011 à 01h51min

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Plusieurs fois annoncée, maintes fois reportée, la mise en exploitation de la nouvelle gare routière de Ouahigouya tarde à voir le jour. Dans la cité, les citoyens sont bien curieux de savoir ce qui bloque l’ouverture officielle de cet espace construit par la mairie avec l’aide financière de la coopération suisse. Pour en savoir davantage, nous avons approché la municipalité et le comité de pilotage qui ont gentiment et fermement refusé de nous recevoir. Du côté des transporteurs, 2 tendances se dégagent. Il y a d’abord l’Organisation des transports routiers du Faso (OTRAF) dont le trésorier et le président ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Ensuite, il y a le Syndicat national des transporteurs et des voyageurs routiers du Burkina (SNTRV-B) pour qui le choix du lieu de la gare a été opéré de façon unilatérale.

Donc, il ne bougera pas de l’ancienne gare. Cette position a été réaffirmée le dimanche 31 juillet 2011 lors d’une assemblée générale à Ouahigouya.

Dimanche 31 juillet 2011. Il est 9 h passées à l’ancienne gare routière de Ouahigouya. Des dizaines de militants du Syndicat national des transporteurs et des voyageurs routiers du Burkina (SNTRV-B) sont rassemblés sous un gigantesque hangar. Une assemblée générale extraordinaire y est organisée sous les auspices de leurs responsables avec pour seul ordre du jour le déménagement de la gare. Hamidou Sawadogo, vice-président du syndicat, est le personnage central de la rencontre. Aux réactions des militants massés à la limite du hangar, on comprend qu’il n’est pas question de déménager tant que les conditions ne seront pas réunies.

Les militants du S.N.T.R.V-B disent ne pas comprendre pourquoi le déménagement ne concerne que les véhicules de transport alors que les propriétaires de remorques et autres camions 10 tonnes sont aussi nombreux à la gare. Ces derniers n’étant pas concernés, le syndicat y trouve une anomalie criarde. Pour Hamidou Sawadogo, la désignation du lieu de la gare a été faite sans que les principaux concernés aient été consultés. "Au départ, nous avons cru que c’était une deuxième gare pour désengorger la ville. Nous n’avons jamais su que c’était pour nous déplacer. Prenez par exemple le lieu choisi pour la construction de l’abattoir. C’était avec l’accord de tous les bouchers." Un autre militant, aussi éloquent que le vice-président, nous interpelle en ces termes : « Notre position est claire. Les gros camions transportent aussi des passagers au même titre que nous. Pourquoi ne pas nous déloger tous ?

C’est une affaire politique et nous ne sommes pas dans le jeu de ceux qui ont pris cette décision » Entre 2 bouffées de cigarette, le numéro 2 du SNTRV-B enfonce le clou :’’Ceux qui ont pris cette mesure ont manqué de vision et de prospection.’’

Balotté entre le premier adjoint au maire et le directeur de l’EPCD

Lors d’un conseil tenu le 30 juillet 2011 à la mairie de Ouahigouya, un orateur avait eu l’audace de poser une question sur la gestion de la gare. Son inquiétude était de savoir si cette gestion était assurée par la mairie ou une autre structure. Devant le maire Abdoulaye Sougouri et tous ses adjoints, il a été tourné en bourrique. A la fin de la rencontre, nous avons approché un responsable de la mairie, qui nous a demandé d’aller voir le président du comité de pilotage de la gare qui n’est autre que le premier adjoint au maire. Ce dernier nous enverra voir le directeur de l’établissement public communal de développement (EPCD), Amadou Zallé. Absent, à notre arrivée il sera informé par ses agents de l’objet de notre visite.Un rendez-vous est pris avec lui au téléphone pour le 31 juillet 2011 à 16h00. Mais au jour et à l’heure indiqués, il nous recommande de repartir voir le premier adjoint au Maire. ‘’Je suis un technicien et je ne veux pas qu’on m’embarque dans la politique. Je suis sincère et je parle en connaissance de cause.

