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Commune de Boulsa : Le maire banni par les coutumiers

Publié le mardi 26 juillet 2011 à 03h17min

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Le maire de Boulsa, Sambo Jean Sawadogo serait-il devenu persona non grata dans sa propre commune ? Pour le moment, il n’a pas quitté la localité. Mais beaucoup de personnes ne cachent pas leur souhait de le voir hors des périmètres de la mairie. Parmi ces personnes figurent les puissants chefs coutumiers et traditionnels de Boulsa. Dans une lettre datée du 6 juin 2011, le Ouidi naaba, le Dassam naaba et le chef de Sanguin, au nom des chefs traditionnels de la commune(le trône de Boulsa est vacant depuis le décès du chef le 11 décembre 2010), signifient au ministre de l’Administration territoriale qu’ils ne reconnaissent plus l’autorité du maire Sawadogo Sambo Jean. Selon ces gardiens de la tradition, "depuis son accession à la tête de la mairie, il n’a cessé de nous fouler au pied… il se comporte en arrogant envers nous".

Ils soutiennent que le maire profère des injures en public à leur endroit et s’ingèrent dans les affaires coutumières. Les coutumiers ne sont pas les seuls à se plaindre des agissements du maire. Des jeunes, dans une "lettre ouverte à la population de Boulsa" datée du 7 juin, affirment que leur localité "connait une situation particulière rythmée par la mauvaise gestion, des actes anti-développement et des mésententes entretenues par le maire Sawadogo Sambo Jean". Dans la catégorie "mauvaise gestion", ils pointent du doigt des transactions de parcelles effectuées en dehors de toute légalité, la commune ne disposant pas de commission d’attribution de parcelles. Les commissions statutaires existantes ne fonctionneraient pas et l’exécution du budget communal manquerait également de transparence.

Tout récemment, le maire s’est fait rembourser une somme de 700 000 f CFA après un voyage au Ghana. Pour se justifier, il a mis son voyage sur le compte du jumelage entre Boulsa et une ville ghanéenne dont le conseil municipal ignorait le nom. En cinq ans de gestion, le maire aurait réussi aussi à décourager les partenaires extérieurs de la coopération décentralisée. Conséquence, les jumelages seraient "à genou". N’ayant plus l’appui de ces partenaires, la commune ne peut pas non plus compter sur le soutien " endogène" de ses fils et filles. Les jeunes protestataires citent des projets de forages, de collèges et de centres de santé qui auraient été bloqués par le maire.

Il aurait refusé ainsi d’accorder un terrain pour la construction du Centre médical CHIPHRA. Les responsables de ce centre ont acquis des parcelles auprès des particuliers et le maire aurait refusé de les déclasser. On cite également la mésaventure de l’association des ressortissants de Boulsa à Ouagadougou qui a essuyé un refus catégorique du maire de construire des forages dans certains secteurs de la ville. Pour les jeunes, tous ces comportements s’expliquent par le "moi hypertrophié" du personnage qui ne s’entendrait avec personne. Il aurait des rapports très tendus avec beaucoup de services techniques déconcentrés de l’Etat, l’administration centrale et les députés de la province (Zembendé Sawadogo et Hyacinthe Kafando).

Le 9 juin, c’est au tour des conseillers municipaux de demander au ministre de tutelle d’envoyer une équipe d’inspecteurs pour "faire la lumière sur les aspects suivants de la commune : les délibérations du conseil non exécutées, l’exécution déviée de certaines délibérations, l’arrêt ainsi que les résultats actuels du recensement des parcelles, la gestion des parcelles depuis 2006, la gestion globale de la commune de Boulsa". Le ministre Bougma a accédé à cette demande et l’équipe des inspecteurs a séjourné du 14 au 16 juin dans la commune de Boulsa. Les protestataires souhaitent également voir le maire débarqué de ses fonctions. Ses proches estiment, quant à eux, que c’est une cabale politique orchestrée dans la perspective du renouvellement du conseil municipal en 2012. Les résultats de l’inspection sont donc très attendus par toutes les parties.

Idrissa Barry

L’Evénement

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Vos commentaires

  • Le 30 juillet 2011 à 01:45, par ça n’arrive qu’aux autres En réponse à : Commune de Boulsa : Le maire banni par les coutumiers

    Bonsoir
    presentement, les maires ont des problèmes avec la population. Pour le cas de boulsa, je pense que webmaster a un peu exageré. le ministère de l’administration est venu dans la localité pour une verification. attendez donc le rapport avant d’avancer vos raisons. Vous avez cité les noms de trois chefs coutumiers et traditionnels qui ont redigé une lettre. Dabord, la commune compte combien de chefs ? sont-ils les porte paroles de leur homologues ? sachez que personne ne vaut 10 et certains n’ont meme pas 5. Avez vous rencontré le maire pour une resolution des problemes et que le maire vous a rejeté ? Il ne faut pas non plus confondre la fonction d’un maire a celle des autorités coutumiers. ne manupiler pas nos plus les autorités coutumières. oeuvrez beaucoup plus à apaiser les coeurs et eviter d’injecter de l’essence sur le feu. juste pour apporter ma petie contribution à ce probleme.

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