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CONFIDENCES DU WEEK-END : Couvre-feu à Bobo, un différend oppose militaires et gendarmes

Publié le lundi 4 avril 2011 à 01h08min

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Dans la matinée du vendredi 1er avril 2011, certains ont été effrayés par une sortie des bidasses, mais il y a eu plus de peur que de mal. Ils étaient près d’une quinzaine. Ils sont entrés dans un premier temps à la gendarmerie mobile se trouvant dans l’enceinte du trésor public. Après quelques heures d’altercation avec les pandores, ils sont ressortis et se sont dirigés vers le poste de commandement de la compagnie de gendarmerie, situé aussi à environ 100m. Sur leur itinéraire, certains commerçants ont commencé à ramasser leurs marchandises, mais ils les rassuraient de s’asseoir, car ils avaient affaire à la gendarmerie et non aux civils.

Il ne nous a pas été facile de rencontrer la gendarmerie pour avoir sa version, mais selon certaines sources, des éléments de la gendarmerie, au cours de la patrouille du premier jour du couvre-feu, ont interpellé des militaires. Les bidasses seraient donc venus obtenir leur libération. Aux dernières nouvelles, tout serait rentré dans l’ordre.


Un boucher arrêté pour non-respect du couvre-feu

Suites aux manifestations à Ouagadougou, Fada et Banfora notamment, un couvre-feu allant de 21h à 6h du matin a été décrété depuis le 30 mars 2011. Ce qui signifie que dans cette tranche horaire, aucun citoyen ne devrait circuler sous peine d’être en infraction. Malheureusement, au petit matin du 1er avril, un boucher a été arrêté au centre-ville de Ouagadougou par des agents de sécurité chargés du respect du couvre-feu, et conduit à un poste. Il se rendait à 5h du matin à l’abattoir.


Couvre-feu : des coups de ceinturon sur des récalcitrants

Le vendredi 1er avril dernier, la nuit aura été agitée pour des citoyens qui croyaient que le couvre-feu était levé. Mauvaise surprise pour ceux qui se promenaient dehors après 21h. Dans plusieurs maquis situés sur le boulevard Charles de Gaulle, les militaires ont dispersé les clients. Certains ont même reçu des coups de ceinturon. Selon des témoignages, un chef de famille est rentré à la maison blessé à la tête dans la nuit du vendredi. Dans d’autres maquis situés sur le boulevard des Tansoba, des clients, à la vue des militaires chargés de vérifier le respect du couvre-feu, ont pris leurs jambes à leur cou, laissant motos et effets personnels.


La CIL a renoncé à son séminaire de Tendokogo

La CIL (Commission de l’informatique et des libertés) avait prévu un séminaire national sur la protection de la vie privée et des données personnelles à Tenkodogo du 31 mars au 2 avril 2011. Le séminaire a dû être suspendu à cause de la manifestation des élèves contre la commémoration de la JNP (Journée nationale du pardon). En plus des biens publics qui ont été saccagés, l’hôtel devant abriter le séminaire a vu sa salle de conférences saccagée et brûlée. Des commissaires de la CIL ont également été victimes de la colère des élèves : des bagages, le matériel de travail du séminaire ont été mis à sac et des chambres ont été brûlées.


Tiébélé : les élèves révoltés incendient le commissariat

Un coup de fil à notre rédaction nous a informés dans la matinée du vendredi 1er avril 2011, que les élèves du lycée départemental de Tiébélé dans le Nahouri se sont rebellés suite à l’interpellation par un policier d’un de leurs camarades . Selon notre interlocuteur, un élève, n’ayant pas obtempéré à la descente des couleurs, a été interpellé et a reçu des coups d’un policier. Ce qui a provoqué la colère de ses camarades qui se sont mobilisés et sont allés incendier le commissariat et le domicile dudit policier. Ils se seraient ensuite mis à la recherche des policiers avec lesquels ils voulaient en finir. Affaire à suivre...


Koudougou : la grève des élèves et étudiants reconduite

La Coordination des élèves et étudiants burkinabè, section du Boulkiemdé, avait demandé aux élèves et étudiants d’observer un mot d’ordre de grève de 72 heures depuis la reprise des cours annoncée par le gouvernement burkinabè. Une grève qui a été observée du lundi 28 au mercredi 30 mars 2011. La Coordination a animé une conférence de presse le mardi 29 mars dans la soirée, à Koudougou au CODE. Conférence au cours de laquelle elle a dénoncé l’attitude du gouvernement face à ses revendications. La coordination a affirmé, par la voix de son porte-parole, Francis Nikièma, n’avoir jamais été entendue par le gouvernement depuis les événements malheureux survenus à Koudougou en fin février. Pourtant, elle avait demandé l’application d’une de ses revendications qui est la mise en place d’une commission d’enquête sérieuse et diligente associant les élèves, les étudiants et les parents des victimes. La Coordination a rappelé aux élèves et étudiants que le mouvement est loin d’être arrêté.