Repartez voir le premier adjoint au maire, c’est lui le président du comité de pilotage de la nouvelle gare’’, nous fait-il savoir. Du côté de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) il n’a pas été difficile de trouver un interlocuteur. Son trésorier, Salifo Ouédraogo, nous a reçus et a planté le décor en ces termes :’’Ceux qui s’agitent beaucoup autour de l’affaire de la gare veulent perturber pour perturber. Au moment où la mairie mettait en place le comité de pilotage, ces soit-disant syndicats n’étaient pas bien organisés. Donc, on ne pouvait pas laisser une structure sérieuse comme la nôtre pour autre chose. Il faut plutôt voir l’avenir de cette gare et ne pas se cantonner aux intérêts immédiats. Nous sommes appelés à céder notre place un jour aux autres.

Des histoires autour de cette gare ternissent l’image de notre ville auprès de notre principal bailleur qui est la coopération suisse. En réalité, ceux qui parlent beaucoup ne sont même pas de vrais transporteurs ; ce sont plutôt des locataires de véhicules. L’emplacement de la gare est fait avec l’accord de tout le monde et personne ne peut nier cela. » Son argumentation est battue en brèche par le président de l’OTRAF, Aly Gourga Sawadogo. « Cela fait exactement 26 ans que je suis à la tête de cette gare. On ne m’a pas donné cette responsabilité parce que je suis beau ou fort. Mais parce que je suis l’exemple d’une certaine sagesse et surtout parce que je suis l’un des opérateurs économiques en vue de cette province. Le jour où je prenais cette responsabilité, j’avais 20 véhicules en activité. Mais lorsqu’il s’est agi de construire la nouvelle gare, cela n’a pas été fait selon les règles de l’art.

C’était des visées éminemment politiques. J’ai été clair avec ceux qui m’ont approché. Je leur ai dit que la gare est un peu loin de la ville. Cela pose un problème d’insécurité. Nous risquons d’assister à des agressions en série de citoyens. Malheureusement, je n’ai pas été écouté et voilà aujourd’hui les problèmes. Moi, El hadj Ali Gourga, je ne souhaiterai plus emprunter un véhicule de transport pour mes déplacements. Mais je parle au nom de toute la population. Ici, au Yatenga, les gens ne veulent pas voir la vérité en face ; on préfère la cacher méchamment." C’est ce qu’il a tenu à nous dire. Ce message sera-t-il entendu par Hamidou Sawadogo et ses camarades ? Pas tellement sûr car ils ont considéré la date du 9 août 2011, prévue par la mairie pour la mise en exploitation de la nouvelle gare, nulle et de nul effet. En plus, ils trouvent draconiennes les nouvelles conditions de son démarrage. En effet, et selon eux, tout passager devrait désormais payer 100 F CFA à la mairie avant chaque départ. Tout transporteur qui prend un passager hors de la gare paie une amende de 12 000 F CFA et verra son véhicule stationné pendant 72heures. "Nous n’avons jamais vu, ni entendu ces mesures ni au Burkina encore moins dans la sous-région’’ s’insurge le vice-président du SNTRV-B. La nouvelle gare qui fait tant de bruits comprend 7 magasins, 6 guichets, 3 restaurants, 1 bâtiment pour l’administration ,1 bâtiment pour les syndicats et un parking pour les 2 roues.

Hamed NABALMA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 3 août 2011 à 13:45, par adamamaiga26@yahoo.fr En réponse à : OUAHIGOUYA : Les transporteurs refusent d’intégrer la nouvelle gare routière

    Nous n’avons pas tous les tenants et aboutissants de ce problème de nouvelle gare à Ouahigouya. Mais étant un fils de la région nous estimons que la solution à ce problème ne réside nul autre part que dans le dialogue. Il faut s’asseoir et discuter en toute franchise tout en se débarrassant toute attente politique ou égoïste. Comme un frère l’a su bien noté plus haut, cette querelle qui gravite au tour de ce joyau que vous avez obtenu en faveur de la coopération suisse n’honore en rien cette ville et partant, notre pays le Burkina Faso. En outre, que nous ayons tous à l’esprit que personne ne viendra construire Ouahigouya pour nous. Si nous ne prenons garde nous serons tous jugés un jour par l’histoire !

