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Réformes politiques : Rechercher le juste milieu

Publié le mercredi 1er juin 2011 à 19h14min

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Depuis l’érection d’un ministère chargé de conduire les réformes politiques et institutionnelles, une certaine frénésie s’est emparée de la classe politique avec en toile de fond, la manière dont lesdites réformes doivent être menées, comme si en l’espèce, le contenant était plus important que le contenu. Sans préjuger de la voie qui sera empruntée pour « toiletter » la démocratie burkinabè, nous pensons qu’il faut rechercher le juste milieu, chacun des camps ayant des arguments solides pour étayer sa position.

Entre ceux qui pensent que force doit rester à la légalité et à la légitimité républicaines et ceux qui arguent qu’il faut tout « balayer » d’un revers de la main en passant par les tenants d’une constituante, les positions à défaut d’être figées semblent inconciliables. On n’est pas loin de la foire d’empoignes que nous évoquions la semaine dernière, même si dans ce jeu de « quilles » certains ont dépassé les bornes. Nous voulons parler de ces adeptes du putsch, qui ont payé pour savoir que le pouvoir n’était pas à la rue comme ils le prétendaient, et qui depuis observent un silence à la hauteur de leur déconvenue du 30 avril dernier.

Pour les autres, les légitimistes et ceux qui arguent que le moment est venu d’aller vers une cinquième République, au regard de la situation du moment, il y a du bon à prendre de chaque côté. Le camp des légitimistes, ne l’oublions pas, se base sur le fait que Blaise COMPAORE ayant été réélu avec la manière, il y a à peine un semestre, ce serait aller vite en besogne que dire qu’il a perdu toute légitimité au point que l’on en arrive à balayer tous les acquis de la IVe République pour « imposer » une constituante.

Nonobstant les soubresauts que le pays connait, « les cadres de solutionnement de la crise existent, et, il faut s’en tenir à ceux-ci. » Un argument qui tient la route, mais qui est quelque peu réducteur, si tant est qu’il ne prend pas à notre sens, toute la mesure de cette crise qui n’est pas, loin s’en faut, une crise de régime, mais nécessite tout de même un cadre de concertation le plus large possible afin de dégager des solutions consensuelles, et de pérenniser ainsi le processus démocratique.

Le contentieux politique et des droits humains est, en effet, si lourd et si étalé dans le temps, que vouloir le régler de manière unilatérale peut prêter à toutes les interprétations et supputations. A notre sens, ces assises pour la refondation ne peuvent aucunement être assimilées à un procès de la IVe République mais doivent donner lieu à une introspection plus large afin de procéder à la catharsis tant attendue. Beaucoup feignent d’oublier que les crimes politiques n’ont pas commencé sous la IVe République, ce qui nous oblige déjà à prospecter sur la manière dont les débats devront être menés.

Y a-t-il lieu de privilégier la justice avant toute réconciliation ou faudra-t-il éviter d’ouvrir une boîte de pandore dont on ne sait pas ce qui pourrait en sortir ? Peut-on par exemple ouvrir le dossier Thomas SANKARA sans parler des « cas » de Fidèle GUEBRE, de Nezien BADEMBIE ou du colonel Didier TIENDREBEOGO ? Peut-on se baser sur des notions telles celles de « suspects sérieux » qui ne renvoient à rien de précis en droit judiciaire pour condamner des citoyens ? La rumeur ou tout simplement les desideratas de certaines chapelles politiques doivent-ils être confondus avec la vérité pour une véritable réconciliation nationale ? La justice de comptoir aura-t-elle droit de cité à l’occasion de ces assises ?

On le voit, le chemin devra être bien balisé pour éviter des dérapages dangereux. Ce ne sera pas une mince affaire, et il faudra donner du temps au temps car c’est à une véritable course d’obstacles que nous nous préparons. Certains affirment benoîtement qu’en un semestre « l’affaire pourrait être pliée » comme si tout était évident dans l’histoire politique trouble et complexe du Faso.

Et, qui mieux que Blaise COMPAORE peut conduire ce processus de réconciliation long et ardu, lui qui a été le principal personnage politique de ces deux dernières décennies. Vouloir l’envoyer se « reposer » après 2015 n’est-il pas gros de danger pour la paix sociale au regard du fait que certaines plaies auront à peine eu le temps de se cicatriser d’une part et de son rôle de catalyseur de l’autre ?

Comme l’ont indiqué Laurent BADO et Djibrill BASSOLE, chacun dans le style qui lui est propre, nous ne pensons pas que le Président du Faso a l’intention de s’éterniser au pouvoir. Son souci est bel et bien de préparer l’après Blaise COMPAORE ce qu’il a laissé entendre lorsqu’il affirmait au cours d’une interview accordée à l’un de nos confrères, que « les débats actuels ne sont pas à même de consolider notre processus démocratique ».

Il faut dire qu’en les ramenant à l’article 37 et rien que, certains font preuve d’un opportunisme avéré pressés qu’ils sont de devenir « calife » à la place du calife. Comme nous n’avons de cesse de le dire, il faudra privilégier l’intérêt supérieur de la Nation car, Blaise COMPAORE pas plus qu’aucun autre Burkinabè n’est éternel. Le Faso si. A bon entendeur.

Alpha YAYA
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 3 juin 2011 à 04:04 En réponse à : Réformes politiques : Rechercher le juste milieu

    M. Yaya, ton article est nul et tres nefaste pour la paix sociale. ce n’est pas le moment de suggerer que Blaise doit se presenter de nouveau en 2015. Tu es un pyromane, toi qui crois aider Blaise.

    • Le 26 juin 2011 à 18:18, par Jean-v En réponse à : Réformes politiques : Rechercher le juste milieu

      Messieurs,

      Je tiens à vous signaler soit dit en passant qu’il n’est évident de conduire les Affaires de l’État. Il est important de garder une vision d’ensemble de ce que la démocratie représentative est VÉRITABLEMENT dans son essence. Je peux vous dire que même un pays comme le Canada n’est pas un parfait exemple de démocraties Libérales.
      Pour preuve, avec seulement 30% des suffrages exprimés le Premier Ministre du Canada réelu S. Harper du Parti Conservateur a réussi à se maintenir au pouvoir après avoué bafoué le sacro-saint principe de la puissance législative. Il en en fait passé outre les dispositions constitutionnelles Canadiennes en prolongeant le Parlement.
      Il y est parvenu parce que l’opposition n’a pu proposer d’alternative constructive et surtout parce qu’il n’y a pas de démocratie parfaite mais il y a Toujours une nécéssité de leadership.
      Je pense que le Chef de l’État a accompli et continue d’accomplir de grandes choses pour le pays et l’Afrique.
      Pendant ce temps, nous traversons des moments insécurisants et de grands enjeux contemporains doivent être relevées.
      Alors que nous constatons qu’à travers le monde, une puissance gouvernance Africaine est en train d’émerger compte tenu de la raréfaction des ressources et des grands enjeux environnementaux et économiques.
      Le temps est venu de faire front COMMUN et de parler d’une seule voix afin de maintenir la cohésion de la classe politique à la dimension du continent afin de favoriser le leadership individuel des États mais aussi la montée en puissance de la CEDEAO et de l’UEMOA.
      À terme, il se pourrait que ces instruments se renforcent de surcroit avec l’apport récent de l’évolution récente de la politique régionale qui réoriente naturellement les choses dans la bonne direction.
      Je propose que nous réfléchissions à la possibilité d’un ticket présidentiel ? cela aurait pour effet d’améliorer la terme la qualité du leadership d’État.

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