C’était aux environs de 19 heures. Désemparés et impuissants face au fort courant d’eau qui rentrait par la porte d’entrée de la cour, madame et les enfants ont trouvé refuge sur une haute table déposée sur l’estrade. Pour l’instant, on ignore l’ampleur exacte des dégâts. « Toute ma provision est dans l’eau », a-t-elle déclaré, désespérée. Monsieur Dâ, puisque c’est de lui qu’il s’agit et qui semblait toujours stoïque, avait eu le réflexe de demander secours auprès des sapeurs- pompiers de la 5ème compagnie.

Arrivés sur les lieux et sans moyens adéquats pour mener une intervention appropriée, ces derniers ont été obligés de faire recours à des pioches, haches et autres outils similaires. Durant deux heures environ, les hommes du feu, devenus hommes de l’eau, ont lutté comme ils le pouvaient pour faire baisser le niveau de l’eau dans la cour. En effet, ils étaient obligés de trouer difficilement, à coup de pioches, le mur à l’arrière-cour pour drainer la cour. Cela a été possible, car la parcelle qui donne dos à la cour n’a pas été viabilisée.
Au final, il y a eu plus de peur que de mal, car les dégâts ont été limités.

Cependant, certains membres de la famille Dâ ont été obligés de passer la nuit au Foyer Sainte Monique, une habitation d’en face. Informés, les autorités régionales dont le haut-commissaire, Casimir Segda et le secrétaire général de la région, Abdoulaye Ouédraogo, se sont rendus sur les lieux sous la pluie. Dans la foule, on pouvait également apercevoir le directeur régional de l’Education nationale, Sory Sanlé.

Il faut rappeler que 3 concessions voisines à celle de monsieur Dâ ont reçu aussi de l’eau, mais à une échelle réduite. Avec ce début tonitruant de l’hivernage, la sonnette d’alarme est tirée, car la cour voisine a été inondée, la saison écoulée. Les autorités communales ont promis de prendre les mesures appropriées pour parer à d’éventuels cas.

Mamadou Yéré (AIB Comoé)

Sidwaya