  • Le 5 août 2011 à 00:32, par Ouédraogo boukary En réponse à : OUAHIGOUYA : Les transporteurs refusent d’intégrer la nouvelle gare routière

    je fils de la raigion et transporteur resident a bobo. je suis d’acort avec le tresorier de l’otraf tout ce qui parle ne pas des transporteurs c’est des emploiyés des transporteurs comunement apelé locateur ou koqseur tout ce qui se dise syndicat ou quoi Demander leur carte grise .je crois qu’un vrais burkinabé qui est vraiment transporteur ne va refuge céla.vous gagné on contruis pour vous ;vous faite le malin demander nous comment sa ses passer à bobo. si les autorités minicipal veulent arangé la ville comme ohg il n’ont qu’à mettre la rigeur sinon ohg ne sera j’amais develope avec ses gens là.

  • Le 6 août 2011 à 18:44, par une fille de ouahigouya En réponse à : OUAHIGOUYA : Les transporteurs refusent d’intégrer la nouvelle gare routière

    Bonjours cher freres et soeurs de ouahigouya je me souviens qu`en 2000 le grand marche de ouahigouya a eu a peu pres le meme probleme.mais pour moi le dialogue, l`entente seront mieux et puis la mairie et l`EPCD doivent savoir que les cytoyens n`ont pas atteient le niveau de vie tant exgiger de leurs part nous sommes une cite qui cherche d`abord le minimum vital l`eau, le kabato, et couvrir sa nudite l`equipe communal un peu d`eau dans votre vin pour vos taxes et vos tries de transporteurs tous sont la pour leurs gagne pain que la sagesse de Dieu vous conduisent et vous guide pour le bien etre de ouahigouya.

  • Le 10 août 2011 à 17:01, par moussa En réponse à : OUAHIGOUYA : Les transporteurs refusent d’intégrer la nouvelle gare routière

    BONJOUR .JE suis un de OHG mais je reside au canada.je vous conseille de vous enttendre.bientot y aura une grande societe de transport qui fera la fierte de la region.

  • Le 11 août 2011 à 00:34, par KOHOLE En réponse à : OUAHIGOUYA : Les transporteurs refusent d’intégrer la nouvelle gare routière

    Encore une fois, voila une situation qui met en évidence un système de prise de décision qui n’impliquerait pas les bénéficiaires a la base. En effet, "Nul ne peut être plus royaliste que le roi.". Il faut le dire et le redire. Le peuple n’élit pas un représentant pour qu’il prenne des décisions a sa place, mais pour qu’il les exécutent. Faudra-t-il combien de temps pour faire comprendre aux élus du peuple qu’ils ne sont pas des rois, mais des serviteurs du peuple. Autrefois, le roi régnait sur ses sujets et personne ne devrait lui faire front. Mais ces temps sont révolus. Il faut désormais être à l’écoute de son peuple, s’assurer que nos initiatives sont bien assimiles et partages avant des les exécuter. Tant que le leadership africain n’aura pas fait la différence entre régner et servir, entre le roi et le représentant du peuple, entre l’imposition des idées et le partage des idées, entre l’autocratie et la démocratie, il n’y aura pas de développement réel en Afrique.

  • Le 11 août 2011 à 16:06, par KOHOLE En réponse à : OUAHIGOUYA : Les transporteurs refusent d’intégrer la nouvelle gare routière

    Une des pistes de désamorcement de la crise serait encore une fois, de convoquer une rencontre avec les transporteurs et aussi les personnes ressources et personnes impliquées dans le projet. Il s’agira essentiellement pour les autorités d’adopter un comportement d’écoute effective des bénéficiaires du projet et de leur permettre de s’exprimer publiquement, afin de calmer les tensions et enfin de pouvoir parvenir a une solution partagée par tous. Il faut arrêter la fuite en avant qui consiste à vouloir jouer au vainqueur- au héros, de vouloir montrer que notre raison est la meilleure. Dans ces genres de situation, il ne faut jamais laisser l’informel prendre le dessus sur le formel.

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