Elle a regretté le comportement du gouvernement vis-à-vis des élèves et étudiants et affirmé que le dossier Justin Zongo avance, que deux policiers ont été arrêtés et que le père de Justin Zongo, partie civile, a été entendu. A l’issue de son assemblée générale du mercredi 30 mars, la Coordination a jugé qu’il y a lieu de reconduire la grève de 72 heures à compter du jeudi 31 mars au samedi 2 avril 2011. Elle a invité les élèves et étudiants à prendre part massivement à un meeting ou à une assemblée générale, selon l’évolution de la situation, ce lundi 4 avril 2011 dans la matinée au campus.


Dédougou : des élèves débrayent de nouveau

Joie de courte durée. Alors que tout le monde avait salué la reprise des cours le 28 mars 2011 sur toute l’étendue de la région de la Boucle du Mouhoun, la surprise a été générale le second jour de cette réouverture des classes. Un groupe d’élèves venus du lycée municipal, selon nos sources, a obligé, par des jets de pierres, les élèves du lycée provincial et des autres établissements de la ville de Dédougou à sortir des classes aux environs de 9 h. Un élève qui a reçu un projectile sur la poitrine a été évacué d’urgence au CHR. Ce même groupe s’est aussi acharné sur les écoles primaires de la ville. Face à la furie et par crainte qu’on ne blesse les écoliers, ces derniers ont été libérés par les maîtres. Selon des témoins, des enseignants de l’école de l’Amitié ont même été contraints de quitter leur école par les frondeurs.


Dédougou : le palais de justice paralysé

Aucune activité n’a été menée au palais de justice de Dédougou toute la semaine dernière. Le grand portail est resté fermé et aucun justiciable du ressort de cette juridiction n’a pu bénéficier de quelque service que ce soit. Des demandeurs de casiers judiciaires ont été priés de revenir prochainement. "Si cette paralysie doit durer, nous allons tous chier", s’est lamenté un justiciable venu de Solenzo à 87 km de Dédougou. De sources non officielles, certains détenus fulmineraient également contre la non-tenue des audiences.


Koupèla : un élève victime de coups et blessures

La crise nationale qui secoue le pays des Hommes intègres suite à la mort de l’élève Justin Zongo n’en finit pas de faire des victimes. Nous vous écrivions dans notre parution du vendredi 31 mars que l’élève Didier Segda de la classe de 1re A du lycée municipal de Koupèla, victime de coups et blessures de prétendues milices du CDP de ladite ville, a été interné au CMA de Koupèla le mercredi 29/03/2011, et par la suite transféré à Tenkodogo pour des examens complémentaires. L’élève Segda a été de nouveau admis aujourd’hui 3/04/2011 dans le même CMA et, vu la gravité de son mal, il a été référé au CHR de Tenkodogo pour une prise en charge adéquate. Du CHR, Segda fut référé à l’hôpital Yalgado de Ouagadougou pour des soins plus appropriés. Milices ou pas, l’état de santé de l’élève est préoccupant. D’autres élèves disent avoir été victimes de menaces de mort. Pour ces élèves, c’est le maire de Koupèla qui a recruté ces milices pour en finir avec eux. Les élèves disent avoir saisi le MBDHP section de Koupèla. Lorsque nous avons rendu visite à Segda, il dit n’avoir pas assez de moyens pour se soigner.

Il ajoute que dès les premiers moments, ce sont des personnes de bonnes volontés, notamment certains de ses professeurs et des agents de santé, qui ont supporté les frais de ses soins. Nous avions essayé d’approcher quelques autorités pour en savoir davantage sur la situation à koupela. Certaines n’ont pas voulu se prononcer sur la question et d’autres ont préféré dire dans l’anonymat ce qu’ils font pour que Didier puisse retrouver sa santé. Des sources très sûres affirment que le ministre de la Santé s’est saisi de l’affaire Segda par le biais d’un de ses collègues et que des instructions ont été déjà données pour que des soins plus appropriés soient donnés à Segda. Dans nos prochaines éditions, nous vous publierons la version des faits du maire et celle des camarades élèves de Didier.

Le Pays

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